C’est encore un échec au roi qui vient de se produire. Nicolas Sarkozy avait demandé à ses ministres de ne pas faire polémique avec des vacances à outrances (restrictions oblige) pour redorer a minima l’image du monde politique.

Cependant, l’otage Michel Germaneau a été exécuté.

 

Ayant aussi perdu mon père récemment, j’adresse à la famille mes sincères condoléances devant la perte d’un être qui ne cherchait qu’à faire le bien autour de lui. Malgré ces circonstances dramatiques, la famille peut-être fière de lui et de ses actions humanitaires. Que la famille s’inspire de son altruisme pour trouver le repos et ne pas s’engager dans un enfermement de recherche de vengeance. Que les gens qu’il a aidé durant ses actions se souviennent de lui aussi longtemps que possible pour que perdure l’existence de l’esprit de solidarité et d’humanité.

 

 

 

Néanmoins tout comme en tapant dans un nid de fourmis, cette tragédie menée par des terroristes finalement fait ressortir une fois encore des tas d’interrogations et apparaitre les choses obscures de la politique.

En effet, la présidence était convaincue que cet homme était déjà mort depuis quelques semaines.

Mais alors les questions naturelles viennent immédiatement : Comment s’est organisée l’action de libération d’otage ? Qui a donné le feu vert et pourquoi avoir soutenu une action de libération d’otages s’il était déjà mort ?

Je ne blâme pas son altesse Sarkozy sur le fait qu’il veuille combattre le terrorisme, je pense même qu’il est totalement sincère sur ce point.

Je mets en avant son ambivalence sur ce genre d’affaire : il y a blanc puis d’un revers de veste, il y a noir avec toute une musette pleine d’excuses, de regrets et promesse de punir les coupables. Une fois de plus il changera de place une pièce de son échiquier pour garder son roi en sécurité et ne pas perdre la partie, mais ce ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau.

Penser qu’un homme de toute façon est condamné voire déjà mort puis dire enfin que ce crime ne restera pas impuni n’efface pas la question essentielle : pourquoi alors avoir soutenu une action s’ils ont pensé qu’il était déjà mort ?

N’y a-t-il pas une incohérence entre les espions et les forces d’interventions ?

Ne pas attaquer sans connaitre l’ennemi, ni le but, les yeux bandés et les oreilles bouchées, n’est ce pas les choses que l’on apprend quand on est dans les forces militaires ?

Le soutien de cette action de libération n’était-il encore qu’un écran de fumée pour dissimuler une erreur ou qu’il était trop tard ? N’était-ce qu’un leurre pour redorer le blason de son altesse ou éviter une polémique de n’avoir rien fait ?

 

Encore une fois, un pavé dans la mare va être lancé pour éclabousser les yeux du public : une réunion exceptionnelle et restreinte de ministres…sur quoi va-t-elle aboutir ? Un verre de cognac partagé pour chercher une stratégie contre des terroristes et où sont les éventuels autres otages français ? Pensent-ils encore aux journalistes et accompagnateurs ?

 

Par respect des familles, des réponses précises et satisfaisantes devront être apportées pour que la famille puisse faire le deuil de manière correcte et se reconstruire.

 

 

 

Mais à y réfléchir, Nicolas Sarkozy semble apprécier ce genre d’opération. En effet, réussir la libération d’otage est considéré souvent comme une preuve de force, de caractère, de charisme et de puissance d’un pays. Il a bien compris comme ses prédécesseurs qu’un otage n’est pas qu’un homme détenu mais aussi une carte dans la main d’un homme politique. Après une école maternelle, Ingrid Bettancourt, un voilier au large de la Somalie (Le Ponant), et peut être d’autres qui m’échappent, libérer Michel Germaneau aurait été comme donner un coup d’éclat aux actions de notre Président et remonter dans l’estime des français après quelques mois de chute libre de l’opinion.

 

Mais voilà, c’est raté. Cette fois-ci, en abattant la carte de libération de prise d’otage, il n’a pas remporté le pli. Au lieu de remonter dans l’estime, il ne fait que confirmer l’avis dépréciateur de sa politique et donne à la France l’apparence d’un groupe musical qui fait un flop total lors d’un concert déserté.