Une fois de plus, le débat sur "l'euthanasie active" refait surface. Chantal Sébire, décédée mercredi de cause non encore élucidée (une autopsie a été ordonnée), en est aujourd'hui le symbole. Cette femme était depuis plusieurs années atteinte d'une tumeur incurable, et revendiquait la possibilité de "décider de sa mort". La justice avait, sans surprise, rejeté sa requête, et Nicolas Sarkozy, sollicité par lettre, cherchait candidement la solution par la convocation d'un collège de médecins.

Selon les lois en vigueur, il est possible de procurer à des malades luttant contre la souffrance des médicaments destinés à l'atténuer, même si cela risque d'entraîner la mort.

L'acharnement thérapeutique est proscrit.

Chantal Sébire déclarait ne pas supporter la morphine. Elle ne souhaitait pas perdre, en même temps que ses douleurs, ses facultés intellectuelles. Elle souhaitait mourir, après avoir fait "la fête entourée de [ses] enfants, amis et médecins".

Mais est-ce souhaitable, est-ce envisageable, d'instaurer un "droit" à la programmation de sa mort ? De prévoir des agents pour accomplir l'"acte d'amour" que serait l'injection d'un poison à une personne désirant mettre fin à ses jours ?

En quoi donc serait-ce l'emblème de la "mort digne" ? Un "meurtre digne" peut-être aussi…

Le suicide serait donc indigne ? Il est vrai que l'incitation au suicide est elle illégale.

Bien variées sont les façons de mettre fin à ses jours. Et bien nombreux sont ceux qui en usent… Aurait-il fallu les euthanasier ? Pour leur permettre de mourir dans la dignité ? Ou bien ce "privilège" devrait-il être réservé aux personnes atteintes de maladies plus sérieuses que de simples dépressions et autres troubles psychiques ?

La vie ne semble pas une banalité commune, son atteinte délibérée ne peut être ainsi abordée.