L’affaire Mohammed Merah bat son plein en ce moment, depuis que Manuel Valls a décidé de rendre public le dossier.
Le juge en charge de l’enquête, Christophe Teissier vient d’entendre les témoignages du directeur de la direction régionale de Toulouse, Christian Balle Andui ainsi que le brigadier qui avaient auditionnés Mohammed Merah en 2011. Ainsi, le deux policiers ont noté une mauvaise appréciation de la dangerosité de Mohammed Merah par leur hiérarchie. Ils avaient alerté sur le parcours inquiétant du jeune homme.
Le 15 juin 2011, ils envoyèrent un message d’alerte à leurs supérieurs en leur indiquant le potentiel élevé de dangerosité de Mohammed Merah. Ils reçurent comme réponse que les renseignements intérieurs ne travaillaient plus directement sur lui. Il faudra attendre cinq mois pour qu’une réunion soit tenue au sujet de Mohammed Mehra. Durant cet entretien, il a été noté qu’aucun lien ne pouvait être fait entre le jeune homme et un éventuel réseau de recrutement de candidats au djihad.
Au lieu de prendre au sérieux la dangerosité soulevée par les policiers, la centrale avait même envisagé de recruter le jeune homme comme indic, source de renseignement en date du 25 janvier 2012 !
Christian Balle Andui indique au juge ne pas avoir donné suite à la demande du fait qu’il jugeait le jeune homme comme une source peu fiable du fait de ses antécédents judiciaires ainsi que de sa radicalisation. La surveillance de Mohammed Mehra sera par la suite quasi nulle…
La suite nous la connaissons, les tueries de Montauban et Toulouse furent perpétrés à peine deux mois après. La DCRI refuse de prendre en compte l’avis de Christian Balle Andui qui soulève une possible piste islamiste étant donné que les militaires pris pour cible revenaient d’Afghanistan. Ils privilégièrent la piste "ultra droite", une erreur d’appréciation fatale pour les enfants et le professeur de l’école juive…
Les auditions se poursuivent devant le juge, nous saurons prochainement ce qu’il en résulte.