Le Conseil National de la Sécurité Routière s’apprêterait à discuter de l’éventuelle mise en place d’une tolérance zéro en matière d’alcool au volant, pour les jeunes, arguant du fait que les jeunes de 18 à 24 ans constituent 9 % de la population française mais comptent malheureusement 25 % des tués sur la route, l’alcool étant en cause dans 40 % de ces accidents mortels.

La règle, depuis 1995, est de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang.

Abaisser cette limite à zéro, notamment pour les jeunes, serait une mauvaise idée.

 

Il y a déjà la réserve que, souvent, l’alcool n’est pas seul en cause.

Mais ce qui est totalement incompréhensible ici est la distinction entre les jeunes d’une part, les non-jeunes d’autre part qui, si je comprends bien, sauraient conserver toutes leurs capacités au volant, même en ayant absorbé de l’alcool, contrairement aux plus jeunes qui, dès la première bière bue, seraient incapables de conduire.

C’est là encore une fois du racisme anti-jeunes qui aboutirait à priver des jeunes de leur permis de conduire encore plus rapidement.

 

Par ailleurs, cette disposition ajouterait une sanction pour un taux d’alcoolémie entre 0 et 0,5 g/litre. Mais dans combien d’accidents le taux constaté se situe-t-il dans cette tranche ? Très, très peu certainement. Réprimer plus sévèrement et plus régulièrement les taux d’alcoolémie déjà répréhensibles aujourd’hui, éduquer et prévenir davantage, voilà des solutions qui permettraient de limiter le nombre d’accidents mortels.

Pourquoi, par ailleurs, ne pas introduire une évolution au niveau de la puissance des véhicules utilisés par les jeunes conducteurs ? Certains se retrouvent, le jour de leur permis, au volant de (petits) bolides, fiers d’avoir leur papier rose en poche, à vouloir montrer leur savoir-faire aux copains, mais sans savoir réagir correctement à un imprévu, et c’est la catastrophe. Même sans alcool.

 

Je trouve d’ailleurs qu’en règle générale les jeunes s’organisent souvent pour avoir leur Sam, qui les ramène à la maison, alors que nombre de quadras ou quinquas n’hésitent pas à prendre le volant en dépassant les 0,5 g/l tolérés.

 

Dans ses réflexions, je souhaiterais aussi que Monsieur PECHENARD, délégué interministériel à la Sécurité Routière intègre les risques liés à la prise de médicaments et de produits stupéfiants.

Et les rodéos ou gymkhana en ville, combien de morts ou de blessés causent-ils ?