Newtown : Si vis pacem, para bellum…

    Et du Parabellum, il y en a eu, dans cette école du Connecticut.

    Selon les sondages, il n’est pas question de mettre fin à la possession, très libérale, d’armes. C’est inscrit dans la Constitution depuis l’origine du pays. Intangible, l’article 2. L’argument avancé par la dramatique NRA de feu C. Heston consiste à dire que si les enseignants avaient été bardés de Kalach, le meurtrier aurait pu être abattu immédiatement ! Et pourquoi pas encore plus vite si les enfants de 8 ans, avec des cartables dûment équipés, avaient défouraillés…

    Mais l’Amérique préfère le deuil armé à la vie désarmée. Ainsi le monde entier doit pleurer les Colombine à « répétition ». On nous fait porter des fleurs sur le lieu du carnage, on nous organise des obsèques médiatiques.

    Il nous est difficile de comprendre cette culture, car les contradictions qu’elle véhicule ne sont plus les nôtres.

   Le Président, lors de son investiture, jure sur la Bible ? N’y est-il pas écrit : « Tu ne tueras point » ?

    Ainsi un peuple nourri à la religion chrétienne jusqu’à l’excès de certains évangélistes ne voit pas d’inconvénient à se barder d’armes et à s’en servir.

   Sans doute les Américains, si férus de Bible, ont-ils retiré du texte Mathieu chap 26,52 où Jésus dit “Rengaine ton glaive ; car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive“.

    Nous les désignons comme le Nouveau Monde, et ils nous traitent parfois de l’Ancien avec condescendance. Mais notre « sagesse » ne les a pas accompagnés au moment où les pères fondateurs ont écrit la Constitution.

    La modernité a sans cesse raffiné les armes de guerre. Devait être jusqu’au point où, elle soit l’ordinaire des civils. Avec stands de tir, apprentissage dès l’adolescence.

    Comment croire que la violence serait immanente à la démocratie et à un des pays à la civilisation la plus avancée de notre monde.

    On objectera que « œil pour œil… » mais le dépassement de cette loi est aussi dans la religion chrétienne.

    Si nos foires aux vins n’engendrent pas forcément un alcoolisme débridé, (peut-être cela y concourt-il ?), les foires aux armes engagent à les utiliser pour un oui ou un non.

    On ne me retirera pas de l’idée que cette extrême facilité à se fourbir en artillerie correspond à un vieil instinct qu’un brin d’humanisme, de socialisation ne puisse tempérer.

    La liberté, les Américains l’ont, l’égalité presque (Les Noirs…), mais la fraternité leur manque. Autrui est par nature un ennemi. Un de ces barbares indigènes qu’il a fallu chasser de sa terre. Aimez-vous les uns les autres, passe d’abord l’amour des Glock !