Ce devrait être sous la rubrique « Politique », c’est sous la rubrique « Pipeule », ce qui est plus idoine. Jean-Luc Mélenchon, ce mercredi 9 janvier, aux petites heures, se lâche sur son débat face à Jérôme Cahuzac dans l’émission Mots croisés. C’est bourré de coquilles, de lapsus de saisie, et le tribun se révèle tel que ses partisans les plus chauds vont se poser des questions. C’est d’ailleurs dommage puisque le chef de file du Front de gauche fait de multiples erreurs sur la forme sans vraiment déraper sur le fond.

Il a trop bu, trop fumé, ou pris trop de substances médicamenteuses ? Là, je vous prie de me croire sur parole (vous pouvez) et je ne vais pas prendre autant de captures d’écran que je devrais pour conserver, à chaud, une trace de la prose de Jean-Luc Mélenchon sur son blogue-notes.
Cela dit, j’ai toutes les indulgences possibles à l’égard (oui, à l’égard, pas seulement à l’endroit) du chef de file du Front de gauche et désormais, surtout, du Parti de gauche…

Là, d’ailleurs, il se fait presque deux heures du mat’, et je connais bien cet état de quasi épuisement, dû au surmenage, qui devrait m’inciter à surtout ne pas saisir quoi que ce soit au clavier. M’sieu Mélenchon, là, on est deux.

Or donc, vers passé minuit mardi soir, J.-L. Mélenchon se fend d’une petite dizaine de paragraphes à la suite de son débat face à Jérôme Cahuzac, lors de l’émission Mots croisés.
Lisez la presse, il s’est fait laminer par le ministre du Budget. Estimation au doigt mouillé de divers électeurs de Jean-Luc Mélenchon rencontrés cette nuit de mardi à mercredi au coude à coude, accolés à divers comptoirs : il n’a pas été « bon », pas dans la ligne du spectacle. Certes, cela ne vaut pas des statistiques de l’Ifop recueillies par des précaires, mais, au pif, c’est quand même un indicateur.

Notez que je vais poursuivre dans l’état d’esprit (esprit, bof, tu parles…) que je présume, suppute, subodore celui de Mélenchon rédigeant son billet. Or donc, « Seul ? Je ne suis pas seul puisque je suis à gauche » démarre par un paragraphe truffé de signes d’un certain surmenage : genre Facebook orthographié « face book » (demain, enfin, quand vous lirez, ce sera corrigé, j’imagine). Et « tweets » comme pour des friandises qui fondent dans la bouche, pas dans la main…

Je sais, c’est mesquin, petit, journaleux. Une fois « twetts », une autre fois « tweetts ». Jean-Luc, ami, ancien confrère (euh, Confrère, pardon…), relis-toi. Désolé, pardon pour ton épouse ou compagne, ton entourage, mais tu devrais avoir sous la main une sèche ou un sec’ de rédac’. Ne serait-ce que pour te gérer tes espaces insécables (après et devant les guilles chevrons).

Tu as franchement, ami Jean-Luc, chié sur la tronche de ce qui t’a un temps nourri. Même, tu es allé plus loin : tu as ouvert le ventre de nombre de journalistes pour leur déféquer sur les tripes (ce en quoi tu n’avais pas tout à fait tort). Sans trop de nuances, mettant dans le même sac ceux de Politis, de Mediapart, de Libération (rassure-toi, ils sont moribonds, avec parfois moins de 40 000 papiers vendus, et pas que sur Paris-surface, non, international inclus). 

Nous serions donc tous mobilisés pour défendre la « gauche sociale libérale ». Même moi qui ira aussi au paradis ? Moi aussi stipendié (si seulement, parfois, je m’interroge… quand toi tu l’es à nos frais) par Stéphan Fouks et Euro-RSCG et Havas ?

Je te cite : « son attaché de presse n’avait pas été celle de madame Béthencourt (cis, hips, sic) pendant la crise qu’affronta la pauvre vieille dame (sic, eugaine, sans point d’interrogation) ». « Torrent de tweet ». Eh, tu évoques le « bit Torrent » ou quoi ? Et la règle des accords ?
Je sais, c’est bas, c’est niais, mais quand je lis « Seul ! Depuis l’émission je suis plus nombreux que jamais à gauche », pardonne-moi de te détromper : et je ne suis que très, très, mais alors très-très, légèrement au centre-droit parfois (beh, personne n’est parfait).

« J’ai refusé d’entré (sic) de jeu d’être celui qui décerne le brevet de gaude pour éviter tout le sempiternel débat métaphysique sur la question ». Oh, tu es sonné ou quoi ? Toi, tu ne connais plus le sens de « métaphysique » ? J’aurais été fourvoyé à l’insu de mon plein gré ? Ou tu nous la refais journaleux qui ne sait plus l’emploi correct des termes, vocables, expressions ? Le coup de « gaude », pardonne, c’est la  fatigue, à c’t’heure, je ne sais plus si c’est un copié-collé ou une erreur de saisie.

« Je me suis laissé entraîner plusieurs fois à le poursuivre » : oh, ben, tu étais surtout à la traîne. Mais ce n’est qu’une appréciation contestable. J’admets « évènements » (nouvelle orthographe, l’ancien, c’est événements). Pas « la ligne (…) qui s’est affirmé ». Damned, il y a des écolières et des écoliers qui te lisent : moi, bon, je suis un obscur, mais toi, hein, une référence.

« Et les campagnes à peine cachée » : idem. Ou plutôt ibidem.

Rajoutons : « les dirigeants du PCF ont clairement mis un terme à la danse du ventre qui leur était faites et que “Le Nouvel  Observateur” avait cru victorieuse quand il annonça mensongèrement qu’André Chassaigne participerait au fameux petit déjeuner.». Alors, plutôt, « était faite » et Le Nouvel Observateur (italiques).

Je suis mesquin, mais, comme le voleur de Darien, je fais un sale métier, et j’ai une excuse, je le fais salement (même, et surtout, à trois plombes du mat’). Moi aussi, je suis verbeux, même davantage que l’Achille Talon de Greg. Mais, là, tu m’as surpassé. Moi aussi, je peux pondre des lignes qui font bien pour ne rien dire d’essentiel.
Au moins, parce que j’ai été, je suis, je reste journaliste, je n’écris pas :
« Les catégories sociales au dela du revenu médian peuvent entendre cette musique. Leur adhésion est un enjeu au moins aussi décisif que l’est celle des milieux plus populaire de l’autre côté de la ligne du revenu median. ». J’écris « au-delà », « milieux populaires ». Je sais, c’est bas, niais, petit.

Le pire, c’est que, sur le fond, tu n’as pas tort. No bad publicity as long as the name is spelled right (je cite de mémoire). C’est étonnant, je viens de rafraîchir la page de ton blogue-notes, et là, tu t’es repris par la suite. Sur le fond, j’entends. Irréfutable. Oublions ce « cotisations sociales obligatoire » (sans marque du pluriel). 

Allez : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/01/09/seul-je-ne-suis-pas-seul-puisque-je-suis-a-gauche/#more-14595. Ou « Seul ? je ne suis pas seul puisque je suis à gauche ». Sautez les premiers paragraphes, franchement sans intérêt (désolé, c’est mon avis, je m’en fécilite, euh, je m’en félicite), et passez à la suite. On trouvera « c’est que les salaires sont soumis à des cotisations sociales obligatoire (sic) et pas les dividendes » (là aussi, croyez-moi sur parole, mais j’ai accédé le site à 03:24 et fait des copies d’écran, finalement).

Pas faux : « Mais comme j’ai déjà présenté cet argument des dizaines de fois pendant la campagne présidentielle je me suis gardé d’en gavé (sic, argh !) de nouveau tout le monde. Et il faut dire que je sais bien que les “désintoxiqueurs” vont s’y mettre. ». Allez donc voir. Éclairant. Bon, demain, toutes les coquilles auront sans doute disparu, puisque je vais lui laisser un commentaire. Je vous garantis que je n’ai rien inventer (dur, inventé, voilà qu’il m’a contaminé). Et puis au moins, vous, lectrices et visiteurs de Come4News, vous me connaissez.
Si je vous dis que les arguments de Jean-Luc Mélenchon sont mal présentés, exprimés, vous me croyez (enfin, la plupart). Mais vous saurez vérifier par vous-mêmes. C’est à ce quoi je vous incite. Même avec des lapsus de saisie, il n’écrit pas que des « sonneries » (comme le Russe blanc de peur de Boby Lapointe).