N S ostinato …
Il ne vous a pas échappé qu’outre l’omniprésence de notre président, la dernière en date étant sa conférence de presse, nous avions besoin d’une piqûre de rappel très régulière.
Lorsque NS n’apparaît pas en personne sur le petit écran, nous avons droit, lors des interventions des ministres dans leur domaine d’activité, à l’impérieuse référence. Jusque là rien à redire. L’information et la pédagogie de la nation a ses exigences. Ce qui devient, non, est pénible, dans les plaidoyers de ces autorités est la propension, non, l’automatisme qui consiste à truffer les phrases du patronyme de notre président.
Toutes les 2 ou 3 phrases, il est évoqué en gimmick. (ostinato en musique classique.) A croire qu’ils sont incapables d’avoir une idée personnelle. A moins qu’ils ne soient que des panégyristes patentés. Risquent-ils quelque sanction en cas d’oubli ? Pensent-ils que ce renfort hagiographique retournera les sondages défavorables et confortera leur rang au G7 du mardi? Est-ce tout simplement une flagornerie partisane devenue TOC? Cela est-il une obligation en monarchie présidentielle ?Tout cela à la fois, peut-être.
En d’autres temps, les artistes, écrivains, peintres ou musiciens, concouraient à la gloire du Roy. Ce n’est pas encore le cas, les Guignols ou F. Bonnot vont à contre-courant. Jusque là, rien de plus qu’une observation futile. La futilité se dissipe lorsque les panégyristes deviennent masochistes. En effet, certains ministres ont dû manger leur chapeau, M. Jégo est le dernier. Ainsi, M. Darcos, Mme Pécresse, par exemple, ont-ils reculé en ordre de décret retiré sans jamais se départir des références louangeuses qu’ils instillaient en période faste.
Le public n’est pas dupe du procédé. Ces us et coutumes, depuis 18 mois, surlignent ce que M. Guy Debord avait dénoncé dès avant 1968 dans la Société du spectacle. La publicité est retirée sur le service public après 20h. Nos éminences pourraient s’en inspirer.Sans doute se trouvera-t-il un lecteur avisé pour faire le compte de ce travers. Qu’il en soit d’avance remercié.