A force d’appeler ça ma vie je vais finir par y croire. C’est le principe de la publicité. [Samuel Beckett]
Extrait de Molloy

La publicité s’habille du reflet des moeurs contemporains, elle devient une vitrine morale pour nombre de nos contemporains.

Les industriels essaient d’infiltrer dans nos esprits, une espèce d’éthique boutique à grand coup de martelage publicitaire omniprésent dans tous les médias dans un premier temps en les possédant comme le groupe Lagardère, Dassault industrie, Bouygues, et use d’une technique importé des U.S.A dans les années 70 qui depuis s’est surdéveloppée, inspirée de sociologie et de psychologie sociale.

Le capital consacre un budget de communication bien plus important pour la pub que pour une fiction ou un documentaire, ils sont des dizaines de fois supérieurs par rapport à la durée du tournage. Vers la fin des années 80 la rémunération des réalisateurs publicitaires était déjà multipliée par 40 par rapport à ceux du cinéma…

Tous les grands réalisateurs ont tournés pour la Pub.

 

 

La publicité ne fait jamais appel à notre raison. Elle nous influence en agissant sur nos normes liées à des différents groupes sociaux (familles, communauté, petits groupes) soit en les renforçant soit en les changeant.

La publicité ne fait jamais appel à notre esprit conscient. Elle fait appel à notre comportement passif, à nos faiblesses, à notre comportement soumis au conditionnement, adoptant par la suite des reflex et des pulsions par habitudes. A raison d’un matraquage publicitaire incessant et sous différentes formes dont les plus insidieuses.

La publicité fait appel à nos sens primaires de par un abordage psychologique de l’individu par la suggestion, grâce à la puissance projective de l’image qui est une approche de vos sens instinctifs, de vos passions conscientes ou inconscientes. L’images s’infiltre, bâillonne la raison et caresse vôtre sens animal.

Elle fait appel à nos différentes pulsions (libido, vie, mort), à nos peurs et surtout à nos désirs profonds par des stimuli (musique, slogan, scénario) de manières systématiques qui sont susceptibles de provoquer un changement dans notre comportement. Le maître verbe est appéter (désirer par instinct, par inclination naturelle, indépendamment de la raison).

La publicité s’adresse à nous comme à des enfants.

 

 

Les industriels ont la volonté d’aliéner l’homme et la femme au fétichisme de la marchandise, ils ont construits un processus qui leurs permet de fabriquer de manière ininterrompue de pseudo besoins… "Cette sensation de liberté que nous avons de consommer n’est en fait qu’une soumission a ceux qui nous l’ont provoqué."

Pour des raisons commerciales, les grands industriels préfèrent maintenir le "deuxième sexe" dans un rôle de femme au foyer ou de séductrice, tout ceci travesti de raison bien évidement. 

Il faut améliorer la condition féminine : par exemple agrandir les cuisines, baisser les éviers ou mieux isoler les manches des casseroles.
[Georges Wolinski]
Extrait de la revue Charlie-Hebdo

 

 

Mais aussi maintenir l’homme dans son  rôle de macho sportif et séducteur utilisant des rasoirs à autant de lames que de poils…

 

"Dans la publicité, pas de place pour les gros, les gens de couleurs, proportionnellement très peut de vieux, rien ne sent mauvais, pas de malade (sauf très rare exception pour Benetton ci dessous), et surtout… pas de pauvres. Il n’y à que des minorités à fort pouvoir d’achat."

Un autre de leur postulat est que la consommation serait un véritable geste social, acte fondateur de la fraternité universelle. Souvenait vous de Benetton : 

 

 

édifiant, non?

 

 

 

Ici la fraternité est réduite à la simple consommation…

Selon Guy Debord, la société est maintenant vouée au culte de la marchandise et de la consommation triomphante. "Cette société du spectacle" serait fondée sur "un rapport social entre des personnes médiatisé par des images".

 

Notre société s’éloigne de la vraie vie, de la réalité, elle est manipulée par le capital qui construit lui même l’image devenue le principal rapport entre l’individu au monde qu’auparavant il regardait par lui même.

Notre idée du monde à maintenant comme principale référence la mort du réel.