Nicolas Sarkozy face à la grogne des universités !

Il est partout ce Nicolas. Vous le croyez à droite il est à gauche, vous le croyez au centre il est à droite. Vraiment très fort. Pour continuer dans ses habitudes, c'est moi qui vais sauver le monde, notre très cher président s'est emparé du dossier intimant l'ordre à Valérie Pécresse d'explorer rapidement ( c'est à dire pour hier ) de nouvelles pistes pour l'évaluation des enseignants-chercheurs et l'organisation de leurs services.C'est l'un des points de la réforme du statut des enseignants-chercheurs qui inquiètent ces derniers, mobilisés depuis plusieurs semaines contre ce projet. Selon la présidence de la République, le chef de l'État s'est entretenu dans l'après-midi avec la ministre et la médiatrice chargée de poursuivre la concertation sur cette réforme, Claire Bazy-Malaurie. Présidente de chambre à la Cour des comptes et spécialiste des questions universitaires, elle avait été nommée lundi par Valérie Pécresse. Deux jours plus tard, elle s'était dite prête à écrire avec les membres de la communauté universitaire un "texte nouveau". Cet engagement a été bien accueilli par la plupart des syndicats, à l'exception du Snepsup, majoritaire, qui avait boycotté la réunion organisée par la ministre de l'Enseignement supérieur avec la médiatrice.

Des désaccords de fond entre les opposants à cette réforme et les deux ministères qui en sont chargés, Éducation nationale et Enseignement supérieur, ont éclaté vendredi au grand jour : sur l'aspect pratique de la formation et sur le calendrier de la réforme. Celle-ci prévoit que les enseignants, des écoles aux lycées, soient recrutés à partir de 2010 au niveau master 2 (bac+5) et que les néo-titulaires soient revalorisés. Elle supprime l'année de stages en alternance rémunérée en IUFM et instaure des stages en master. Enfin, les formations incomberont aux universités et non plus aux Instituts de formation des maîtres, à charge pour les universités de confectionner des projets de masters "enseignement".

Actuellement, un futur maître d'école effectue pendant l'année un stage devant classe d'un jour par semaine, ainsi que six semaines entières (soit 216 heures). Un futur professeur de collège ou lycée passe, lui, 6 à 8 heures en classe par semaine toute l'année (au moins 216 heures). "Il est donc totalement mensonger de prétendre que de temps à autre, ils vont remplacer un professeur absent et de comparer cette formation à une simple simulation de vol", ont dénoncé les présidents d'universités et d'IUFM. Au contraire, de nombreux opposants jugent que la réforme va réduire dangereusement la formation devant une classe. Elle prévoit des stages d'observation et de pratique accompagnée en master, des stages en responsabilité de "108 heures maximum" en master 2 pour 40.000 étudiants (120.000 ont passé les concours en 2007 pour quelque 15.000 reçus) et un "tutorat" de 3 heures par semaine la première année d'enseignement.

Mais le désaccord porte aussi sur le calendrier : la CPU demande le report à 2011, ce que Xavier Darcos refuse, le PS jugeant que par ce "mépris" le ministre "prend le risque d'un affrontement durable". En effet, les universités, dans leur grande majorité, s'apprêtaient vendredi à refuser de transmettre d'ici la date limite de lundi les "maquettes" de masters nécessaires à la réforme. Des cérémonies de "non remise" de ces maquettes ont été organisées vendredi à Bordeaux et à Paris.

Un proviseur d'établissement m'a révélé que dans équipe d'enseignants il devait se coltiner un boulet depuis de longues années. Un professeur diplômé, titulaire de son poste depuis près de trente ans. Comme il l'expliquait,malgré les multiples plaintes, les nombreuses inspections cet enseignant et toujours présent. Pourquoi lui demandais-je interloqué par cette situation. C'est très simple l'éducation nationale estime que ses cours en tout cas le fond son adaptés à ses élèves il n'y aurait donc aucune raison de s'en séparer. Et bien figurez vous que cet enseignant ne connaît pas ses élèves, il perd leurs devoirs leur donnent des notes à l'emporte-pièce et trouve des excuses du style : votre fils ne vient pas à mes cours, il les sèche tous mes cours m'a-t'il répondu. Alors les réformes c'est bien, très bien ça occupe tout le monde. Mais le fond du problème n'est pas là.

Aujourd'hui en 2009 on recrute un professeur sur l'obtention d'un diplôme. Ce dernier donne le droit de se présenter au CAPES ensuite une année de contractuel pendant laquelle le nouveau professeur doit se tenir à carreau , et c'est parti pour une longue carrière. Entre les fainéants, les incompétents, ceux qui restent doivent souffrir leur collègue parfois pendant plus de trente ans. Le recrutement n'est pas adapté au système éducatif. D'ailleurs, les étudiants s'en pleignent depuis de nombreuses années, pourquoi ne prend-on pas en considération leurs revendications ? Le CAPES est de plus en plus difficile à décrocher, car il fallait bien trouver un moyen de réduire les effectifs. Si en 2009 le gouvernement donne de l'argent pour 100 profs, 100 postulants seront reçus à leur examen. Dans ces derniers peut-être un tiers n'ont pas la fibre pédagogique, mais cela ne dérange personne. Croyez-vous qu'un étudiant aime se retrouver en cours avec un de ces énergumènes en face de lui ? Je n'en suis pas persuadé. Alors des réformes oui, mais des réformes intelligentes ! Donnons à nos enfants des vrais enseignants, allégeons le nombre d'élèves par classe, donc engageons des professeurs qui seraient recrutés sur un mode plus cohérent avec ce que l'on attend d'eux et arrêtons d'appauvrir l'enseignement en France !