Les bras m’en tombent ! Les petits Français sont mauvais en mathématiques, qu’à cela ne tienne, ils feront quinze minutes de calcul mental par jour et ça ira mieux. Et surtout, qu’ils récitent leurs tables de multiplications par cœur.

On croit rêver, en 2010 entendre encore un tel discours de la part d’un ministre de l’éducation nationale. Comme si on avait jamais cessé de faire apprendre les tables de multiplications aux écoliers dans nos écoles élémentaires.

Gros titres dans la presse : "Luc Chatel s’attaque à l’innumérisme". Pitoyable !

Rappelons qu’en mars 2007 déjà, le ministère de l’éducation nationale indiquait que « l’activité mathématique n’acquiert tout son sens que si elle peut s’appuyer sur une connaissance solide et un savoir-faire assuré des différentes formes de calcul. » et de préciser que « les trois formes usuelles sont le calcul mental, le calcul posé et le calcul instrumenté »

A l’époque, on préconisait déjà 15 minutes par jour de calcul mental. (BO n°10 du 8 mars 2007). Belle initiative innovante, monsieur le ministre. Comme les gens ont la mémoire courte, ça ne coûte rien de proposer de telles mesures.

Combien d’années faudra-t-il pour se rendre compte de l’inutilité de telles recommandations ? Ce n’est pas grave, on aura oublié que l’actuel ministre a eu cette idée géniale. Les enfants, eux, seront toujours aussi mauvais en maths.

Il y a pourtant des chercheurs qui se penchent sur ce problème, qui travaillent avec des enfants, expérimentent et qui proposent des solutions. Oui mais voilà, ça suppose qu’on s’attaque au vrai problème : la formation des enseignants. Ah non, ça coûte trop cher !

Monsieur Châtel veut améliorer le niveau en sciences. N’est-il pas au courant que c’était l’objectif du PRESTE (Plan de Rénovation de l’Enseignement des Sciences et de la Technologie à l’École) mis en place depuis plusieurs années. On n’attend même pas que ce travail porte ses fruits. Que d’efforts déployés pour rien !

A quoi servent les inspecteurs généraux qui conseillent monsieur Châtel si c’est pour nous servir une telle tarte à la crème tous les trois ans.