Même dans la nature, tous les coups sont permis

Depuis toujours, les abuseurs, les profiteurs, les arnaqueurs font partie intégrante de notre société. Il y a pas plus de 100 ans, les Américains pratiquaient l’esclavage sur les races noires. Des politiciens nous volent pour leurs luxures personnelles, les usurpateurs de fausses compagnies d’assurances, les banques même… la liste serait vraiment très longue ! Mais ce n’est pas seulement chez les êtres humains que des arnaqueurs  abusent des autres. Ceci a aussi été récemment observé chez les insectes et le fait est là aussi assez choquant !

 

 En Grande-Bretagne, des chercheurs ont constaté que les chenilles des papillons Maculinea rebeli (aussi appelé Azuré de la croisette en France) étaient  capables de se faire passer pour les reines de fourmilières de manière à se faire chouchouter comme ces dernières par les pauvres ouvrières. Cette tactique leur est très utile en attendant qu’elles se métamorphosent en jolis papillons bleus. Ces parasites peuvent rester entre 11 et 23 mois dans les fourmilières à se faire nourrir sans effort en attendant de se transformer et de s’envoler !

Tout d’abord, pour comprendre le phénomène il faut savoir comment les fourmis communiquent entre elles.  Elles frottent une partie de leur corps à leur abdomen ce qui crée de sons. Des chercheurs ont découvert ce pour quoi les stridulations de la reine étaient différentes de celles de ses ouvrières et que c’était cela qui lui permettait de se distinguer.  Les sons que les ouvrières font sont différents de ceux qu’émettent la reine puisque leurs rayures sont différentes. Les chenilles Maculinea rebeli semblent avoir des rayures semblables à celles des reines et être capables d’imiter le son qu’elles créent puisque les ouvrières les confondent à un point tel qu’elles ne savent les différencier.

Une étude réalisée par Jeremy Thomas et ses collègues a même reproduit les sons qui permettaient la communication et l’établissement de la monarchie dans la fourmilière. À l’aide de minis haut-parleurs placés dans les fourmilières ils ont recréé les bruits des ouvrières, des chenilles, et des reines. Dans les deux derniers cas, les fourmis ouvrières étaient figées et écoutaient de manière hypnotique les ordres donnés par la reine… ou par les chenilles! Cette étude a été publiée dans la revue Science du 6 février. Voici donc comment les chenilles parviennent à se faire passer pour des reines fourmis et qu’elles font des ouvrières leurs esclaves. Mais là n’est qu’une partie de l’équation.   Il est aussi intéressant de savoir comment les chenilles font pour entrer dans les fourmilières. Elles sécrètent des substances chimiques qu’utilisent les fourmis afin de se reconnaître et de communiquer entre elles. Après avoir sécrété ces substances en dehors de la fourmilière et en présence de fourmis, ces dernières prennent en charge ce parasite, l’amènent dans la fourmilière et le nourrisse.  Une fois à l’intérieur, les reines et les fourmis ne sont jamais en contact puisqu’elles se trouvent dans des parties différentes de la fourmilière.

Il n’y a donc pas de problème. Cependant, une expérience a été effectué où les entomologistes  Voici comment des chenilles usurpatrices ont réussi à se faire passer pour plus vraies que les reines fourmis afin d’avoir un traitement royal! N’est-il pas décevant de voir à quel point les fourmis ouvrières se font berner par ces grosses chenilles parasites? Peut-être découvriront-elles un jour le moyen de différencier les arnaqueuses des vraies reines, enfin je leur souhaite !  plaçaient une chenille qui jouait la reine fourmis avec 4 vraies reines ainsi que des ouvrières. Les vraies reines ont attaqué la chenille et les ouvrières sont venues la défendre en mordant leurs vraies reines! De plus, lors d’une pénurie alimentaire les ouvrières esclaves peuvent même aller jusqu’à tuer les larves de leur nid afin de nourrir les chenilles!