Accompagnée par certains contributeurs et intervenantes et la plupart des « invités permanents », la grève de la réduction (oops, rédaction…) du Post.fr s’est manifestée par une non-actualisation de la page d’accueil du site, ce vendredi, mais pas de ses affichages publicitaires. Bizarrement, c’est LeMonde.fr qui a passé, seul (à l’heure de la rédaction de ces lignes), un avertissement « aux lecteurs ».
Pendant la grève, les affaires continuent. En témoigne cette publicité issue, ce vendredi, de la page d’accueil du Post : business in timp real. C’est du « romanish » (les affaires en temps réel). Les publicités sont déterminées par l’adresse IP du visitorat, ceci expliquant cela.
Lu via LeMonde.fr :
« Les salariés du Monde Interactif (société éditrice du Monde.fr et du Post.fr) ont voté le principe d’une grève, pour la journée du vendredi 25 février. Les salariés estiment qu’il existe de nombreuses inquiétudes sur le maintien de l’emploi au sein du Monde interactif. La pérennité du Post.fr et de ses emplois est en jeu, alors qu’une titularisation d’un précaire présent depuis trois ans dans l’entreprise a été refusée. Dans l’ensemble des autres services. la perspective d’une fusion du Monde interactif et de la Société éditrice du Monde, évoquée à plusieurs reprises par le directoire sans précisions sur ses modalités, fait craindre des suppressions de postes. Une rencontre avec le président du directoire du groupe jeudi n’a pas permis de lever ces inquiétudes. »
La grève est donc assez bien suivie, même si un certain nombre d’intervenants ou de posteuses, mal ou insuffisamment informés, rarement récalcitrants ou « anti-grévistes », ont continué à fournir des contenus au site du Post. Certains ont cru pouvoir profiter de cette grève pour s’exprimer sur la modération du sous-traitant Nétino, l’expulsion de posteurs tels Tonton Flingueur ou Grand Fred. D’autres, comme Élie Arié, désormais contributeur de Marianne2 fort prolixe, ont préféré commenter nos précédents articles sur Come4News. Merci pour leurs témoignages qui, crois-je pouvoir avancer, subsisteront.
La modération n’était évidemment pas en grève. Pour preuve, ce courriel reçu ce jour :
« Vous avez commenté le post "Ce vendredi, c’est grève du Post et grève des posts mais pas (encore) grève au café de la Poste" en répondant à la réaction suivante : Allez, le morpion gratouille encore (faudra nous faire un jour un papier sur les méthodes d’épilation, Tittine, c’est dans tes cordes…). Après celles de Fidel Castro sur Kadhafi, dans un genre guère voisin, quelques réflexions quand même… http://www.lepost.fr/article/2011/02/25/2417119_greve-le-post_0_5289904.htmlCette réaction a été suspendue du site pour non-respect de la charte du Post. ». Plutôt farce.
On verra, au cours de la nuit, avant minuit, si les contributions extérieures provenant de sites employant des journalistes auront ou non été suspendues. Le Post est friand de petits sujets en vidéo provenant de télévisions locales, dites de proximité. Nantes 7 ou Telessonne sont du nombre. Il n’est même pas sûr que la rédaction du Post, qui communique fort peu si ce n’est par le truchement de La Marianne du Post, préposée à cet effet (les relations avec le visitorat), ait pris le soin de les informer du mouvement de grève. Souhaitons une confraternelle abstention.
Certaines de ces télés étant des émanations de titres de la presse quotidienne régionale, signalons donc aussi, a posteriori, ce communiqué intersyndical de la branche :
« Le SPQR persiste dans sa volonté destructrice consistant à ne négocier la politique salariale de branche que sur les minimas, et non comme auparavant, sur les salaires réels. Constatant que l’attitude du SPQR vise à instaurer une baisse généralisée des salaires de l’ensemble des catégories de salariés, les organisations syndicales CGT – CFDT – CFTC – CGC – FO – SNJ confirment leur appel à cesser le travail le vendredi 18 février. Cette journée d’action entraînera une non-parution des titres datés du 19 février. » (source : site du SNJ). Apparemment, même si la PQR est légèrement plus florissante que le groupe Le Monde, ses salariés sont plus combatifs. Pas de parution, pas de publicité…
Divers posteurs, des contributrices, ont émis des réserves. Faut-il vraiment sauver le soldat Le Post ? Il y a certes des priorités plus cruciales, et par exemple, l’appel de Danièle Ohayon (fille de feu Georges, dont je salue la mémoire), pour sauver la Maison des journalistes, mérite largement l’attention (voir : « La Maison des journalistes en danger : SOS solidarité confraternelle »). Je ne me souviens pas, parce que je ne suis pas si assidu sur Le Post qu’il pourrait le paraître, que la rédaction du Post ait fait grand cas de la Maison des journalistes. Nous y reviendrons, y compris sur Le Post, s’il ne reste en grève.
Si Le Post retient ici non seulement mon attention, mais celles de divers autres, c’est qu’il s’agit d’un site se proclamant participatif. Pas vraiment au point de favoriser, comme ici, les échanges directs entre membres (via une messagerie), mais certes participatif. En sens unique ? C’est finalement la question que posent – sans forcément l’exprimer ainsi – celles et ceux qui se sont attachés à ce site du Post, quelque peu différent de celui du Monde. Certes, des journalistes en CDD (moins susceptibles que des pigistes permanents de s’appuyer sur les conventions collectives à la longue, en cas de licenciement), voire en CDI, sont interchangeables. De même que les fournisseurs bénévoles de contenus. Mais plus que Mediapart encore, Le Post a peut-être besoin de distinguer ses priorités en ce qui se rapporte à ses relations avec ses bénévoles.
Mediapart a pour « Marianne » une autre Madelon : Géraldine D. Qui gère des relations avec des abonné·e·s. Ce n’est pas une tâche aisée. De manière récurrente, comme Christel, des membres du Club demandent, fort poliment « plus de transparence ». Cela date aussi de ce jour, mais pas vraiment d’hier. Le débat est plus durable que naguère et sans doute moins encore que demain. Je note que si Le Post considérait ses bénévoles comme des abonné·e·s, le débat qui l’anime serait moins virulent. Le « participatif » n’est pas une totale nouveauté : il fut instauré de longue date en radio. On a plus ou moins vu comment il a dérivé : un faux dialogue mené par des animateurs habiles, car beaucoup plus surveillés sans doute qu’une Macha Beranger (nocturne de France Inter, voir aussi le site dédié à sa mémoire). Le mode participatif est vraiment exigeant. Macha Beranger n’y avait pas été spécifiquement formée, ne disposait peut-être d’une carte de presse, mais c’était la bonne personne au bon endroit.
La rédaction veut donc qu’un poste de CDD soit transformé en CDI. Ce ne serait pas un luxe. Mais de pouvoir disposer d’un effectif permettant à chacune et chacun de converser, ne serait-ce que peu, avec les bénévoles, serait-ce un luxe ?
Ici, sur Come4News, les relations entre une équipe rédactionnelle et d’autres intervenants ne se posent pas en termes conflictuels puisqu’il n’y a pas d’équipe professionnelle. Mais on dénote aussi, à l’occasion, des réactions d’humeur à l’égard de participants (n’est-il pas, Cher Dominique Dutilloy ?), plus ou moins motivées par le fait qu’ils appartiennent à la profession de journaliste. Le même phénomène se décèle sur Mediapart. Mais c’est d’autant plus patent, peut-être, quand il y a d’un côté « la rédaction », les « invités permanents » et les autres, tous les autres. La direction du Post semble ne pas avoir pris le pouls du phénomène. Les bénévoles se sentent parfois logés à même enseigne, mais pas vraiment (hormis sur le fil « tous les posts ») aux mêmes étages. Ils ne le seront sans doute jamais parce que leurs participations sont fort inégales, de « fraîcheurs » diverses, mais le ressenti gagnerait à être mieux modulé.
Ou alors, ou alors, nous aurions, sans doute pas de la part des actionnaires mais de zélés courtisans, un autre phénomène, plus ou moins proche (dans quelle mesure ?) de celui constaté à Lyon Capitale, tel que décrit par Acrimed : « C’est donc désormais au tour de la rédaction de Lyon Capitale,« journal des esprits libres » pour reprendre la formule pleine d’emphase de ses fondateurs, de goûter aux bienfaits de ce management up to date qui sait courageusement perdre en crédit d’image lorsque « sa » ligne rédactionnelle semble menacée. ».
Trois journalistes (sur neuf) sont licenciés à Lyon Capitale. Ils seront éventuellement remplacés. Voire réintégrés (après passage aux Prud’hommes). Mais un titre, et Le Monde l’a expérimenté, ce n’est pas qu’une question d’effectifs et de professionnalisme. Pour un titre participatif, c’est encore plus patent.
L’article de Dominique Dutilloy est intulé :
« Erreur ? Ordre ? Crainte ? Censure ? : cherchez… ».
Un extrait :
« [b][i]Isabelle Voidey, bonjour… J’ai eu la mauvaise surprise, en voulant le relire, de constater que votre article[/i] Feu la Fusion [i] avait été retiré du journal en ligne [/i]LePost.fr…[/b]
[i]Cet article a été publié le 17 juin 2010 sur plusieurs plateformes dont[/i] LePost.fr. [i]Il a été repris par le magazine de l’association Gendarmes et citoyens ainsi que celui de l’Adefdromil (association de défense des droits des militaires). Vous pourrez retrouver l’original sur mon site[/i] [url]http://www.cap-22-reportage.infos.st/[/url] [i] rubrique « reportages ». Personne n’a jamais manifesté d’opposition à cet article, au contraire très apprécié, jusqu’à ce que je reçoive, le 9 janvier 2011, deux jours avant l’annonce officielle de la décision du Conseil d’État, un avis de suppression de mon article sur[/i] Le Post, [i]au motif hallucinant d'[/i]“atteinte à la vie privée” ».
Isabelle Voidey est journaliste. Bonjour la confraternité !
Le florilège de la modération du Post s’enrichit. Tel que je l’ai reçu :
« [i]Vous avez commenté le post « Monde interactif : nouvelle « manifestation » ce mardi 22 février » en répondant à la réaction suivante :[/i]
Consigné ailleurs, reproduit ici : On dirait qu’il y a comme une solidarité confraternelle. [i]L’Expansion[/i] a créé ce jour un nouveau lien vers [i]Le Post[/i] à propos de cette info : « Selon [i]Le Post[/i], Nelson Montfort aurait été convoqué ce mardi par le patron des Sports de France Télévisions, Daniel Billalan. Le Syndicat national des journalistes de France Télévisions lui reproche un « ménage » qu’il aurait conclu avec une filiale d’Areva. ». Et je ne serai pas étonné si la fuite en direction du Post, provenant sans doute de France Télévisions, serait le fait de confrères qui auraient privilégié ce support plutôt qu’un autre ([i]Le Canard[/i] étant bouclé, cela expliquant en partie ceci). Hier, bonne reprise d’une quasi-exclu du [i]Post[/i] : l’effet disparition de Bakchich jouerait enfin ? Si c’est le cas, espérons qu’ils s’en souviendront, au Post. On dit merci le SNJ ???
[i]Cette réaction a été suspendue du site pour non-respect de la charte du [/i]Post.»
Ah ben non : TV Vendée n’a pas respecté la grève des Posts.
Elle a donc alimenté le fil « tous les posts ».
Pas informés, les confrères de TVVENDEE : http://www.tvvendee.fr/
Ou profitant de la visibilité du [i]Post[/i] sans y être conviés ?
Vu sur Twitter :
@gillesbruno non mais la mobilisation continue 28 minutes ago via Echofon en réponse à gillesbruno
J’en déduis que la grève n’est pas reconduite. J’ai tort ?
le post ferait mieux de jeter netino, c’est une entreprise dangereuse pour la démocratie sur le net et pour le post.fr
la communication et l’arme d’avenir sur tous les secteur industriel aussi la pub dimaghogique dans certain pays pas tous aussi l’ euroupe et l’afrique et l’amèrique du nord et sud
et le grand problème c’est les grèves en asie la chine et ses voisins
J’ai commis cet article qui démontre le gros prolème de la modération :
Le 25 février, c’était la grève du Post mais pas de sa « modération »
http://aliciabx.blogspot.com/2011/02/le-25-fevrier-cetait-la-greve-du-post.html
A noter tout les autres qui ne modèrent pas leurs commentaires faisant confiances aux internautes « civilisés » 😉
Pour voir les choses un peu autrement, consulter peut-être :
[url]http://www.come4news.com/du-nouveau-journalisme-et-de-sa-nouvelle-ligne-224179[/url]
[img]http://a5.sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc6/182035_196805650337569_100000244063281_697329_7259546_n.jpg[/img]
J’ai moi même était littéralement bannis du post.fr après avoir diffusé cet article qui a fait plus de 6000 lectures en une journée. Il a heureusement été édité sur un très bon support qu’est Agoravox ainsi que sur mon blog et a été, par relais, diffusé sur moult autres sites :
http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/l-ex-patron-des-patrons-ernest-88370
Pas un seul article contradictoire sur l’ex patron des patrons sur le post.fr, au plus quelques articles approximatif et manquant de sérieux. J’ai par la suite éditer la charte du monde, même racheté elle est toujours valable comme c’est précisé dans cette même charte, ils me l’ont censuré pour « SPAM » oui, pour spam…
Ils ont ensuite, purement et simplement bloqué mon adresse IP…
A contrario, des coms racistes, sectaires et des articles très limites sont parfois oubliés par la modération…
Le post.fr appartient toujours à Monsieur Lagardère (ami proche de notre président) à la hauteur de 33%! Il est d’ailleurs mis en examen pour délits d’initiés en ce moment…
Bien a vous.
Merci de ce témoignage, Auguste Mouret, hélas concordant avec ce qu’a pu écrire aussi Élie Arié, et d’autres posteuses et posteurs, dont moi-même, qui, respectueux de la Charte du Post et de la législation sur la presse, se sont fait retoquer des contributions, dont la teneur, similaire ou identique, est parue ailleurs sans le moindre problème ni l’ombre d’une réaction visant à l’édulcorer.
Belle création graphique.
Ce qui est le plus affligeant, c’est que la réaction se tait, donc consent, voire conforte.
tout à fait, Jef Tombeur,
Quand il est connu que le post fait plus de trois millions de lecteurs.
Il est tout de même un fait! Les coms et réactions sont toujours des mêmes personnes, ce qui me permet de déduire que la grande majorité des lecteurs ne fait que lire sans intervenir.
Cela ne les empêches pas de penser, de communiquer dans leur entourage ainsi que de désirer au plus profond d’eux mêmes un changement conséquent de notre société…
Bien a vous.