Maroc-Algérie : «Sommes-nous moins intelligents… ?» 

Dans son éditorial du mercredi 24/10/2007, le journal algérien «Le Jeune Indépendant» s'est interrogé sur les raisons du retard enregistré par l'Algérie par rapport aux avancées que connaît le Maroc.   «Sommes-nous moins intelligents que les Marocains ? », se demandait, mercredi, Mohamed Badaoui, éditorialiste du journal algérien «Le Jeune Indépendant». M. Badaoui entamait ainsi son article par lequel il a voulu susciter le débat sur le retard enregistré par l'Algérie dans divers domaines par rapport à son voisin.

Pour l'éditorialiste, cette question, même si elle risque de «heurter notre fibre nationaliste» est légitime vu que l'écart qui sépare les deux pays est en train de se creuser chaque jour davantage. Le Maroc bouge d'une manière très rapide. Les réformes se multiplient dans tous les secteurs pendant qu'en Algérie, tout semble stagner, voire régresser dans plusieurs domaines. Ce qui est malheureux pour un pays qui regorge de potentialités humaines et de richesses naturelles. «L'implantation d'une usine Renault sur son sol a été un véritable coup d'éclat. En outre, il se suffit en nourriture et exporte même les produits de son agriculture.

D'un autre côté, le tourisme haut de gamme y est florissant et acquiert, de jour en jour, l'étoffe d'un label mondial», explique l'auteur de l'article. M. Badaoui invoque aussi le fait que «sur le plan international, le Royaume arrive à s'attirer la sympathie des grands et des petits» et que «même en sport, il a réussi à s'imposer dans diverses disciplines».  Pour lui, découvrir, grâce aux chaînes satellitaires, ce qui se passe au Maroc mène instinctivement à une comparaison avec l'Algérie. Ce qui fait que l'on finit toujours par se dire que : «de deux choses l'une, soit c'est l'Algérie qui dort, soit c'est le Maroc qui, comme un Saïd Aouita, court à grandes enjambées vers l'avenir».

Mais les Algériens ne sont certainement pas moins intelligents que les Marocains. Et, M. Badaoui le sait. Avoir le courage et la pertinence de se poser la bonne question au bon moment en est la preuve. Interpeller ceux qui ont le pouvoir de faire bouger les choses et qui ne l'ont pas fait en est une autre. Car, l'intelligence ne sert pas toujours à bâtir, elle peut être, aussi, utilisée pour démolir. L'histoire regorge d'exemples dans ce sens. Il est donc légitime, pour l'opinion publique de ce pays d'interpeller ses dirigeants sur les raisons du blocage économique et social dont pâtit l'Algérie, depuis quarante ans.

D'autant plus qu'ils voient leur voisin de l'Est avancer d'une manière si rapide qu'il a pu rattraper en très peu de temps ce qu'il a raté pendant des décennies. Mais, pour les experts en matière de développement régional, les avancées d'un pays sont le plus souvent bénéfiques pour son voisinage direct quand il y a une perméabilité suffisante pour que les deux pays tirent chacun bénéfice des avancées de l'autre. Rien n'empêche donc l'Algérie de s'accrocher à l'élan créé par le Maroc et d'en profiter. La réouverture des frontières peut être un bon début. C’est une excellente analyse, qui plus est, faite par un journaliste algérien, réputes pour être très critiques a l’égard de leur voisin.

La démarche est très courageuse surtout en ce temps ou les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe.Lorgner sur le leader-ship dans la région du Maghreb n’est-il pas désuète ? N’aurait-il pas été plus judicieux de combiner les potentialités des uns et des autres pour faire face aux défis de la mondialisation …?