J’aime les iconoclastes, ceux qui osent détruire des images pieuses. Ceux qui ont le courage de s’en prendre à des personnes, des entités adulées par la majorité, des visages souriants fédérant la sympathie des gens les regardant. Pourtant ce sont ce genre de « monstres sacrés » qui ont souvent le plus de choses à se pardonner, qui trainent des casseroles lourdes et encombrantes. Michel Drucker fait partie de ceux-là, tout le monde le connait et l’aime. Sa longévité, au sein du monde cruel et très fluctuant de la télévision, en atteste. L’émission dominicale dont il assure la présentation est un monde de Bisounours, une bulle de gentillesse où pour y faire un passage, il faut avoir une licence en passage de pommade et un brevet en brossage dans le sens du poil.

 

Mais Michel Drucker n’est pas un ange, loin de là ! Marine Le Pen, longtemps exclue du fameux canapé rouge de Vivement Dimanche, retourne la situation à son profit. Elle refuse dorénavant de venir s’y asseoir, lui a adressé un carton rouge et l’accuse d’une trop grande connivence avec les hommes politiques. Quels sont les faits qu’elle avance pour proférer de tel propos ?

 

Une occulte affaire de passe-droit liée à la construction de sa maison dans le sud de la France. Pour se faire bâtir une demeure, il faut une autorisation délivrée par les autorités régionales, que les Architectes des Bâtiments de France sondent le terrain et donnent leur aval. Michel Drucker aurait profité de l’intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet pour pouvoir passer outre ces barrières administratives. Il aurait lancé le chantier de construction sans attendre le verdict des instances décisionnaires. Un verdict qui s’est finalement prononcé contre la construction de sa résidence. Un rejet motivé par la nature même du terrain.

 

Le site naturel protégé d’Eygalières, constitué du parc national des Alpilles et de la chapelle Saint Sixte, classée monument historique depuis 1978. Un lieu de culte édifié au XIIème siècle en hommage au martyr chrétien et qui a servi d’hospices pour les malades de la peste en 1720. L’édification de sa villa de 293m² et de 10 hectares ne pourra être terminée car elle a été jugé nulle et non avenue et elle est menacée par la destruction. Alors Michel, on ne respecte plus les règles ? On se croit au-dessus des lois ? On bafoue la préservation des sites historiques et protégés dans le seul intérêt de son bien-être personnel ?

 

Une autre affaire, dont on n’a pas fait grand bruit contribue, à noircir le mythe télévisuel. Les mœurs de ce monument inattaquable comportent certains faux pas. L’adultère, il aurait commis si on en croit Calixthe Beyala, une écrivaine dont il a partagé la vie clandestinement durant plusieurs années. Elle lui reproche de ne pas avoir tenu ses engagements notamment vis-à-vis de la rédaction d’un livre d’entretiens phylosophico-médiatiques avec le journaliste Regis Debray. Elle affirme avoir écrit toutes les réponses de l’animateur à sa place, toutes ses interrogations et ses réflexions. Bien évidemment, tel un nègre de littérature, le nom de Calixthe était absent de toutes les éditions. Mais voilà, le compromis n’a pas été respecté. Au lieu des 200.000 euros promis, elle a dû batailler ferme à coups de séances au tribunal pour pouvoir arracher de Michel Drucker, un « petit » pactole de 40.000 euros. Alors Michel, on ne respecte pas ses accords ? N’a-t-on pas une seule parole ?

 

Il tout de même étrange que ce genre de faits divers pouvant ternir la sacro-sainte image de Michel Drucker, l’un des animateurs de télévision les plus aimés du PAF, ont été trop rapidement tus. Comme si, il y avait eu une intervention, une force de persuasion exercée sur les médias pour que cela ne se sache pas. Ne soyez plus dupes, la prochaine fois que vous regarderez l’une de ces émissions, sachez qu’il n’est pas un citoyen au-dessus de tous soupçons. Michel, si tu me lis …