lors du dernier débat de la primaire citoyenne.

 

Près de 6,6 millions de spectateurs ont regardés le débat sur France 2. Un succès qui ne se dément pas. La politique lorsqu’elle est menée de la sorte intéresse les Français, et c’est une bonne chose. Combien y aura-t-il de votants dimanche 16 octobre ? Beaucoup s’abstiendront leur leader n’étant plus en course l’intérêt est moindre. Seulement il faut voter, sinon encore plus, pour ne pas donner à l’UMP de prise sur la validité du vainqueur. Déjà on entend que celui qui sera choisi ne le sera que par la moitié des socialistes, c’est donc qu’il n’est pas capable de rassembler. C’est nier que les socialistes ont un réservoir politique d’expérience et que chez eux il n’y en a pas qu’un seul comme à l’UMP, et encore quand on voit ce qu’il a fait de la France. Débat courtois, feutré, entre deux styles, deux leaders qui se détesteraient depuis plusieurs décennies ? Mais, il faut préserver l’unité pour plus tard s’ils veulent gagner. Très technique avec une politique plus structurée, plus affirmée chez Martine positionnant parfois Hollande en challenger. Le vainqueur est difficile à définir, tout dépend de sa sensibilité les différences portent sur quelques points dont Martine apparaît avoir été meilleure, mais globalement ils ont le même programme, les mêmes idées. D’où mon titre, Martine à montré sa solidité et François sa modestie.

 

C’était la fin d’un long processus qui ne permet plus aux Français de dire qu’ils ne connaissaient pas les orientations politiques de ces deux socialistes. De même l’UMP qui possède ainsi des arguments pour contrer leur programme qualifie faussement François Hollande du candidat du «rien», qui peut le croire ? Et puis les propos de Sarkozy sur la démondialisation qui font bien rire lors de son déplacement dans la Creuse ou Martine Aubry provocatrice l’avait rejoint. Dans un large mouvement d’épaule qui le caractérise comme un tic, il déclare à cet auditoire rangé à sa cause, «refuser le monde est un mensonge, on peut se mettre assis dans notre fauteuil en refusant le monde, ça va beaucoup impressionner les Chinois, les Indiens, les Brésiliens, qui vont immédiatement arrêter de travailler» des propos d’une nullité consternante qui sont, tant ils sont mauvais à l’image de sa politique. En outre Martine et Hollande ne refusent pas le monde, il se trompe d’adversaire.

 

Le débat a été orienté sur un dialogue direct entre eux, puis ensuite il fut réparti en quatre parties, économie, questions sociales, l’Europe et le monde, et des questions de méthodes, de tempérament et de style de président qu’ils souhaiteraient prendre s’ils sont désignés candidat.

 

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Au départ quelques éléments sur l’actualité, sur l’économie, et sont évoquées des considérations humaines sur les relations difficiles entre eux, et Martine est la première interrogée.

 

Martine, nous avons toujours eu avec François des relations amicales et franches depuis longtemps on le verra ce soir.

François, je connais Martine depuis longtemps, nous nous sommes apprécié à des moments difficiles et nous avons toujours eu du respect, et je l’aurais ce soir, par ce que l’un ou l’autre sera président face à Nicolas Sarkozy, et moi je veux que le candidat gagne en 2012.

 

Pujadas, est-ce vous pourriez travailler ensemble l’un étant le premier ministre de l’autre ?

Martine, moi je suis candidate à la présidence de la république, je pense qu’il faut avoir de l’expérience pour ça, je pense qu’il vaut mieux avoir un premier ministre plus jeune que soi pour préparer la suite.

François, je suis candidat pour être président, le choix d’un premier ministre se fait dans la campagne, ce n’est pas un arrangement, ce n’est pas le fruit d’une primaire.

 

Pujadas, vous vous engagez à faire campagne l’un pour l’autre ?

Martine, c’est évident j’ai n’ai pas travaillé pendant trois ans comme je l’ai fait au parti socialiste pour préparer le projet qui nous a réuni pour l’unification du parti pour faire dès lundi le contraire maintenant.

François, c’est une évidence et une exigence ces primaires ont été organisées pour que le rassemblement puisse se faire, c’est une exigence puisqu’il ne peut y avoir de victoire sans unité.

 

Pujadas, le soutien de Ségolène ?

Martine, il faut respecter la décision de chacun moi je respecte la décision de Ségolène, je suis passé la voir cette semaine, je lui est exprimé mon amitié. La politique c’est parfois dur, les résultats de la semaine dernière ont été durs, Ségolène rebondit immédiatement, si je suis présidente de la république, Ségolène a montré sa détermination et ses qualités, elle aura sa place dans la république.

François, moi, je veux ressembler par ce que le prochain président doit rassembler, il aura cette mission rassembler sur une cohérence, j’ai déjà reçu des soutiens. Ségolène Royal, c’est vrai a traversé des moments difficiles, on le serait à moins. C’est la candidate socialiste en 2007 avec le panache qui a été le sien, a décidé de m’apporter son soutien, sans négociation. J’ai écouté les messages, les propositions qu’elle a pu faire, je sais aussi ce qu’elle apporte à la vie politique. Je prends en compte ses responsabilités, elle en aura. Moi, je rassemble et je fais en sorte de rester dans ma cohérence , de ne pas me laisser détourner de ma pensée en prenant en compte ce qu’ont dit les électeurs.

 

Pujadas, est-ce qu’il y a ce soir une gauche dure et une gauche molle ?

Martine, j’ai dit et je le redis que face à une droite dure il faut une gauche dure effectivement. J’ai été le n° 2 du gouvernement, je sais ce que c’est d’affronter les corporatismes, les privilégiés, mettre les banques au pas, mener la transition écologique, la sortie du nucléaire et notamment les retraites, cela veut dire aussi bien évidemment une plus grande démocratie, c’est à une gauche forte.

François, moi je ne sais pas ce que c’est une gauche dure, on sort depuis cinq ans dune présidence brutale, serions-nous dans ne candidature sectaire, je pense que le pays a besoin d’être réconcilié, apaisé. Je ne suis pas non plus une gauche molle, il faut une gauche solide par ce qu’il y a effectivement un choc, c’est la crise. Il faut aussi être capable de le relever, la combattre, de la surmonter pas facile, affronter les conditions écologiques, énergétiques. Il faut du courage, il faudra aussi remettre de l’ordre dans les comptes publics, la réforme de la fiscalité, et puis il va falloir une grande cause, c’est l’école, l’éducation, et en même temps, je ne suis dans une gauche ni molle ni dure, si elle n’est pas crédible, et en même temps il faut être sincère par ce que si l’on n’est pas sincère, elle n’est pas crédible. Je ne veux avoir le bilan de Monsieur Sarkozy au bout de cinq ans.

 

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D’autres points ont été évoqués sur la règle d’or ou des divergences sont apparues. Martine Aubry soutenant que François Hollande voulait l’inscrire dans le programme du PS. Il s’est défendu de tout amalgame avec la loi de finance. «Tu as quand même dit au départ qu’il fallait prendre cette règle d’or lâche» Martine. «Non jamais, jamais tu ne trouveras aucun écrit de ma part sur la règle d’or», réplique Hollande. «Je les aient» lance Martine désignant les dossiers. Hollande lui suggère alors de les lui donner.

 

Autre point de désaccord, sur le cumul des mandats. «Moi je l’ai dit clairement, tu le sais, François, tu n’étais pas d’accord, ça n’était pas facile, j’ai perdu des soutiens», dit-elle. «Moi j’ai un principe incontestable, parce que je l’ai toujours pratiqué, je respecte les décisions de mon parti», répond-il.

 

Et puis il y a les licenciements boursier si chers à Ségolène, j’en ai déjà donné l’essentiel à l’article primaire PS le second débat sur i-télé. D’après l’article du Monde.fr un licenciement boursier n’est en droit pas possible, ce qui rejoint mon analyse. Dans l’esprit du PS, un licenciement boursier s’apparenterait en fait à un licenciement économique. Or la règle de ce dernier est claire l’entreprise doit justifier de motifs sérieux pour licencier une personne qui fait correctement son travail. Elle ne peut le faire que si elle est confrontée à des difficultés économiques réelles. Les licenciements boursiers semblent donc exclus. Mais la jurisprudence a évoluée. La Cour de cassation a reconnu en 1995 la légitimité d’une entreprise à procéder à des licenciements pour sauvegarder sa compétitivité et celle de son secteur d’activité si ce dernier connaît des difficultés. Ce qui a ouvert la voie à plus de «souplesse» dans l’application des licenciements économiques. Cependant, une entreprise n’est toujours pas fondée juridiquement à licencier pour le seul motif d’améliorer ses profits.

 

Le contrôle des banques. Tous deux prévoient s’ils accèdent au pouvoir une réforme des banques qui permettrait de séparer les établissements de dépôt de ceux d’investissement.

 

Martine Aubry sur les banques.

 

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François Hollande sur les banques et la crise, débat entre les deux tours.

 

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Sur l’éducation Martine Aubry attaque Hollande sur le coût du recrutement.

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François Hollande débat entre les deux tours

 

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Les conclusions de chaque candidat. Pour Martine il y a de la place pour le progrès, et pour Hollande être le président de la victoire.

 

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L’incertitude Montebourg, cause un trouble, le dernier sondage d’Opinon Way le Figaro.fr donne 53 % à François et 47 % à Martine. Montebourg avait déclaré que, pour qu’il donne une consigne de vote, il devait attendre les réponses à sa lettre envoyée aux deux impétrants, voir la primaire citoyenne un grand succès mais aussi… Un autre son de cloche se fait entendre dans son entourage pour qu’il se prononce rapidement. Il fait donc durer le suspense. Or Martine Aubry a répondu mercredi 12, seul François Hollande n’a pas encore fait publier sa réponse. Martine n’aurait plus que 6 points de retard sur Hollande. Si Montebourg donne pour consigne le vote Aubry le score pourrait se resserrer et devenir incertain pour l’un ou l’autre.

 

Le prochain article sera les enseignants ce corps d’État qui ne sait pas ce qu’il veut..