Au terme d'un suspens insoutenable, le verdict est tombé en cette rentrée pour le moins mouvementée : Marseille, deuxième plus grande ville de l'Hexagone, sera LA Capitale de la Culture européenne en 2013, en partenariat avec la ville de Kosice, en Slovaquie. Ce nouvel enjeu sera-t-il une réelle aubaine pour les élus locaux ou une véritable bombe à retardement?

HEU-REUX!!! voilà l'état d'esprit des Marseillais au lendemain de leur consécration européenne. Il faut dire que le combat était serré, face à des concurrentes calées, telles que Lyon ou Bordeaux (Toulouse accusant encore un retard en terme d'infrastructures culturelles par rapport aux autres villes qui étaient en lice).

Néanmoins, les réjouissances ont laissé place à une question nettement moins médiatique, en l'occurrence, la Ville de Marseille a-t-elle les moyens financiers d'avancer 100 millions d'euros, comme elle le prétend, pour mener à bien ses projets culturels?

Nous le savons, la cité phocéenne accuse un préoccupant déficit budgétaire et fait figure de ville française pauvre (image d'ailleurs concédée par les porteurs du projet Marseille 2013). Comment va-t-elle pouvoir sortir une somme aussi astronomique?

Quoiqu'il en soit, les politiques locaux pourront se rassurer en misant sur un juteux retour sur investissement, à l'image de la réussite lilloise, ancienne capitale européenne de la culture en 2004. Ces derniers n'hésitent pas à déclarer qu'ils esperent rentabiliser l'opération en multipliant les bénéfices par six. Calcul pragmatique ou ambition démesurée?

Au-delà de l'impératif budgétaire, Marseille devra prouver qu'elle dispose vraiment de moyens à la hauteur de ses prétentions pour ne pas tomber dans le bourbier des grandes villes oubliées de la culture sauce européenne. En effet, qui se souvient encore de Sibiu ou du Luxembourg, capitales de la culture européenne en 2007? Tous les yeux seront donc rivés sur la Bonne-Mère d'ici cinq ans…