Monsieur le président,

Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous ne lirez pas, même si vous avez le temps.J’ai voté pour vous en 2007, parce qu’en deux mots, je pensais que vous étiez courageux, donc que vous n’auriez pas peur de faire les réformes qui s’imposaient, donc que vous redresseriez le pays..

 Hors, vous avez montré depuis 2 ans que vous ne manquiez pas de courage, certes, mais vous avez mis en exergue aussi votre pire défaut : votre boulimie d’idées et d’interventions pour que la France avance, peut-être, mais aussi (et surtout ?) pour que l’on ne voit, n’entende, n’écoute que vous, Monsieur le Président de la République Française.

Vous rétorquez à ces accusations d’égocentrisme que ce sont les journalistes, et non vous, Monsieur le Président, qui courraient après cette sublimation (bien qu’elle commence à s’émousser). Vaste débat de la poule et de l’œuf. Votre boulimie d’initiatives en tous sens, liée peut-être à votre hyper présence, amène à un nombre incalculable de réformes lancées ou annoncées sur un nombre incalculable de sujets. Ma question est brève, Monsieur le Président : Pourquoi autant de réformes ? Je pense que si vous aviez mis autant d’énergies sur deux ou trois fois moins de réformes, le pays se porterait aujourd’hui mieux.

Votre parcours, me fait penser, Monsieur le Président, à un des jeux favoris de mon fils de 5 ans qui consistent à trouver le bon chemin, parmi les multiples départs, pour arriver à bon port. Le problème avec vous, Monsieur le Président, c’est que vous essayez de nous faire croire que tous les chemins mènent à Rome quand on vous interroge, vous et vos ministres, sur le fait qu’il ne faudrait peut être pas confondre quantité et qualité. Vous avez encore 3 ans pour m’en convaincre.