Mélenchon le chef d’orchestre,

d’une gauche éparse qui veut exister.

Jean-Luc Mélenchon Le co-président du Parti de Gauche a été élu candidat du PCF, après l’avoir été par le PG et la Gauche Unitaire, document tiré de Avigora Vox.

Support Wikipedia A gauche il y a les socialistes, mais sont-ils à vraiment gauche, au centre gauche certainement, mais à gauche cette nébuleuse qui regroupe les déçus des socialistes, des communistes qui n’ont plus et depuis longtemps le leadership et qui ont besoin d’exister autrement que dans les communes, la gauche unitaire qui est une scission du NPA, la fédération pour une alternative sociale et écologique, et république et socialisme, et bien sur le front de gauche. Un vrai patchwork pour un chef qui n’a cessé de chercher sa voie. Un homme de gauche surement ancien Trotskyste d’obédience Lambertiste comme le furent Lionel Jospin, Jean-Christophe Cambadélis, Julien Dray, socialiste Mitterrandien à qui il voue une admiration, fondateur avec Julien Dray de la gauche socialiste en 1998, puis cofondateur du courant Nouveau Monde avec Henri Emmanuelli, se prononçant pour le non au référendum sur le projet de traité d’une Constitution pour l’Europe mouvement qui fit éclater le Nouveau Monde au sein du PS, ce qui lui permit après la victoire du non de commencer sa glissade vers la sortie se prononçant pour une politique nouvelle constatant l’échec de la sociale démocratie. Au Congrès de Reims du PS, la motion portée par Benoit Hamon gauche socialiste fut battue par celle de Ségolène Royal qui arriva en tête, pour lui ce fut l’alliance au centre, et il décida de quitter le PS pour un mouvement sans concession face à la droite. Mais il soutint Ségolène Royal en 2007 la critiquant ensuite après sa défaite pour sa stratégie. Et ce fut ainsi la naissance du front de gauche le 1er février 2009 au Congrès de Limiel-Brévanes ou il devint son président au bureau national ce qui lui permit d’avoir le parti qu’il a tant cherché depuis MAI 68 dans l’Organisation communiste internationaliste.

Et, comme tous les partis extrêmes de droite à gauche, on ne voit que le chef qui mobilise les médias et les plateaux télés, est-ce bien ce qu’il voulait ? Quelle est la structure du Front de gauche ?

Mais le plus paradoxal est qu’un ancien trotskiste qui, jadis au sein du courant Lambertiste fonde le Mouvement Pour le Parti des Travailleurs, MPPT, représentant aujourd’hui le parti de gauche dans lequel se fonde le parti communiste pour l’élection présidentielle de 2012 ! La vie politique a de ses surprises qu’il faut accepter, et c’est tant mieux.

Le Front de gauche ne manque pas de soutiens mais ils sont invisibles étant constitués de petites formations comme le Mouvement politique d’éducation populaire, la Convention pour une alternance politique, l’Alternative Démocratie socialisme, le collectif national des gaullistes de gauche, etc…Elles mêmes regroupant des déçus des socialistes, des communistes, du gaullisme, du NPA,….. ce qui montre le coté attrape tout du front de gauche. Et la question est comment pourrait faire ce parti s’il venait à être majoritaire pour gouverner avec cette base politique ?

Notre situation politique actuelle favorise l’émergence de prétentions et l’on voit la profusion de partis politiques ou de groupes sans grande portée nationale faire valoir leurs opinions sachant que, pour beaucoup, ils n’existeront que jusqu’au premier tour de la présidentielle, mais ils auront eu l’avantage de mettre en avant des questions et des idées bien, souvent les mêmes que celles des autres, créant ainsi un flot politique diluant la pensée des Français de façon telle que beaucoup n’y apportent pas la moindre attention. Cette richesse politique comme celle de l’Italie fait un peu désordre et ne rend pas aisée notre gouvernance, car trop de politique tue la politique et favorise son rejet. Beaucoup de ces partis seront déçus par celui vainqueur de la présidentielle qui ne tiendra aucunement compte de ce qu’ils avaient exprimés. Par contre, ils auront porté un coup aux partis majoritaires gouvernementaux en leur prenant des voix, ce qui peut avoir de graves conséquences sur l’émergence de partis extrêmes qui obligeraient les Français à plébisciter au second tour celui des deux qui leur paraîtrait le moins mauvais. Ce ne serait donc pas le vote d’approbation d’une politique mais un vote de rejet de l’autre. Situation de déséquilibre permanent entre le président et son parti avec une partie des Français.

Afin de réduire ce fait, la primaire socialiste a l’avantage d’apporter un semblant de solution en proposant aux Français «de gauche», voir «La primaire socialiste contesté par l’UMP», de s’exprimer en désignant celui ou celle qu’ils jugent apte pour les représenter.

Mélenchon profite de cette situation politique qui va dans tous les sens, il s’en nourri, il nage dedans avec sa verve. C’est vrai qu’elle est socialement catastrophique pour beaucoup, les médecins ne veulent plus travailler dans les hôpitaux ou les services ont été réduit en dessous du raisonnable, le téléphone est bloqué, les salaires sont bloqués depuis trop longtemps pour beaucoup et les retraités ne comptent plus avec les travailleurs pauvres dans la politique actuelle. Les prix se sont envolés dans l’énergie et ne sont pas contrôlés alors qu’il est aisé de le faire dans les grandes surfaces qui tirent des profits maxima en pressurisant les producteurs, une arnaque du consommateur autorisée. C’est l’abandon des Français moyens et défavorisés pour une préférence politique bourgeoise et riche qui a mis la France dans une injustice fiscale qui n’a pas lieu d’exister. Un boulevard pour Mélenchon qui la dénonce, qui piétine la mondialisation libérale, le recul des acquis sociaux, les écarts honteux des salaires, la misère croissante et le gâchis de ceux qui ont de l’argent. Partisan d’un protectionnisme comme Emmanuel Todd, Marine le Pen, «le libre échange affame le peuple», importations coupables, destruction d’emplois au profit des pays à bas coût de valeur ajoutée, sans préciser les conséquences qui en résulteraient, voir Arnaud Montebourg.

Il nous dit, «je suis impérieux, je l’ai toujours été». «Je ne suis pas un homme à qui on fait baisser les yeux, et toute tentative pour essayer de me provoquer déclenche chez moi un gigantesque mécanisme de revanche sociale». «J’ai longtemps été dans la revanche sociale et la détestation, poursuit-il. A cause de la manière dont j’ai vu la vie s’organiser».

Qui est Monsieur Mélenchon ?

Né à Tanger le 19 août 1951 de Jeanine Bayona institutrice et de Georges Mélenchon receveur des PTT. Il ne peut être qu’un homme de gauche. Il a dû travailler fort pour obtenir une licence de philosophie et être professeur de Français dans un lycée technique. Fit du journalisme à l’hebdomadaire chrétien d’information «La Voix Jurassienne» et dirigea «La Tribune du Jura», le mensuel de la fédération socialiste du Jura, à la fin des années 1970.

Il est populiste dans ses propos marquent une volonté citoyenne apprise dans les luttes qu’il a menées contre les oligarques et ploutocrates politiques, les notables et les journalistes, qu’il voit reliés par une vaste connivence. «Du balai ! Ouste ! De l’air !», leur balance-t-il dans son dernier livre sous le titre «Qu’ils s’en aillent tous !» (Flammarion, 2010). Il y tire les ficelles rhétoriques du tribun populaire, exclamatif, révolté, dégoûté.

«Qu’ils s’en aillent tous !», est un pamphlet et un manifeste. Pamphlet, il pointe la carence et les abus irresponsables des élites de tous genres quand le pays qu’ils contrôlent coule. Il propose littéralement et concrètement de remercier tous ceux qui ont aujourd’hui la première fonction, quelle qu’elle soit, en entreprise ou dans les assemblées élues. Manifeste, il pose les grands traits de la révolution citoyenne. La refondation républicaine des institutions et de la société avec la fin de la 5ème République présidentialiste. Un nouveau partage des richesses et la construction de pôles publics dans les domaines qui engagent la souveraineté populaire tels que l’énergie, la finance, les transports et l’éducation. La planification écologique de l’économie. La sortie de la France du Traité de Lisbonne qui nous condamne au libéralisme européen. Enfin, faire la paix c’est-à dire sortir de l’OTAN, d’Afghanistan et des logiques agressives de la dérégulation commerciale mondiale qui condamne le monde aux compétitions meurtrières.

Il n’aime pas les élites comme les gens de gauche, mais il est admiratif des grands hommes, ceux qui ont fait l’histoire. Jaurès, Saint-Just «l’archange de la Révolution», inflexible sous la Terreur, est l’un de ses favoris. Dans son bureau, un portrait de Jaurès trône à côté du drapeau Français et de la Déclaration des droits de l’homme. Il a appris par cœur des passages des discours de de Gaulle et regarde les vidéos de lui pour s’en inspirer. Il admire les révolutionnaires Sud-américains et avant tout le président vénézuélien Hugo Chavez. Il voue une admiration intacte à François Mitterrand, l’artisan de l’union de la gauche, de toutes les forces de gauche, tiré de «Camarade Mélenchon» du Monde le 22 juin .

Nous n’aurions pas Mélenchon qu’il faudrait l’inventer.

 

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