Le secrétariat d'Etat au Numérique peut-il jouer un rôle dans un sujet aussi conflictuel qu'Hadopi ?

 

L'adoption de la loi création et internet ne résoudra pas les difficultés que rencontrent les industries culturelles à lutter contre le piratage mais aussi à trouver des modes d'exploitation numériques satisfaisants des répertoires d'oeuvres qu'ils gèrent.

L'affaire aura connu des manoeuvres politiciennes dignes d'une guéguerre de petits enfants boudeurs, la gauche comme la droite ayant fait fort. Les industries culturelles auront de nouveau montré leur mauvaise connaissance mais aussi leur peur des technologies en réprimant le téléchargement illégal quand le streaming se développe de plus en plus

Mais et après ?

Le secrétariat d'Etat au Numérique a annoncé vouloir travailler sur l'après-Hadopi, soit la recherche de modèles économiques pouvant accompagner des secteurs numériques émergeants reposant sur la diffusion des oeuvres culturelles. Au demeurant, la mission essentiel du Ministère de la Culture était en principe celle-ci : favoriser l'accès du grand public au patrimoine culturel. La succession des lois répressives vont sans douter changer le paysage institutionnel et modifier le rôle du Ministère de la CUlture, au risque de créer une "culture" de la méfiance envers tout ce qui relève de la diffusion d'oeuvres par le secteur privé.

MAis "NKM" peut-elle réussir à s'exprimer sur pareil sujet sans être immédiatement tenaillé par les pressions reposant sur les épaules élyséennes et de la Culture ? 

Il manque peut-être dans notre pays une culture positive qui voit dans Internet non le lieu de tous les vices mais celui de toutes les possibilités. Un dialogue devrait donc s'établir pour favoriser sans cesse l'apparition de nouveaux systèmes de diffusion des oeuvres à partir de la détermination d'un modèle économique éprouvé et viable. Un tel dialogue, un tel cadre de concertation sera bien difficile à mettre en place.

Il est pourtant une condition du succès de l'internet et de la possibilité de mettre fin aux éternels contentieux que lancent les ayants droits. A titre d'exemple, mais on s'en doutait, l'essentiel des litiges soumis aux éditeurs des sites de partage de vidéos reposent sur des délations de vidéo contrefaisantes…

 

Un tel cadre de concertation, une telle démarche politique, procéderait sans doute d'une volonté plus large de favoriser des outils de régulation de l'Internet. Or précisément, le Secrétariat d'Etat au Numérique est au coeur de la réflexion portant sur le Conseil National du Numérique, organe envisagé de la régulation de l'internet en France.