mon pays

 

à l’encre des brouillards

 

on ne reconnait

 

pas les vivants

 

les morts-

 

 

les gens ont le sommeil de la certitude

 

on se nourrit de chats—

 

de fumée

 

Mon pays—

 

est une chienne

 

grise

 

allongée—

 

sur une grève

 

Elle aboie-

 

ses syllabes

 

à la pluie

 

 

 

Mon pays

 

 

est une paillasse-

 

pour le songe-

 

 

 

Nous dormons

 

traqués-

 

par les tueurs du jour

 

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S’asseoir

sur les rimes usées de la raison

 

prolonger sa parole

sur nos plages de vies

 

balayer syllabes,vapeurs et contorsions

comme un caillou fatigué

à travers méandres et déraisons

 

cligner des paupières

jusqu’au dernier rocher

 

respirer l’origine

atteindre le plus clair été