« Le Cri du Contribuable », journal de l’association « Contribuables associés » qui revendique 140 000 membres, dénonce dans son numéro 45 le gaspillage d’argent public de la lutte antisectes. Des contribuables qui n'en reviennent pas d'apprendre les dépenses de la Miviludes, mais aussi l'étendue des sommes versées aux associations se revendiquant de cette lutte.

368 373 euros pour l'UNADFI, 897 572 euros pour le CCMM (Centre contre les manipulations mentales). de quoi faire frémir le plus serein d'entre nous, surtout lorsque l'on connait le nombre de fausses pistes empruntées sciemment par ces divers mouvements.

Il est certain qu'une attitude de tolérance plus proche de celle de nos voisins européens envers les minorités religieuses et spirituelles nuirait à ces rentrées d'argent non négligeables.

L'année 2008 ayant remis certaines attaques contre les minorités religieuses au goût du jour, et notamment contre la scientologie (à l'instar de Georges Fenech avant qu'il ne soit destitué de son poste de député par le Conseil Constitutionnel), on est en droit de se demander ce qui peut tenir dans un tel émoi nos éternels protagonistes de la lutte antisectes.

Bien sûr, 2007 fut une année particulièrement faste pour l'Eglise de scientologie, puisque c'est l'année où elle s'est vue inscrite dans le Registre des religions en Espagne, idem au Portugal, l'année où l'Afrique du Sud lui a accordé le statut d'Association d'utilité publique, l'année où la Cour Européenne des Droits de l'Homme a condamné la ville de Moscou qui avait refusé de l'inscrire au registre des associations religieuses, l'année où en France, la Halde (Haute Autorité de Lutte Contre les Discriminations et pour l'Egalité), sur étude de dossier, avait estimé que les affectations successives d'une fonctionnaire territoriale, membre de l'Eglise de scientologie, apparaissaient comme une discrimination "fondée sur ses opinions" et non sur "un acte de prosélytisme".

Faut-il y voir une crainte de la part des mouvements antisectes de voir leurs fonds coupés face à un revirement d'attitude à l'égard de l'Eglise de Scientologie, revirement qui profite de toutes façons à l'ensemble des minorités spirituelles, lassées d'être stigmatisées par le lobby de la chasse aux sectes ?

Bien sûr, on peut aussi se demander si le combat de la CCDH (Commission des Citoyens et des Droits de l'Homme), co-fondée en 1969 par le Docteur Thomas Szasz, Professeur de Psychiatrie, et l'Eglise de Scientologie, n'est pas pour quelque chose dans les attaques dirigées vers ladite Eglise.

En effet, depuis 40 ans, cette association attaque avec virulence les cas d'abus psychiatriques, dénoncent les collusions existant entre laboratoires pharmaceutiques et psychiatres, et aujourd'hui entend bien mettre fin à la manne colossale reçue des contribuables par les acteurs du plan psychiatrie/santé mentale du Ministère de la santé, de la même manière qu'il dénonce la "campagne anti-dépression" couteuse et soupçonnée d'être une vaste opération de marketing pour les anti-dépresseurs.

L'une des actrices de ce plan, que l'on a vu dernièrement évoquer la nécessité de renforcer la présence psychiatrique auprès des enfants, n'est autre que l'actuelle Défenseure des Enfants, Dominique Versini, ancienne Directrice Internationale de Communication du laboratoire pharmaceutique Servier, et… membre du conseil d'Orientation de la Miviludes.

Dans cette époque de polémiques diverses et variées, les défenseurs d'une politique de tolérance à l'égard des croyances de chacun doivent pouvoir compter sur un état dont la laïcité s'exerce de manière égale envers tous.

Un communiqué de Presse du 18 février 2008 de l'Eglise de Scientologie clarifiait sa position quant aux éventuels changements de la loi de 1905 :

" Comme elle l’a déjà annoncé, l’Eglise de Scientologie ne se sent pas concernée par le débat sur les changements de la loi de 1905 dite de séparation des Eglises et de l’Etat. Par contre, elle s’insurge contre les violations de cette loi par ceux qui crient le plus fort contre l’émergence de nouvelles religions.

La neutralité de l’Etat vis-à-vis des religions s’exprime à travers l’article 2 de cette loi qui dispose que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».

Si l’Etat ne subventionne aucun culte, il ne doit pas non plus financer des associations privées qui luttent ouvertement contre certains cultes et certaines croyances.

Ainsi, en 2000, fait rarissime pour des associations, l’UNADFI a acheté ses locaux grâce à une subvention exceptionnelle de cinq millions de francs accordée par le Premier Ministre de l’époque…"

Effectivement, ce n'est pas la laïcité qui est en cause et qui agite les acteurs de la lutte antisectes, mais bien l'argent providentiel, mal gagné et bientôt disparu…