Une photo du tueur en série présumé assis dans le box des accusés, et c'est le drame.
Paris-Match, l'hebdomadaire coupable d'avoir publié le cliché ne pourra plus récidiver : son accréditation a été rapidement retirée, a annoncé le magistrat Christophe Aubertin.
Privée de procès, Paris-Match s'insurge et crie à l'injustice. "Ce n’est pas parce que tout d’un coup, Michel Fourniret dit qu’il ne veut pas être pris en photo qu’on va arrêter de faire notre travail. La volonté de Michel Fourniret, ce n’est pas la chose la plus importante dans cette affaire, que je sache !", explique ainsi au journal 20minutes Olivier Royant, directeur de la rédaction du magazine.
Aux oubliettes, la loi du 29 juillet 1881 interdisant les enregistrements dans l'enceinte d'un tribunal ! Et les multiples pancartes rappelant l'interdiction ? Balayées !
Pis encore, Olivier Royant se targue d'avoir, avec son équipe, "mûrement réfléchi avant de publier ce cliché"…
Puis, candidement, le directeur de rédaction se lamente : "Nous avons évoqué dans nos colonnes tous les aspects de l’affaire, fait un travail de reportage remarquable, fait des révélations. C’est un peu fort qu’on nous retire notre accréditation après tout ce boulot. Il est injuste de vouloir faire un exemple avec nous."
Pense-t-il vraiment que violer ostensiblement les règles est un acte permis et accepté, si tant est que la personne visée soit "diaboliquement" qualifiée par une large majorité ?
Que la justice est faite pour les victimes et que les accusés ou coupables ne sont… rien ?
Il semble alors qu'il se soit trompé. En France, la Justice se veut impartiale. Et peu importe le rôle du justiciable ; l'égalité devant la loi ne pourrait être reniée, sous peine de sombrer dans l'arbitraire.
Et cette loi est imbécile… En effet, si ce photographe de PARIS MATCH avait dessiné le portrait de Michel Fourniret présent dans le box des accusés, et s’il avait publié son portrait dans son hebdomadaire, il n’y aurait eu aucun problème…
En effet, dans l’enceinte d’un tribunal, il est permis de dessiner des carricatures d’accusés.
Michel Fourniret et Monique Olivier étant reconnus coupables des meurtres qui leur sont reprochés, ne faudrait-il pas changer la loi ?
Je veux bien comprendre qu’on ne photographie pas une personne dont la culpabilité n’a pas été avérée avec certitude : c’est cela la présomption d’innocence !
Mais photographier deux assassins ? Quelle affaire…