Pierre Cosson nous a quittés jeudi à l’âge de 64 ans. Très connu dans les Ardennes, Pierre que tout le monde appelait Pierrot était avant tout un professeur aimé de ses élèves. Je le connaissais depuis quarante ans quand, un jour de 1970, il se présenta comme animateur du foyer de l’école normale de Charleville-Mézières avec son look d’anarchiste, grands cheveux, longue barbe, tout habillé de noir.
C’était un artiste éclectique : avant tout poète, il avait publié plusieurs recueils de poésie dont le premier, « Nébuleuse » avait eu un certain succès. Son dernier ouvrage, « Voussures : année des tue-mouches » a été édité en 2009. Pierre était un saltimbanque : il a écrit des pièces de théâtre qu’il allait jouer aux quatre coins du département et même au-delà. Conteur fameux, il n’avait pas son pareil pour narrer les contes et légendes ardennaises.
Il ne dédaignait pas se transformer en clown ou en prestidigitateur. Il ne supportait pas qu’on lui dise qu’il « faisait le clown ».
En retraite depuis quelques années, il coulait des jours heureux dans notre petit village des Vieilles Forges. On le rencontrait parfois, toujours accompagné de son chien, à la recherche de champignons.
Il est mort le poète et plus rien ne sera comme avant.
Je vous livre un extrait de poème de son dernier recueil, cet extrait sonne comme une prémonition.
« Putrides explosions
Funestes galeries
Eclatantes dérisions
Partenaires impies
Marotte remisée, l’acteur est fatigué.
Force est de déserter l’orgiaque compagnie
Et tombe le rideau sur un corps foudroyé »
Adieu Pierrot.
Le journal l’Union de Reims lui rend un bel hommage.
[b]Je n’ai pas connu Pierrot, mais je lui dédie ceci :
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une famille en deuil…
un hameau en deuil…
Du haut de mes 34 ans, mes souvenirs de Pierrot, c’est cette barbe, c’est le clown, avec ses lapins et ses tourterelles, c’est l’ami de mes parents, et notamment le carnaval qui chaque année se terminait chez Pierrot avec la fin de la mascotte du village dans les flammes… c’est toute une part de mon enfance qui s’envole…
c’est avec la larme à l’œil que je découvre le poète…
« Pierrot est parti … » c’est les mots que mon papa à prononcé au téléphone… j’ai de suite compris que mon voisin des vieilles forges… était parti pour le plus long des voyages.
Un personnage à part entière aimant la nature, les rencontres avec les autres, les animaux… avec toujours la tête dans les étoiles… remplit de rêves…
Pierrot je me souviendrai de toi, ma famille aussi car tu faisais partie du paysage magnifique des vieilles forges…
A Renée, Arnaud, et barbara et à toute ta famille je présente mes condoléances.
Bonjour, Sandrine. Je suis content que tu sois passée sur mon article, toi qui es à l’autre bout de la France.
1963-2010 … 47 années passées pas toujours tout près mais toujours en vue du « Pierrot ». C’est beaucoup et c’est trop peu. « Pierrot s’en est allé ». Il nous reste le souvenir émouvant d’un homme affable, sensible et toujours attentif aux personnes qu’il côtoyait. A l’EN, dans son boulot, dans sa vie, dans ses animations, dans ses relations interpersonnelles, il n’a jamais laissé indifférent. Aimé ou pas aimé, il a su prendre une place qui a été vraiment la meilleure : la sienne. Salut Pierrot et merci.