Muse – Neutron Star Collision: chronique d’une Love song de l’espace

Pour quel sujet opter quand on écrit son premier article sur Come4news?

Voilà la question que je me posais il y’a encore 10 minutes.

Réponse: un sujet qui intéresse son auteur, cela va de soi!

Le sujet qui nous intéressera aujourd’hui (enfin, du moins m’intéressera moi) concerne la musique. Plus particulièrement le groupe britannique Muse, et leur nouveau single: "Neutron Star Collision".

  

Mais avant toute chose, revoyons certaines bases.

En 1994, trois jeunes gens originaires de Teignmouth, petite ville portuaire du Devon (en Angleterre, pour ceux qui ne suivent pas) décident de former un groupe.

Quoi de plus normal quand on a 15 ans?!

C’est ainsi que Christopher Wolstenholme, à l’époque batteur/chanteur dans un groupe, se met à apprendre la basse pour joindre Dominic Howard et Matthew Bellamy, respectivement batteur et guitariste/pianiste/chanteur (autodidacte de formation classique).

Sautons maintenant les quelques années qui suivent, et nous voilà en 1999.

Après avoir eu la révélation qu’ils feraient de la musique leur métier (par une succession d’événements que l’on n’évoquera pas aujourd’hui), les trois garçons agés maintenant de tout juste 20 ans, repérés par le label de Madonna (si, si!) enregistrent leur premier effort, intitulé "Showbiz".

Acclamé par la critique et le public, le groupe est toutefois considéré par les plus sourds comme une vulgaire copie de Radiohead, en plus grunge (et en mieux, c’est pas moi qui le dis).

Chose qu’ils prendront au mot, en assénant au monde 4 albums (plus un double album faces-B/live) tous plus différents et osés les uns que les autres, de 2001 à 2009, et accompagnés en général quelques mois plus tard de DVDs live. Et avec le succès des deux derniers opus qui les ont fait connaître mondialement, est arrivée une vague grandissante de critiques haineuse à base de "commercial", de "vendus", de "soupe indigeste", dirigée contre un groupe qui a fait la seule erreur d’être acclamé à travers le monde. Critiques injustifiées, quand on connaît son parcours.

Ayant autant de détracteurs que d’admirateurs, le groupe se doit pourtant d’être acclamé pour l’inventivité de ses compositions, sa volonté d’exploration et de mélange d’une pléïade de styles différents, ainsi que ses concerts titanesques (du moins dès 2004) et pleins d’énergie.

 Mais trève de blabla, enchaînons sur le vif du sujet: la modeste chronique de leur tout nouveau titre, "Neutron Star Collision".

Si il est une chose à laquelle les anglais de Muse nous ont habituée, c’est bien les titres abracadabrantesques de leurs morceaux, qui évoquent avec une certaine justesse la conjugaison des pensées d’un astrophysicien sous acide et d’un cow-boy extra-terrestre mégalomane.

Sérieusement! 

"Knights of Cydonia" (Cydonia est une région de Mars), "Supermassive Black Hole", "ExoGenesis Symphony", "Space Dementia", et j’en passe.

Force est de constater, toutefois, que la grandiloquence des titres est à la hauteur du caractère hautement épique de leurs compositions. Ce qui – je perds ma neutralité un instant- ne gâche rien, et fait de Muse un groupe qui suit les traces des grands de ce siècle et des siècles passés.

 

C’est ainsi que, dans la torpeur flemmarde d’un jeudi après-midi (chômage, chômage!), je prenais connaissance d’une nouvelle ma foi intéressante sinon excitante: Muse sortaient un nouveau titre ce lundi 17 Mai.

"Neutron Star Collision", premier single officiel de la B.O de Twilight… Euh… Attendez! Ils l’ont vraiment écrite pour Twilight (déception)???

La première bonne nouvelle, c’est que non, contrairement aux idées reçues. La chanson déjà enregistrée a juste été choisie pour figurer sur la B.O du film. Le pire restait à craindre pourtant car j’ai volontairement omis de vous révéler le titre dans son intégralité… Effectivement le morceau s’appelle "Neutron Star Collision (LOVE IS FOREVER)"…

Ce qui me laissa présager quelque chose d’extrêment niaseux, sirupeux et indigeste.

Quand on écoute le morceau, effectivement, la première minute n’annonce rien de bon. 

On a droit à un chant certes maîtrisé, mais d’une niaiserie comparable à… celle de Twilight (pardon pour les fans)… Et pourtant, une fois le premier refrain engagé, le morceau remonte la pente qu’il avait commencé à dévaler, petit à petit. Le piano y est à l’honneur, jusqu’à la très bonne surprise qu’est l’introduction d’une guitare à la Brian May (Queen, influence que l’on retrouvera tout au long du morceau) qui apporte au morceau sa première touche rédemptrice.

Et ce n’est pas fini. Arrive le deuxième couplet, que je craignais être la réplique du premier… Pas forcément à tort. Seulement, une batterie martelée se rajoute à la danse, et on accueille avec plaisir des choeurs Queenesques à souhait, ainsi qu’un beat électro des plus engageants, le tout faisant vite oublier la peur engagée par le premier couplet. Ca reste un peu niais, mais du niais qui bouge!

Suit le traditionnel refrain, le même, mais en plus pêchu avec des choeurs.

La suite logique de tout ceci serait un solo. Ca tombe plutôt bien puisqu’il y’en a un! Simple et efficace, il reprend le thème du chant. Pas très original, encore moins rock n’ roll, mais ce n’est pas le but, de toute évidence.

Et on repart sur un refrain, le même, mais en plus pêchu, et toujours avec des choeurs.

Et au moment où l’on croit que c’est fini, plutôt rassuré, au final, du déroulement de ce morceau qui envoie de l’épique à qui veut bien l’entendre, se produit l’événement merveilleux que l’on n’attendait pas (ou trop, mais sans y croire vraiment): une partie de piano très réminiscente de Chopin, qui, bien que relativement courte, apporte au morceau une splendeur finale qui l’éloigne du caractère assez mainstream (entendons-nous bien, c’est du bon mainstream) et très pop des premières minutes. Un splendide passage classique, qui nous transporte doucement mais sûrement vers la fin du titre.

 

Voilà un single qui va susciter des vagues de haine et d’admiration. Et il a déjà commencé.

Le caractère un peu "à l’eau de rose" du morceau va en bloquer beaucoup; mais est-il besoin de rappeler que des groupes tels que Queen avaient un penchant certain pour ce type de chansons? Que des groupes tels que Queen ont à leur époque subi les foudres de la critique et du public, alors qu’ils sont à présent considérés commes des classiques?

(Désolé pour le rabâchage de Queen, l’auteur de ces lignes n’écoute bien sûr pas que les deux groupes cités dans l’article)

On n’est pas là en possession du meilleur Muse qu’il nous ait été donné d’écouter.

Pourtant (et ce n’est pas ici le cas), là où Muse pondrait sa pire bouse, d’autres (la plupart, en fait) pondraient leur meilleur titre.

En bref, un morceau pop à écouter pour ce qu’il est, une Love song sans prétention, qui ne doit pas souffrir de la connexion Twilight/Muse qui n’a ici pas lieu d’être (puisque je le rappelle, le titre n’a PAS été composé pour le film).

 

Points positifs: 

-instrumentalisation au top, comme Muse seul sait le faire. D’autres qualifieraient ceci de "remplissage", j’appellerai ça "atmosphérisation" (c’est beau, hein?!)

-morceau progressif, qui apporte de nouveaux éléments au fur et à mesure de son déroulement

-chant maîtrisé/choeurs dynamiques

-la partie de piano classique à la fin

 

Points négatifs:

-les paroles, scandaleusement niaises (Bellamy a indiqué lors d’une interview qu’il en est conscient, c’est déjà ça!)

-les 40 premières secondes

-la partie de piano classique à la fin: trop courte!

 

Le morceau: 

http://www.youtube.com/watch?v=LhxxvRPOfOY

 

La biographie de Muse:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Muse_%28groupe%29

 

 

 

 

12 réflexions sur « Muse – Neutron Star Collision: chronique d’une Love song de l’espace »

  1. Wouah! Quel premier article! Ce fut un bonheur de vous lire! Et ce, même si « Neutron Star Collision » est loin d’être ma chanson préférée de Muse. Au moins, maintenant je la verrais quand même autrement!!! ;D

  2. Merci Lowacam!
    Ce fût un plaisir de rédiger cet article.
    Je n’avais jamais osé avant, puis j’ai découvert ce site.
    Le premier d’une longue série (qui plus est, ce genre d’encouragements m’emplit de motivation!), probablement.
    En relisant mon article, j’ai tout de même repéré deux ou trois fautes d’orthographe et autres répétitions.
    Mais bon, ça s’arrangera par la suite!
    Merci à toi, en tous cas.

    PS: ce n’est pas non plus ma préférée, loin de là.
    En tant que préférée, j’aurais pu opter pour Space Dementia, mais je suis pas sûr en fait!
    Il y’en a tellement, et pas une mauvaise, c’est dur!

  3. Citizen Erased est/ et restera pour moi le meilleur morceau de Muse, ever :p

    Bon sinon… Mmmh un poil déçu par NSC, même la voix de Math pendant les première secondes me semble à des années lumières de ce dont il est capable … Enfin je suis … Perplexe c’est le mot! Nul doute que plusieurs écoutes me feront apprécier ce morceau à se juste valeur!

    Et s’ils la jouent au Stade de France je cracherai pas non plus dessus … :p

    PS: Très bon article, complet, drôle… Et pour les répétitions c est normal, on ne les remarque qu’après coup mais on ne t’en tient pas rigueur! Continue comme ça =D

  4. Merci Dany!
    Je te rejoins sur Citizen Erased. Si j’étais capable de choisir trois morceaux pour en faire un top… 3, du coup (!), je pense qu’elle en ferait partie!
    Je vais aussi au Stade de France, le 11!
    Ca va être bon!

  5. Me voilà rassurée. J’ai découvert cette chanson hier et j’étais étonnée durant les premières secondes d’écoute car je ne retrouvais pas le son de Muse que j’aime, problème résolu après quelques instant même si ce n’est pas ma préférée. Et l’idée qu’elle aie été écrite spécialement pour la BO de Twilight m’a fait frissonner (pas de plaisir). Même si je dois avouer que les BO des 2 premiers opus comportent quelques titres que j’aime beaucoup.Bref, j’ai profité de mon temps libre (chômage pour moi aussi)pour faire une petite recherche sur ce titre et je suis tombée du 1er coup sur cet article qui a répondu de façon complète à mes questions. Merci beaucoup.Pour ceux qui ont réussi à obtenir des places pour le concert de Muse, félicitations. Vous avez de la chance. Profitez en bien!

  6. Et bien, ravi d’avoir pu aider!
    Tu m’as dit être tombée directement sur cet article, et donc à mon grand « étonnement » (tu m’avais quand même prévenu!), je suis effectivement tombé dessus en tapant la recherche Google: aucun intérêt de le préciser, si ce n’est que ça fait plaisir! ;D

  7. Neutron Star Collision ou … Love is Forever.
    Je ne dirai pas que c’est une superbe chanson (elle n’atteint pas le niveau de grand classique comme Knights of Cydonia ou encore Hysteria) ni d’ailleurs que c’est de la merde (quoique … bon d’accord, je me tais sur ce point) mais juste qu’elle est ecoutable …

    Ce qui me derange ce n’est pas tant la chanson … mais le fait que ce soit MUSE qui l’ait faite ! De la part de nos trois joyeux lurons (a lire ici : de la part de Bells, Chris et Dom) franchement je m’attendais a mille fois meilleur ! Comment un aussi bon groupe (en tout objectivite) ait pu atteindre un niveau aussi … bref !

    Evidemment, on reconnait un peu le son du groupe … le piano de la fin le prouve ! Et la voix de Matt a atteint une apogee incroyablement lyrique et incroyablement maitrisee … ben dis-donc ! Rien que pour la peine, il merite quand meme des applaudissements !

    Autre chose qui m’a decu c’est le clip … mais alors la ! Quand j’ai vu le realisateur (un gars qui a fait du commercial pour Rihanna, 50 Cent et tout le tintouin), je me suis dit : « quoi de plus normal … autant faire dans le commercial, le niais et le shit, vaut miex le faire jusqu’au bout ! ». Bien que les photos du clip soient magnifiques, le clip en lui meme reste vaguement ennuyeux et sans aucun interet sauf pour les fanas de Twilight qui sans doute ne se lasseront pas de le regader … ou plutot pour regarder la gueule de Pattinson et Lautner …
    Et quand je pense que je pensais que Resitance est le clip le plus nul qu’ils aient fait …

    Le seul truc positif (hormis le piano et les photos) est cette constatation : AVEC MUSE, ON EST JAMAIS AU BOUT de NOS SURPRISES ! (que ce soit en bien ou en mal …) puis faut le dire : on ne peut pas faire que du parfait ! La preuve !

  8. J’estime que ce titre est bon. Je ne suis pas du tout fan de Twilight et je l’ai entendu à la radio la première fois. Et j’avoue avoir été assez surpris aussi, mais du bon côté. J’ai aussi senti comme un parfum de Queen.. et c’est tellement bon

  9. je trouve ce titre très bon ! certes les paroles sont un peu  » joli coeur » . je pense surtout que les fans de muse ne peuvent être fans à la fois de twilight !!! allez avouez …
    c’est comme si un bon groupe français ( oui y’en a peu mais y’en a ! ) faisait un morceau pour la B.O. de « plus belle la vie » !!!!!!!!!!!!!! XPLDR le groupe se ferait massacrer
    c’est ça que vous trouvez génant et rien d’autres , car moi ce morceau , il me plait

  10. Bon, ça fait un bail que cet article est sortit, et je suis tombée dessus par hasard aujourd’hui, et j’avoue avoir adoré le style.
    J’ai mit du temps à apprécier ce titre ( la chanson qui est traitée ici hein ), et les quarante premières secondes étaient vraiment décisive au début, et c’est vrai qu’elles sont d’un chiant… enfin, sauf quand je les joue moi-même sur le piano, là tout de suite, c’est différent : non seulement parce que je suis une brêle au piano, mais aussi et surtout parce que quand je joue moi-même, je pense surtout au talent incroyable de ce cher Maffoo qui malgré la niaiserie de ces paroles. Mais bon, arrivé au refrain, une fois qu’il devient bien épique… brrrrrrrr, ce titre devient un chef-d’œuvre !!!! Nan mais c’est toujours ça avec Muse en ce qui me concerne : y’a toujours eu des titres que je pouvais pas piffer dans toute leur discographie, mais à chaque fois que je faisais l’effort de les écouter pour me faire enfin une idée objective, bah là BIM, j’adorais. Ça a été le cas avec Escape, Citizen Erased, Hyper Music, Thoughts of a Dying Atheist, Take a Bow, Exo-Politic, Glorious, Undisclosed Desire et Guiding Light ( humm… en fait, tout l’album Resistance en fait, quand je l’ai écouté pour la première fois, je n’avais plus écouté de Muse depuis des lustres ).
    ‘fin bref, je raconte ma vie pour rien, tout ça pour dire que cet article respirait l’amour pour ce groupe et qu’il était fichtrement bien écrit et que les cinq minutes passées pour le lire on était un véritable bonheur >////< Mon passage préféré : "On n'est pas là en possession du meilleur Muse qu'il nous ait été donné d'écouter. Pourtant (et ce n'est pas ici le cas), là où Muse pondrait sa pire bouse, d'autres (la plupart, en fait) pondraient leur meilleur titre. "

  11. Oui, mais bon; de la « pisse de chat » par rapport à:

    {youtube}EzCKrwOme2U{/youtube}
    Je suis personnellement inquiète quant à l’évolution du groupe.Souhaitons que je me trompe!

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