Voici ce que révèle une étude menée par Luc-Alain Giraldeau, directeur au département de science biologique de l’université du Québec à Montréal (UQAM).
Le professeur a en effet réalisé son expérience originale sur des mandarins diamants, une espèce d’oiseau australienne.
Comme une minorité des mâles de cette espèce ont une plume rouge sur la tête, ce sont eux qui furent sélectionnés pour l’expérience. Tout d’abord, les chercheurs isolent une femelle dans une cage, puis ils font passer des mâles devant elle, l’un étant accoutré d’une plume rouge. De plus, ce dernier est en couple alors que l’autre est seul dans sa cage. Après avoir répété la procédure quelques fois, on lui donne le choix entre un mâle ordinaire et un second à plume rouge. Sans hésiter, elle se dirige vers ce dernier. Pourtant, les femelles n’aiment pas ce genre de plume d’habitude, elles trouvent ça laid. Comme un mono sourcil chez l’homme.
En biologie, on appelle ça de l’information sociale. Plus le nombre d’individus ayant pris une décision sur un partenaire, un habitat ou encore un aliment est grand, plus on sera porté à faire les mêmes choix qu’eux. Cela expliquerait aussi pourquoi les oiseaux se dirigent tous aux mêmes endroits pour faire leur nid.
Les traditions de plusieurs décennies proviendraient du fait que tout le monde se copie l’un sur l’autre d’année en année. Une seconde étude supporte d’ailleurs cette théorie. À la fin de l’été, au nouveau Brunswick, des chercheurs ont fait jouer des chants de goglus des prés auparavant enregistrés. Le printemps suivant, de jeunes mâles sont venus et sont restés pendant au moins deux semaines, bien que l’endroit soit totalement impropre. Sans femelle ni végétation, c’est l’équivalent pour un homme de s’installer dans un stationnement! S’il y a bien un marché qui connait les effets de l’information sociale, c’est bien celui de la publicité. Lorsqu’on nous sert des phrases du genre : « 60 000 acheteurs ont choisi notre entreprise », ou encore « 25 000 clients ne peuvent se tromper », c’est l‘information sociale au service de l’industrie. Source : Québec sciences Novembre 2009 p.21