Ça y est, c’est l’heure ! Non pas l’heure d’hiver, ni notre dernière heure. Juste l’heure des bonnes résolutions. Une coutume toute occidentale. On se promet de changer, en mieux, de s’améliorer, au pire, quand une année en chasse une autre. Tout nouveau, tout beau, comme on dit. Chaque commencement n’est-il pas un petit Printemps ? Comme une nouvelle jeunesse, un nouveau départ, une vie devant soi ?

Bon, certains vont se dire qu’ils sont juste parfaits et que tout va pour le mieux. Autant de bonnes raisons d’éluder toute résolution. D’autres se jureront fidélité, envisageront diverses sortes d’abstinences, se voudront experts en amitié, se rapprocheront de leur balance, prendront des cours de cuisine, tenteront d’être le premier en tout,  et le dernier à râler pour rien. D’autres encore voudront entamer une carrière de bénévole, ou cesser d’être frivole, ou bien tourneront à l’économie. Croix de bois, croix de fer.  Juré, craché.  Etc…

Difficile cependant de tenir parole, hein ? Parce que le premier de l’an,  on a plein d’allant, les jours suivants,  on se fait moins pétillant, et on rentre dans notre bulle.  Allez, bon an, mal an, on fera bien quelques bonnes actions, on se fendra bien de quelques sourires, on tendra bien une main hésitante,  on ira bien rendre visite à la vieille tante, on appellera le 3637, aussi. 

Soyons francs, on finit toujours par  s’en moquer comme de l’an quarante, de nos bonnes résolutions.  Parce que souvent femme varie, parce l’homme se trahit, parce que la vie est de plus en plus dure.  Alors, s’il faut en plus, forcer sa nature, alors que, souvent, on se force déjà à se lever le matin, Hein ? On se trouve toujours de bonnes raisons et de solides excuses pour abandonner nos serments. La pluie, un mal de dos, un coup de pompe, un souci, une déprime, une mauvaise nouvelle, un mauvais jour, un retard, bref, on s’excuse, mais c’est la faute à la vie. C’est ainsi !

Le mieux, moi, je vous le dis, c’est de « voir venir », c’est de ne rien promettre, de ne rien se promettre, de se laisser surprendre et d’étonner son monde. D’être là, subitement, où personne ne vous attend, de semer des petits bonheurs quand on le sent. De rendre quelqu’un heureux, comme ça, d’un rien,  et de s’en trouver tout content. Alors, cessons de faire des listes comme à confesse, cessons de nous mettre la pression et laissons faire le temps, et les choses… 

« Les bonnes résolutions sont comme les anguilles, on les prend aisément. Le diable est de les tenir », et ce n’est pas moi qui l’ai dit !