Elections de proximité par excellence, les Municipales marquent toujours une étape délicate dans un vrai parcours politique : la confrontation quasi directe au suffrage universel, le lien direct avec le citoyen.

Dans ce contexte, le monde des petites phrases de sortie d'assemblée ou des grandes opérations de communication-séduction n'ont guère de prise. Ca passe ou ça casse avec l'électorat, le courant passe, la confiance s'installe ou pas. Même pour les sortants, la…. sortie de route n'est pas à négliger même si chaque bilan paraît inattaquable.
Comme chaque fois pour avoir oublié certains de ces préceptes d'aucuns connaissent de sacrées désillusions qu'il n'est pas désagréable de souligner…

Le gadin d'or semble tout désigné pour Dominique Perben, l'ex ministre des transports engagé de longues dates dans la conquête de la capitale des Gaules ne verra pas de deuxième tour. Ni aucun lyonnais non plus. L'ancien de Chalon sur Saône, ville voisine et un brin provinciale pour l'intelligentsia lyonnaise, n'aura jamais séduit. Pire il n'aura pu incarner l'héritage de Raymond Barre tout en souffrant de son passé vilepiniste. Il perd même dans son troisième arrondissement, face à Thierry Philip (le frère de l' ex adjoint de Raymond Barre Christian Philip, qu' il avait évincé pour se porter candidat)…
Gérard Collomb aura su lui faire évoluer son image à temps et avec à propos. Mention à son directeur de la communication, déjà remarqué du côté de Strasbourg, à l'origine de ce coup de boost salutaire.
Gadin d'argent au même profil, à savoir Renaud Dutreil, l'ex jeune et sémillant Ministre du Commerce qui, lui aussi, a beaucoup sacrifié pour s'investir en terre rémoise. Parachuté avec quelque arrogance il se sera fait recevoir par la droite locale. Résultat, deux listes "Majorité présidentielle", la sienne perdant ce duel fratricide avec un faiblard 23% derrière une gauche unie.
Le Gadin de bronze pourrait aller à Bayrou, Rousset le concurrent étrillé de Juppé, Marine Le Pen ou Rama Yade en difficultés. Mais les gadins du deuxième tour leurs tendent les bras. N'anticipons pas.
Non le bronze votre serviteur le décerne volontiers à Nadine Morano, député gesticulatrice du toulois, porte-parole de l'UMP qui décroche… le bronze aux municipales de Toul loin de la maire sortante mais surtout battue par l'ancien maire RPR Jacques Gossot. Elle qui avoue volontiers sans ambages, ce n'est pas le genre, "Je suis porte-parole de l'UMP, proche du président de la République, ça ouvre toutes les portes" .
Cela n'ouvre en tout cas que 24% des portes touloises ce qui relativise son rôle de porte-parole de quoi que ce soit…

Enfin le gadin inconnu à Philippe Caizergues maire divers droite de Port Saint Louis du Rhône qui après deux mandats ravis à un terreau du communisme, baisse pavillon devant le même drapeau rouge dès le premier tour.

Parmi ceux qui n'avaient aucune chance d'être nominés, saluons les membres du gouvernement passés au premier tour (Michèle Alliot-Marie, Xavier Bertrand, Eric Besson, Jean-Louis Borloo, Dominique Busserau…) ça n'était pas simple. Mention également à Jean-François Copé, Laurent Fabius, François Hollande, Alain Juppé, Noel Mamère ou Martine Aubry pour leur constance.
Petit clin d'oeil à Illkirch-Graffenstaden où le maire socialiste sortant Jacques Bigot collecte les 2/3 des suffrages, le voilà bon pour un troisième mandat dés le premier tour, une performance en terre alsacienne, bravo !