La défense du pouvoir d'achat, le passage de l'horaire d'été à l'horaire d'hiver (ou l'inverse), l'organisation du travail dans le fret ferroviaire, la revalorisation des salaires, l'agression d'un conducteur de bus, de métro, de tram, de RER… tout est prétexte pour enclencher une grève, quitte à bloquer gravement la circulation des milliers de personnes, pour entraver leur liberté de mouvement….

 

Certes, le droit de grève est inscrit dans la Constitution de la Vè République

 

Cependant, il faut se demander en quoi les usagers, donc les clients, de ces transports publics que sont la SNCF, la RATP, la RTM (Marseille), doivent être tenus responsables de toutes les revendications catégorielles d'une partie des travailleurs de ces entreprises publiques ?

Doit-on les tenir responsables, ces usagers, de l'agression dont est victime un employé de la SNCF, de la RATP, de la RTM..., alors que, lorsque l'un de ces usagers, donc clients est agressé, aucun mouvement d'action pour le soutenir n'est prévu ?

Doit-on les tenir responsables, ces usagers, de l'organisation du Fret à la SNCF, du passage de l'horaire d'été à l'horaire d'hiver (ou l'inverse), de la revalorisation des salaires voulues par ces salariés d'entreprises publiques ?

 

Non, en aucun cas….

 

Il faut considérer que les cheminots (de la SNCF, du Rer/SNCF), les traminots (de la RATP, de la RTM…), les fonctionnaires sont tous des « nantis »… non pas en terme de salaires, salaires qui devraient être revalorisés d'urgence, mais en terme de stabilité de l'emploi, emploi qui sera alloué à vie …, grâce aux concours administratifs qu'ils auront passés avec succès !

 

Doit-on, dès lors, considérer que le Président Nicolas Sarkozy est dans son rôle lorsqu'il monte au créneau en faisant part de sa très grande colère face à la grève non annoncée des cheminots, qui, bloquant toutes les lignes de banlieue au départ de Saint Lazare, au point que Guillaume Pepy, Président de la SNCF, a décidé, le 13 janvier 2009, de fermer toute la gare Saint Lazare au public ?

J'oserais répondre : « oui ! Il a raison »… Le Chef de l'État a eu totalement raison de tourner sa colère contre ce débrayage sauvage déclenché par les syndicats face à l'agression d'un conducteur SNCF du RER A… De là à réclamer une indemnisation pour tous les usagers victimes de ce grand débrayage, une grande première, le Président de la République a eu raison de l'exiger…

Alors, qu'on soit d'accord avec les réformes du Gouvernement Fillon , ou qu'on n'y adhère pas, le problème ne réside pas là…

Le problème est que les syndicats, dont SUD-Rail, CGT..., qui sont incapables de négocier au préalable, brandissent toujours l'arme de la grève…

Le problème réside dans le fait que l'Etat, les entreprises publiques, les petites et moyennes entreprises privées sont incapables de négocier avec les syndicats !

Le problème réside dans le fait que les entreprises publiques, que les administrations… font partie du bien commun, les Français en étant les propriétaires, grâce au versement de l'Impôt !

Dès lors, ne conviendrait-il pas se demander si les grèves ne sont pas avant tout politiques ?

Que dire face à ces « nantis » de l'emploi, qui ne pensent pas à toutes les personnes victimes du chômage, de la misère, de la vie chère, du mal et non logement, de l'emploi précaire, du manque de nourriture… ?

En s'acharnant ainsi contre tous les usagers, que nous sommes, des entreprises publiques, des administrations… ne me semble pas être une initiative très citoyenne ! En effet, la crise est là, qui concerne tous nos compatriotes sans exception !

De ce fait, il convient d'être solidaires des uns des autres…

De plus, tous les syndicats devraient se pencher sur le cas de toutes les personnes en difficulté avec la vie de tous les jours ? Ne conviendrait-il pas que ces syndicats-là se lèvent en masse pour s'opposer à tous licenciements boursiers, toutes restructurations, tous regroupements, tous plans sociaux, qui aboutissent fatalement à la mise au chômage de milliers de personnes, ainsi qu'à la ruine de départements, de régions, de communes ?

Alors, il y en a marre de cette prise d'otage organisée, qui, à mon sens, est, avant tout, politique… Il conviendrait que des mesures soient prises pour interdire de telles actions qui exaspèrent de plus en plus d'usagers… d'autant qu'une grande journée d'action, la énième, est prévue ce 29 janvier 2009 à l'appel de tous les syndicats !

Sans vouloir interdire formellement le droit de grève, je pense qu'il appartient, aux syndicats, de créer de nouvelles formes d'actions contre leurs directions d'entreprises publiques ou contre leurs administrations de tutelle, qui ne doivent, en aucun cas, être gênantes pour les usagers ! En effet, vouloir créer, en guise de nouvelle arme, la grève de 59 minute énervera encore plus les usagers, dont ils perdront les soutiens !

Alors, pour conclure, il y en a marre de cette prise d'otages… sociale !