La Mondialisation bouleverse l'ensemble des repères de notre société : repères historiques, culturels, économiques, politiques, sociaux, …

Bien qu'elle soit omniprésente, elle nous parait bien souvent distante, hors de notre contrôle, un processus tout autant lointain que complexe, nous donnant l'illusion que notre quotidien sera toujours plus ou moins préservé des effets plus néfastes qu'elle produit dans d'autres parties du Monde.

 

Souvent, elle apparaît dans l'actualité sur la question polémique des délocalisations, et souvent nous la limitons en raison de cela à la simple formule de « mondialisation économique ».

La crise actuelle qui frappe l'ensemble de l'Economie mondiale renforce encore plus cette idée que le processus de mondialisation serait avant tout d'ordre économique : division internationale du travail, échanges et circuits financiers internationaux, OMC, FMI,etc…

 

A notre échelle hexagonale, seule l'Europe semble interpeller nos consciences sur les questions de souveraineté nationale, de législation sociale ou sur le droit du Travail, de la même manière sur les questions d'immigration généralement seuls les pays du Maghreb ou d'Afrique, proches géographiquement, nous interpellent sur les écarts économiques et de développement entre Occident et Tiers-Monde, de la même façons que les mouvements migratoires Nord/Sud récents nous confrontent aux notions de Nation, d'identité nationale, de citoyenneté, de laïcité, de communautarisme,etc…

 

Parfois la lointaine Chine fait la une, assez souvent sur les questions économiques et parfois sur celles des Droits de l'Homme, mais dans l'ensemble, si nous entendons parler de mondialisation, nous la ressentons généralement somme toute comme positive globalement : un processus mondial tendant vers un équilibre global à plus ou moins long terme.

 

Pourtant, nos écrans nous rappellent constamment que notre monde est ensanglanté par des dizaines et dizaines de conflits, que la faim, les épidémies, la misère, l'exil sont le pain quotidien d'une grande partie de l'Humanité, que cette mondialisation économique a dans la pratique des conséquences bien souvent désastreuses sur les sociétés humaines, sur leur environnement autant économique, que politique ou naturel, que les conflits ne naissent pas par génération spontanée, que des enjeux stratégiques globaux peuvent interférer au-delà des problèmes locaux, que la contestation, la résistance ou l'opposition à la mondialisation peuvent prendre bien des aspects différents, très éloignés de nos contestations politiques « pacifiques ».

 

Le constat est là : le Monde est dans une phase de changement et bouleversement jamais connu jusque là, cette mondialisation dont soit on nous vante les mérites sous le couvert d'un monde meilleur, du village global multiculturel, polyglotte, pacifié, soit on l'accuse de tous les maux : guerres, famines, disparition des identités et cultures, de la diversité, etc…cette mondialisation, donc, participe-t-elle au chaos ambiant et qui semble global ? guerres, conflits, crises économiques, politiques, etc… ?

Résulte-t-elle d'un mécanisme naturel d'évolution comme on nous le répète constamment ? Ou bien procède-t-elle d'une volonté : élaborée, programmée, construite artificiellement ?dans les deux cas, naturelle ou artificielle : est-elle sous contrôle ? Si oui, par qui et comment ? Si non, comment et est-ce réellement possible ?

Ce chaos en arrière-plan, ces crises cycliques, ces conflits permanents sont-ils le produit d'une mondialisation hors contrôle, d'une mécanique générant désordre et incertitude, ou sommes-nous face à un processus mécanique, une sorte de terraforming socioéconomique, politique et culturel ?

 

Une nouvelle Genèse pour une nouvelle Humanité ?


I.INDIVIDU et NATION

 

 

L'Individualisme va-t-il tuer l'Etat-Nation ?

 

La mondialisation économique qui se projette dans l'individualisme égoïste et narcissique marque-t-elle la fin à plus ou moins long terme de l'Etat-Nation tel que nous le connaissions jusque là ? L'individu-consommateur va-t-il remplacer le citoyen ?

 

1)      la Vitesse à la place du Temps :

 

Notre société ultra-technologique a changé les manières d'appréhender les réalités sociales : l'accélération constante et exponentielle des technologies d'information et de communication couplée avec l'immédiateté et l'instantanéité de l'Information, via médias interposés, empêchent de plus en plus de se projeter dans l'Avenir de même que de se référer à l'Histoire. Nous sommes dans l'Instant et l'Immédiat, nos réflexions bien souvent ne se fondent que sur l'Information médiatique et témoignent rarement d'une prise de recul nécessaire pour appréhender les processus historiques, culturels ou économiques auxquels nous faisons face.

 

Notre société aujourd'hui ne s'inscrit plus dans un rapport espace-temps mais bien dans un rapport espace-vitesse en adéquation avec les attentes de nos contemporains, et leur quête perpétuelle de satisfaction immédiate et de consommation compulsive.

L'Instant devenant le repère de nos contemporains, comment perpétuer notre Histoire commune si plus rien d'autre ne nous lie si ce ne sont des pratiques consommatoires et des attentes matérielles similaires ? Comment préserver notre Culture commune si celle-ci disparaît derrière le Culte de la Consommation, passant de culture à produits culturels standards et standardisés ?

 

La dite société de consommation ne mettrait-elle donc pas en péril l'Etat-Nation en faisant l'impasse sur le Passé, nos Cultures, nos Histoires ?

 

2)      Individualisme et Etat-Nation : quels rapports entretiennent-ils ?

 

Traditionnellement, l'Etat se définit comme l'entité qui a non seulement le monopole de la violence légale mais aussi le monopole de la « coercition » dans les autres domaines de la société, c'est sur cela que reposait jusque maintenant l'identification du citoyen à la Nation, le citoyen étant indissociablement lié à l'Etat, donc à la Nation où la citoyenneté comme facteur de cohésion sociale et d'identification remplaça la Religion : la Nation et la loyauté patriotique « affective » remplaçant la transcendance religieuse et la fidélité « spirituelle ».

 

Or cette identification du citoyen à la Nation disparaît au fur et à mesure que le citoyen se voit remplacé par le client-consommateur, au fur et à mesure que les frontières délimitant la Nation, le Sol, l'Etat, cet espace « national » cohérent, reconnu et reconnaissable, tendent à disparaître sous l'effet direct ou indirect de la mondialisation économique et de ses avatars : libre-échange, liberté de circulation des biens et personnes, mais aussi et surtout sa méfiance à l'égard de tout protectionnisme ou exception culturelle.

 

Or là se situe la menace première pour l'Etat, mais surtout pour l'idée de Nation, une nation faite de citoyens, partageant des valeurs communes, au-delà de leurs aspirations individuelles et de leurs pratiques consommatoires, tendant à être de plus en plus standardisées par le biais de la propagande-marketing et de la culture de masse.

 

3)      Nouvelles limites, nouvelles règles ?

 

 

Un constat : la mondialisation économique ne peut être niée, pour ou contre, elle est là, nous devons faire avec.

 

Quel en est le résultat ? Globalisation, puis mondialisation ont bouleversé tout notre rapport au Monde, il n'existe plus d'Extérieur perceptible, plus de limites reconnaissables : le monde est fini mais aussi plein ou rempli.

 

En définissant de nouvelles règles d'échange et de communication, en raison de la mondialisation économique, nous avons perdus tous les repères traditionnels admis auparavant. Le Monde aujourd'hui forme un Tout sans frontières identifiables, où se pose la question de savoir quelle juridiction est compétente, que ce soit à l'échelle locale ou globale : comment résoudre localement des problèmes liés à une situation globale ?

 

Quelles sont donc les limites de l'Etat-Nation aujourd'hui mais aussi quelles règles peuvent  s'appliquer à l'échelle locale  sans faire l'impasse sur la situation mondiale, et sans tomber en autarcie ? Comment faire coexister nations et mondialisation ?

 

4)      Loft story : le nouveau « contrat social » ?

 

Que deviennent lien social et cohésion sociale à l'ère de la mondialisation ?

Un constat, depuis notre entrée, dans l'âge global, le lien social, sous-jacent à l'effort collectif, tend à se conformer aux nouvelles exigences de la société « mondialisée » : la communauté nationale, culturelle disparaît derrière l'individu, roi capricieux et exigeant, qui ne joue le jeu du collectif que tant que ses intérêts personnels et ses désirs propres lui sont garantis : la finalité reste et demeure individuelle, le décor « nation » ou collectif ne sert que de support à cette quête effrénée de satisfaction immédiate, de réussite éphémère.

 

L'émission Loft Story est une bonne illustration de cette nouvelle donne socioéconomique : le jeu « collectif » n'est qu'un moyen pour que l'individu, un parmi les différents candidats parvienne à ses fins : une victoire matérielle née de l'élimination des autres.

 

Les finalités collectives ne sont montrées et assumées que comme des moyens éphémères et nécessaires pour un jeu dont la morale pourrait se résumer à cela : la réalité est ainsi : dure et cruelle pour les vaincus qui connaissent la défaite parce qu'ils ont cherché les « ennuis » et ne se sont pas attirés la bienveillance des autres et/ou du public, les ratés quant à eux ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes, sans prétendre à une quelconque compensation, ou même à la moindre compassion : seul compte le vainqueur qui a su par cynisme, hypocrisie, calcul égoïste, remporter la victoire en sachant jouer de l'apparence, de la naïveté, d'un manque total de civisme ou d'altruisme.

 

Loft story, en plus de son décor digne d'une campagne IKEA renvoyant à cette société de consommation où les désirs se voient standardisés, de ces yeux électroniques renvoyant à cette société de surveillance où les caméras ne cessent d'enregistrer la moindre de nos activités, cette émission nous renvoie une image de notre société où l'individu et ses intérêts immédiats et personnels deviennent la nouvelle norme « sociale » (ou plutôt antisociale), faisant peu à peu disparaître le citoyen et l'engagement civique : une société de concurrents remplaçant une nation de citoyens.

 

Chacun joue pour soi, pense à soi, indifférent aux autres, des individus dont les perspectives se limitent à celles de l'Ego.

 

5)      Vraiment libres ?

 

Comment considérer la liberté lorsque les individus sacrifient en masse au Désir, un désir éphémère, capricieux, insatiable, égoïste, et immédiat ?

La consommation devient-elle son propre but ? L'individu a-t-il pour finalité le client-consommateur ?

 

Tous ces slogans publicitaires, invoquant la Liberté, se résumant à l'idée du « soyez libres, sans attaches » peuvent-ils s'accorder avec le lien social, parfois contraignant mais aussi protecteur, préambule à toute communauté humaine, nation ?

 

Où n'assistons-nous là qu'à la déréliction progressive mais inéluctable  de tout lien social, en dehors de ceux décidés par la société de consommation? Comment envisager dés lors les relations entre  cet individu client-consommateur et l'Etat-Nation, quelle est aujourd'hui la place du citoyen, de la citoyenneté face à cette nouvelle société toute vouée à la consommation et à l'individualisme.

 

L'idée de Nation saura-t-elle survivre à la concurrence de la société de consommation ?

 

La mondialisation coupable ? L'individualisme complice ?

 

 

II. MONDE  ET NATION(s) 

 

 

 .Introduction

 

Tout autant qu'on ne peut réfuter la réalité de la mondialisation économique, cette mondialisation se révèle « fragmentée », et engendre un processus de parcellisation, autant à l'échelle globale qu'au sein même des entités locales ou nationales.

Une double révolution :

Ce processus de mondialisation n'aurait pu être aussi efficient, aussi brutal et aussi rapide sans la double révolution  informatique et technologique : accélération tout autant de la vitesse de transmission de l'Information, que celle de la Communication, et croissance exponentielle des échanges mondiaux autant matériels que virtuels.

En y ajoutant le pouvoir économique, la puissance financière, cette double révolution a brisé toutes les frontières : physiques, géographiques, économiques, culturelles,etc…de la même manière que la distance autant physique que culturelle ne représente plus un frein aux échanges économiques : cette mondialisation était avant tout d'ordre économique : les aspects politiques et/ou culturels se voient relayés par l'ingérence politique, humanitaire, le pseudo-multiculturalisme du village global, les stratégies géopolitiques,etc…    

Soit, nous sommes dans l'ère de l'« ici et maintenant » : l'Information est instantanée, immédiate, aucune partie du monde n'échappe à l'œil du Marché et aux divers réseaux médiatiques, virtuels, militaires ; de la même façon l'argent a gagné le don d'ubiquité, partout sans jamais être nulle part, circulant en un instant d'un coin du monde à l'autre, omniprésence garantie par le nouveau Dieu mondial : le Marché-Dieu.

Voilà notre monde : un marché global, alors qu'on nous avait promis le village global.

 

1)      Un monde fragmenté

Est-ce que cette mécanique de mondialisation a abouti à former un monde homogène, comme elle serait sensée en produire en imposant normes économiques, politiques voir culturelles : ce processus de standardisation globale avançant masqué sous couvert d'universalisme a-t-il unifié l'Humanité ?

De fait, notre monde n'est qu'un vaste patchwork : fait d'enclaves, de blocs, de forteresses, de ghettos, etc…chacune des parties de ce gigantesque patchwork tendant aussi à éclater en fragments plus petits, la mécanique « mondialisation » génère avant tout fragmentation et parcellisation : elle produit une hétérogénéité conflictuelle là où devrait apparaître un consensus universel.      

 

2)      Mécanique guerrière ?

Les progrès technologique et informatique aidant, nous aurions pu espérer que ces passerelles « virtuelles » et/ou matérielles entre les peuples du Monde eussent produit ce fameux village global, multiculturel, polyglotte, tendant à l'Universel et à l'Harmonie : pourquoi la réalité est-elle si différente ? Pourquoi ces passerelles semblent-elles plus apparaître comme des béliers, des chevaux de Troie, des armes de guerre ?

De fait, parce que la mondialisation économique est une formulation trompeuse : la réalité est tout autre : nous faisons face à une guerre économique globale. Une guerre mondiale qui ne dit pas son nom.

La double révolution technologique et informatique a été détournée, récupérée par le Pouvoir économique qui use de la Technologie et de l'Information comme d'armes de guerre.

 

3)      Dommages collatéraux

Le spectacle du Monde dont nous sommes gavés à longueur de journée, nous confirme la nature guerrière de la dite mondialisation économique : nous assistons à un véritable processus de destruction et/ou dépeuplement, une sorte de terra-forming en direct, où les pouvoirs économiques et financiers redessinent le Monde : le reconstruise, le réaménage selon leurs intérêts propres et leurs impératifs particuliers.

Les frontières disparaissent et avec elles l'Etat-Nation, les identités nationales s'inclinent ou se révoltent, les nationalismes, les intégrismes s'arment et se nourrissent de  l'extinction programmée des communautés nationales, culturelles, religieuses, etc….Hier de la présence de frontières naissait la Guerre, demain ce sera l'absence de frontières qui créera la Guerre.

Avec l'Etat-Nation tendent à disparaître Economie et Culture nationales et/ou locales : remplacés par le terra-forming économique et financier, les états deviennent des succursales régionales du méga-marché global, leurs économies des marchés régionaux intégrés, leurs cultures garnissent tel ou tel étalage estampillé « produits culturels ».   

 

4)      et l'Humanité à l'ère du méga-marché global ?

Un fait encore plus étrange est à noter : plus la richesse mondiale augmente, moins nombreux sont ceux qui se la partagent : paradoxe ou processus « normal » ?

Il est en effet intéressant de noter que les possédants sont de moins en moins nombreux  alors que de plus en plus de « travailleurs » eux de plus en plus pauvres produisent de plus en plus de richesse(s).

Une question : peut-on dire pour justifier la situation actuelle que toute société, toute époque a connu ce type de pyramide sociale où riches et/ou possédants sont toujours une minorité face à une majorité de pauvres ? de fait, la réponse est non : notre époque n'a rien de commun avec le Passé : cette répartition aberrante des richesses produites tout comme la pauvreté massive et exponentielle qu'elle produit ne relève aucunement d'une mécanique naturelle : ce n'est pas la rareté qui en est la cause mais bel et bien une mécanique imposée par les élites économiques à l'ensemble du Monde : cette « aberration » socioéconomique ne résulte ni de la rareté, ni de la nécessité mais bel et bien de la volonté des « castes supérieures », de leurs intérêts, de leurs priorités imposés à l'ensemble du marché global : notre Monde.

L'Humanité se compose dés lors d'une infime minorité de nomades « tout-puissants », faisant le tour du monde en quelques heures, disposant et jouissant d'une puissance financière supérieure à celle de la majorité des pays du monde, spéculant sur tout et rien à la manière de démiurges capricieux ;  alors que « plus bas » sur Terre, des millions d'hommes et de femmes, d'enfants grossissent jour après jour des flots de migrants déracinés par les guerres, les famines, les épidémies, errant sans trouver une terre où s'installer et vivre décemment…dans ce monde qu'une minorité de l'Humanité redessine pour l'ensemble des hommes.

 

5)      TERRA-FORMING ? NOUVEAU MONDE ?

Si nous sommes à même de décrire avec suffisamment de critères reconnaissables les périodes historiques qui nous ont précédés en évoquant Préhistoire, Antiquité, Moyen-Age, Renaissance,etc…quel portrait pouvons-nous dresser de notre époque ? Nos sociétés sont-elles post-modernes, post-industrielles quand bien même la majorité de l'Humanité vit dans des pays sous-développés, pré-industriels,etc…vivons-nous la Fin de l'Histoire ? Alors que la plus grande partie de l'Humanité écrit encore son Histoire ? Pouvons-nous résumer notre période avec pour seule perspective les sociétés occidentales ? Il semblerait que non tant notre monde est éclaté, fragmenté, hétérogène, tant la mondialisation ne fait qu'accélérer cette mécanique d'éclatement, de fragmentation : l'Histoire continue, quand bien même nos sociétés semblent figées dans la « démocratie libérale » et l'économie de marché.

Donc quelles sont donc les caractéristiques du Monde devenu marché global ?

D'un, on ne peut que constater la double révolution technologique et informatique toujours en marche, et de deux la consécration de la suprématie des pouvoirs économiques et financiers qui ont renvoyé Politique et pouvoir politique dans la catégorie « antiquités et folklore ».

De ce constat découle la disparition progressive et programmée des Etats-Nations, soit par absorption dans des entités fédérales ou transnationales, soit par dissolution économique et/ou politique. Les conséquences logiques sont l'accroissement des conflits, la montée des nationalismes et intégrismes, replis identitaires et/ou communautaires, désintégration des territoires et des cultures.

En allant plus loin, le Marché-Dieu omnipotent, omniscient, omniprésent, redessine les sociétés, redéfinit les rapports sociaux, et consacre la concentration/captation/contrôle de la richesse ou des richesses entre les mains d'une infime minorité de l'Humanité : conséquence directe : tensions et clivages sociaux croissants, insécurité sociale suivant une courbe exponentielle, chômage, précarité et pauvreté massifs à l'échelle locale. A l'échelle mondiale, dépeuplement, exodes et exils de millions de personnes, hémorragie humaine achevant tout espoir de relève économique dans des pays « sinistrés » sous tout point de vue.

Donc, pour résumer la mondialisation prétendument économique influe sur touts les domaines, toutes les composantes sociales, culturelles, économiques et politiques, procédant en une mécanique de désintégration/déstructuration, déculturation/destruction, dépeuplement/migration, et enfin réaménagement/reconstruction économique, politique, sociale, culturelle…

Donc désordre, chaos ? ou programme élaboré : du terraforming en live?

 

III. LE MONDE EN VOD

Face à ce processus global qui redessine notre Monde, redéfinit rapports sociaux autant qu'économiques, questionne Politique et Société, Identité et Individu, comment Culture et Pensée évoluent ? Sont-elles les derniers remparts avant la disparition de l'ancien Monde, et la naissance d'un nouveau dont nous ne pouvons connaître encore le véritable visage ?  

1) Video On Demand

Le Monde aussi vague et confus que soit ce terme, est présent constamment dans nos esprits, notre quotidien, sa réalité disparaît sous le spectacle que nos écrans nous offrent : le Monde ne nous apparaît plus que comme un spectacle projeté en permanence sur un écran gigantesque, que nos écrans individuels reflètent à l'infini.

Aussi informés soyons-nous, que savons-nous du Monde ? L'Information instantanée et immédiate dont nous disposons, dont nous nous gavons ou intoxiquons est-elle le reflet du Réel ou du spectacle du Monde ? Ces informations, ces news, ces images qui les choisit, qui les trie, qui les ordonne? Existent-ils des scénaristes, des metteurs en scène, des spécialistes en effets spéciaux ? Qui assure production et diffusion ? Et le cas échant dans quel but ?   

Premier constat : tout le Monde ne rentre pas dans nos écrans, bien que la place soit infinie, bien que nous disposions d'une diffusion instantanée et simultanée de nombreuses images du Monde, certaines y sont, d'autres non. Quelqu'un ou quelque chose opère donc bien une sélection, et réduit notre champ de perception. Contrôle à distance ? Programmation ? Propagande ? Désinformation ? Influence ?

 

Vidéo à la demande ou spectacle sur commande ?

Nous abordons là un sujet polémique, et cette analyse critique n'aura pas les moyens de répondre à de telles questions, le sujet étant à la fois trop vaste, et la spéculation trop facile pour tenter telle ou telle analyse.

Soit passons, et intéressons-nous au spectacle qui nous est offert.

 

2) au programme :1984 et APOCALYPSE NOW

 

Quel spectacle nous offre donc le Monde ?

 

-le palais-forteresse Occident :

Le palais-forteresse Occident nous renvoie l'image d'une société autant permissive et jouissive que paranoïaque : parcs d'attractions et hypersurveillance, « ghettos de riches » et brigades anti-émeute, zones de non-droit et plages privées, industrie porno et tolérance zéro, droits de l'Homme et néonazis, sectes et  téléréalité, individualisme et ultranationalisme, etc….

Etrange spectacle que le « Monde Libre », où aux droits de l'Homme se superposent des politiques de plus en plus sécuritaires, où à la tolérance « multiculturelle » revendiquée répondent mouvances ultra-nationalistes et identitaires, communautés religieuses et/ou ethniques, où l'universel proclamé  se trouve face à des clivages de plus en plus affirmés.

Cette schizophrénie de plus en plus apparente verrait-elle son origine dans des contradictions intrinsèques à l'Occident ? Ou serait-ce là une conséquence directe ou non de la mondialisation et de sa mécanique d'éclatement, de fragmentation, etc… ?

La crise économique et le désastre social qu'elle engendre, la montée en puissance des communautarismes et nationalismes, le déclin culturel, etc…ne sont-ils pas des dommages collatéraux de la mondialisation tant voulue, tant vantée ? Communautarismes et nationalismes exacerbés ne répondent-ils pas aux atteintes à l'Etat-Nation, à la dissolution des identités nationales, au dédain pour le patriotisme, à la farce du « multiculturalisme », etc….?

Les tensions et clivages sociaux, violence et insécurité sociale, émeutes et manifestations, etc….ne reflètent-ils pas d'une manière diluée, ce que le reste du Monde subit d'une manière encore plus violente : cette mécanique de destruction, de bouleversement économique, social, politique, etc…. ?

Le palais-forteresse Occident perdrait-il le contrôle de la machine « mondialisation » ? Ses portes, ses murailles, ses lois ne le protègent-ils donc pas de cette nouvelle guerre mondiale ? Son identité, ses cultures survivront-elles à l'avènement du Marché-Dieu, à la marchandisation du Monde, du Vivant, de la Culture,  à ce pseudo-multiculturalisme prétendu réel et/ou universel ?

 

quel programme choisiront donc les habitants du palais-forteresse Occident: 1984 ou Apocalypse Now ?

 

-l'Autre Monde ou le Chaos-Monde :

 

CHINE : l'Empire du Milieu est devenu l'usine du Monde, un milliard de serfs fabriquent les écrans télés, les jeans et les jouets de l'Humanité-pouvoir d'achat, une dictature pseudo-communiste dirigée par des mandarins disciples de l'ultra-libéralisme économique et du Marché-Dieu. Un Empire du Milieu qui ne vit plus caché derrière sa Grande Muraille mais qui cherche à s'étendre, suivant le modèle occidental : entre colonisation, parts de marché, et contrôle de ressources stratégiques…

 

INDE : la plus grande démocratie du Monde, où les droits de l'Homme disparaissent derrière le cycle des réincarnations et le multimillénaire système castique, où le Trident de Shiva des intégristes hindous se voit doublé de l'arme nucléaire, entre haute technologie et vaches sacrées…

 

AFRIQUE :  le Chaos fait continent, où les richesses naturelles appartiennent à tout le Monde sauf aux Africains, où aux épidémies, conflits ethniques répondent l'incurie et la corruption des gouvernants, où famines et disettes sont autant produites par la désertification que la spéculation boursière ou l'aide humanitaire…

 

MONDE MUSULMAN : théâtre le plus important des opérations militaires de la mondialisation, où le conflit israelo-palestinien fournit aux dictateurs locaux et intégristes en puissance toute caution à leur mainmise et contrôle des consciences, évitant tout questionnement sur l'état de délabrement et la stagnation-sclérose des sociétés musulmanes, où ingérence démocratico-stratégique occidentale et autoritarismes sponsorisés empêchent depuis des décennies démocratisation et sécularisation, où aux films pornos téléchargés sur le net répondent scènes de lapidation et lynchages sur youtube, où au terrorisme aveugle répond le silence de masses apeurées autant par l'Autorité que par les fous de Dieu…un monde musulman oscillant entre le cauchemar d'un Califat obscurantiste et moyen-ageux et le rêve d'une Andalousie retrouvée, entre versets du Coran et rubayats de Khayyam…

 

Les habitants du Chaos-Monde ont-ils le choix d'un autre programme qu'Apocalypse Now ? Seront-ils à même d'écrire un autre scénario et de produire un Autre Monde ?    

 

IV. REALITE(s) MULTIPLE(s) ET PENSEE UNIQUE     

 

1)      le Prêt-à-Penser

 

La mécanique-mondialisation face aux désastres qu'elle produit, face aux mensonges dont elle a besoin, sait trouver des voies pour porter son « message universel », pour substituer à la Réalité, une vision du Monde retravaillée, aux contours redéfinis, une réalité light, sans édulcorants, où violence et misère se voient déconnectés de tout lien à la mécanique-mondialisation :  les « censeurs de la Mondialisation » au service des élites économiques et financières, opèrent ainsi un tri sélectif des informations et produisent de l'information-propagande, de l'actualité-théâtre, pendant médiatique de la culture-conditionnement qui anéantit peu à peu diversité culturelle et Cultures du Monde.

Toute pensée alternative, toute analyse critique ou remise en cause du marché global, vendu sous l'étiquette « village global »& « Paix et Harmonie Universelles », deviennent des objectifs à détruire, des brèches à combler le plus rapidement possible.

Et rien de plus facile lorsque la Pensée elle-même devient un produit, lorsque les idées sont sous copyright, que les intellectuels deviennent des producteurs de prêt-à-penser pour les masses, jouant de leurs expertises ou connaissances comme d'une caution ou garantie pour les peuples, supposés incapables de réflexion ou d'analyse.

 

2)      Pensée Unique 

La Pensée Multiple ou pensées alternatives sont des objets « intellectuels » et des objectifs « idéologiques » pour les élites : des objets à s'approprier en les achetant, des objectifs à détruire par le Conditionnement et la Pensée Unique. Tous les moyens sont bons à cette fin d'empêcher toute remise en cause de l'idéologie dominante, une idéologie qui reproduit dans les sphères intellectuelles et culturelles, la même mécanique hégémonique et prédatrice que la mondialisation à l'échelle mondiale.

Première étape : les « déviants » sont d'entrée confrontés à un environnement médiatique, intellectuel autant hostile que majoritaire, par le contrôle des élites économiques et financières sur les médias de masse. Entre subversion idéologique et persécution  médiatique, bien peu de « déviants » survivent, d'autant plus que le marchée de la Pensée et des Idées est autant soumis à la concurrence et à la compétition que tout autre domaine sous le règne du Marché-Dieu.

Conséquence habituelle : le « déviant » par instinct de survie se rend à l'évidence : la mécanique-mondialisation est naturelle, inévitable : ne lui reste plus dés lors qu'à chercher une manière originale et marchandable, de justifier la mondialisation, de légitimer le ou les pouvoirs en place, dans la seule optique d'avoir sa place au soleil, en accomplissant son devoir de « penseur officiel et consacré » par les élites dominantes.

De là, au-delà de la pléthore de penseurs médiatiques, la répétition constante du même credo : le Marché-Dieu a été consacré, l'Economie devenant l'alpha et l'omega de la société, nous vivons la Fin de l'Histoire ou nous l'avons d'ors et déjà vécu, l'Etat-Nation est remplacé par l'Etat-Police (voir infirmier), les inégalités sociales sont une fatalité dans tout système, la surexploitation des êtres humains et des ressources naturelles  se voit justifiée ou rationalisée, de même que les conflits, les guerres, le racisme, l'intégrisme, le communautarisme,  le nationalisme, la violence,etc…

Soit en termes plus clairs : Pensée Unique répétée comme un credo afin de justifier le pire, les aberrations, les contradictions, les mensonges, les illusions de la dite mondialisation : dont les deux axes sont d'un l'imposition  à l'échelle mondiale de l'économie de marché, et de deux de la démocratie libérale : en pensée unique, le terme « imposition » est remplacé par « consensus universel ». La Réalité a elle seule suffit pour témoigner que le Monde est encore loin d'un quelconque consensus, sur des concepts, valeurs, principes, nés, conçus, élaborés en Occident, soit par un quart de l'Humanité,  en raison d'une histoire, d'une évolution, d'une culture particulière.

Peu importe, les producteurs du prêt-à-penser vendent aux masses le « consensus universel » (même si pour cela il faut en passer par le choc-guerre des civilisations), le modèle occidental comme l'aboutissement ultime de l'évolution et de l'Histoire humaine : la Fin de l'Histoire…Fin de l'Histoire qu'un tragique autant qu'historique évènement a démenti : le 11/09.

Voilà la Pensée Unique dans toute sa splendeur, par décret « occidental », l'Histoire est finie, le reste de l'Humanité doit l'accepter ou s'y soumettre de gré ou de force. Si les droits de l'Homme ne sont pas assez attractifs, supériorité technologique, domination économique et armes biologiques, nucléaires, chimiques sauront démontrer la justesse de ces arguments. 

 

Pensée Unique : traduction en termes idéologiques et à prétention-vocation universelle des intérêts des élites économiques et financières occidentales.

 

Les moyens dont disposent les missionnaires de la Pensée Unique sont sans nul comparaison avec quelconque autre religion : organisations internationales : FMI, OMC, Banque Mondiale, OCDE,etc…à cela s'ajoutent universités, laboratoires, think-tanks, fondations, commissions, etc…

 

3)      Propagande, Subversion, Intox

A ceux qui s'opposeraient à cette Pensée Unique, est fait un procès-chantage au nom du réalisme, de la responsabilité, de la raison, du pragmatisme, du progrès inéluctable de l'évolution inévitable, autant d'arguments qui visent empêcher toute réflexion ou analyse critique, à cataloguer comme obscurantiste, idéaliste, réactionnaire, etc…tout opposant ou critique à l'égard de la « mondialisation ».

En définitif, la Loi du Marché serait donc la Loi naturelle de l'Humanité, le Marché l'environnement naturel des hommes et de leurs sociétés. 

La Pensée, les idées dés lors rejoignent la cohorte des produits de consommation, devenant slogans commerciaux et messages publicitaires à la gloire du Marché-Dieu, du Chaos-Monde, de la multiculturalité mythifiée, de l'universalité imposée.

Nos prêt-à-penseurs  devenant les experts ès Monde du Présent et de l'Immédiat, aux « analyses » instantanées et réflexes, revisitant l'Histoire ou la réécrivant comme une longue marche vers le Marché Global. A la nouvelle religion du Marché-Dieu se voit adjointe une théologie ultralibérale, et la mort de l'Intelligence, l'Imagination, la Critique et la Réflexion tombant en martyrs face aux croisés de la Fin de l'Histoire.

L'Histoire s'achève, enfin l'Humanité avance vers le meilleur des mondes, le chaos né de la mondialisation nous est vendu comme l'agonie de l'ancien monde, les vestiges de l'obscurantisme et de la barbarie, les dernières résistances d'hommes sauvages, hérétiques ou Axe du Mal, refusant Progrès et Raison, ennemis du Monde Libre. Un Monde Libre où le citoyen devient individu-consommateur avant de ne plus être qu'un clone parmi des millions d'autres.

Où est donc cette fameuse liberté dans un monde où l'individu n'a pas d'autres choix que ceux qu'on lui impose ? Que ce soit lorsqu'il achète tel ou tel produit, ou lorsqu'il choisit tel ou tel programme politique, telle ou telle idéologie ? Où est le choix lorsque le même discours revient sans cesse caché sous d'autres mots ?

Pensée Unique : néomessianisme ?  

 

4) Médias : miroirs déformants 

Si chacun considère que la mondialisation est inéluctable, que quelque soit les oppositions, les résistances, elle sera inévitable, car naturelle évolution de l'Humanité, la préparant à une nouvelle ère « globale », ne serait-il pas important de se demander non pas si cette mécanique-mondialisation est vraiment inévitable, réellement naturelle mais plutôt pourquoi la majorité d'entre nous la considèrent comme inéluctable ?

 

Information : informer : étymologie : donner forme, formater   

Et si le pouvoir de l'Information résidait dans sa capacité à faire-croire et non pas à informer tel que l'usage courant nous incline à penser ?

La mécanique-mondialisation affecte autant l'Economie, la Politique, le Social que la Culture : elle impacte encore plus les médias qui sont la principale source d'informations des citoyens, informations sur lesquelles se fondent, se construisent leurs réflexions, leur perception et représentations du Monde.

Or ces médias ainsi que tous les domaines de l'Information et de son pendant la Communication sont majoritairement sous contrôle d'entités, de groupes, de personnes dont les objectifs sont en dehors du champ de contrôle démocratique.

L'Information devenue fondamentale dans nos sociétés médiatiques, technologiques et informatisées, se retrouve donc sous contrôle directe de ceux qui profitent et/ou produisent (dans tous les sens du terme) la mécanique-mondialisation.

 

Question : est-ce de l'Information ou du Conditionnement ?

Nos écrans nous offrent-ils des fragments du Réel, ou un spectacle, une mise en scène du théâtre-Monde ? Nous montre-t-il la société telle qu'elle est ou telle qu'elle doit être ? Telle que certains veulent que nous la voyons ?

Premier constat : notre société de l'Information et des médias aime les évidences et les répétitions, la simplification et le zapping. Raisonnement et arguments sont absents du Grand Ecran : la répétition suffit comme démonstration : qu'importe l'enjeu : répéter c'est démontrer, c'est prouver. Que ce soit un mensonge ou une vérité, peu importe.

 

Schéma logique et terrifiant : visible=réel=vrai  

L'Image remplace la Réalité et définit la « Vérité ».

Du spectacle du Monde, et non pas de sa réalité naissent perceptions et représentations mentales au sein des consciences collectives. Le piège de l'Immédiat et de l'Evidence: si ce que l'on me montre est réel, alors ce que je vois est vrai. Nulle réflexion, nulle analyse : je vois, je comprends, je crois.

Le Monde n'est plus qu'un spectacle, peu importe qui diffuse les images, qui fait le montage, la sélection, de ce spectacle naît l'Information, de l'Information naissent la Certitude, les convictions, les opinions, les choix politiques, etc….une représentation virtuelle et orientée se substitue aux réalités multiples de notre Monde et conditionnent les rapports sociaux, politiques au sein des sociétés et entre les diverses sociétés humaines.

Ce qui est vrai est ce qui est vu : peu importe qui « produit » les images, peu importe si un instantané sera toujours par définition incomplet, peu fiable, suggestif. Peu importe si l'Immédiat anéantit l'idée même de processus historique, d'évolution, etc….seul compte d'avoir un avis, une opinion, une idée sur tout et n'importe quoi à une époque où chacun ressent bien à quel point nous n'avons de contrôle sur presque rien…Mais l'illusion tient, les informations, les images, sont des produits comme les autres, et notre quête perpétuelle de toujours-plus se voit satisfaite d'une telle opulence d'informations et d'images.

 

V.CONCLUSION

 

Les enjeux soulevés par la mondialisation ne sont d'aucune mesure avec ceux que l'Humanité a pu connaître par le Passé, et si nous espérons un monde meilleur demain, c'est à chacun de s'atteler à la tâche, et de s'impliquer autant que possible dans la construction de cette nouvelle société en passe de naître, car le Changement est déjà en cours, à chacun de savoir si il préfère être spectateur ou acteur et de mesurer les conséquences de son choix, en gardant en mémoire que chaque choix individuel, local, national aura des conséquences globales.

Dans le cadre de nos sociétés démocratiques, il est primordial que les citoyens fondent leurs choix politiques en s'étant au préalable « nettoyer », « laver » l'esprit de toute considération, influence extérieure, de tout conditionnement, que l'opinion se fonde toujours et avant tout sur une réflexion personnelle, non pas sur le prêt-à-penser, que les citoyens ne pensent pas tel qu'on leur commande ou impose de penser : se limiter au spectacle du Monde, suivre les idéologies dominantes du moment, se laisser convaincre par des slogans, des discours formatés revient à abandonner tout esprit critique, à mettre son cerveau en vieille, à endormir sa conscience et à vider de tout sens la Démocratie et la Citoyenneté.

Nul besoin d'éteindre sa télé ou son ordinateur, juste se rappeler que l'évidence n'est pas la preuve, le visible n'est pas le Réel, l'immédiat n'est pas l'Histoire, et que nos écrans ne rendent pas compte forcément de la réalité du Monde, à peine en donnent-ils une vision partielle, fragmentaire, suggestive si ce n'est orientée et contrôlée.