à l’épreuve de la réalité populaire sous l’influence de Goldman Sachs.

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Support Wikipedia Quand on est professeur et brillant économiste mondialement reconnu, on donne des conseils, des avis, pas toujours pris à la lettre, et on enseigne, une activité actuellement en plein essor. Si les résultats économiques des décideurs qui ont suivi l’économiste ne sont pas ceux espérés, l’économiste ne jouant que sa crédibilité, n’est pas responsable bien qu’ayant été rémunéré pour ses conseils. C’est comme un avocat, il n’est pas tenu à des résultats, mais seulement à une image. C’est un métier où l’on gagne presque à tous les coups, même si parfois l’image est écornée, mais les autres ne sont pas meilleurs. Mario Monti au poste de commissaire Européen à la concurrence en 1999, puis en 2005 consultant pour Goldman Sachs, n’était pas en première ligne, la stratégie politique de la banque était la prérogative des décideurs. Au poste de premier ministre ce n’est plus du tout pareil, il devra s’affronter aux sénateurs et aux députés qui jugeront de ses résultats, mais aussi aux citoyens qui ne sont pas forcement conciliants d’accepter austérité sur austérité de misère. Son gouvernement constitué de professeurs se distingue par sa compétence, voir, démocratie ou agences de notation ? On y trouve pour la première fois un représentant de l’Église proche du Pape. Andrea Riccardi, fondateur à la fin des années 1960 de la Communauté Sant’Egidio, institution influente de l’Église sur le plan diplomatique, qui devient ministre de la coopération internationale. Sa présence manifeste l’importance des catholiques dans le gouvernement Monti, mais surtout, il faut y voir les relations qu’il peut nouer auprès de la communauté catholique mondiale. On ne saurait contrarier le Pape. On peut espérer que ces importantes personnalités auront à cœur de réduire la dette de l’Italie en favorisant sa croissance, pas seulement de l’austérité. C’est pour elles une aventure dont elles n’avaient pas nécessité à s’engager, elles risquent d’y perdre leur image, elles ont donc intérêt à gagner, ce qui serait bon pour l’Italie.

Mais que pensent les Italiens de ce gouvernement de professeurs et de grands patrons ?

L’article de Manlio Dinucci du «il Manifesto» du 17/11/11 donne ses impressions.

La spéculation sur la crise fait la fête à Monti.

Le nouveau premier a une haute notoriété internationale, aucun doute ! Sa carrière se voit comme conseiller des importantes banques et des entreprises internationales, dans le fil du capitalisme rapace qui a causé la crise.

Quand sera lancé le gouvernement Monti, ministres et sous secrétaires trinqueront. Cependant pas avec du champagne mais avec du Coca cola. Mario Monti est en fait membre de l’Internationale Advisory Board de la multinationale Coca Cola des États Unis d’Amérique, c’est à dire du comité des experts qui conseille comment accroître les déjà colossaux profits, réalisés grâce à sa position dominante sur le marché mondial des boissons et de l’eau en bouteille. Quand il était commissaire Européen à la concurrence, Mario Monti a poursuivi Coca cola pour abus de position dominante. Le contentieux se termina par un accord en 2004, mais la multinationale resta en excellents rapports avec Monti, tant et si bien que deux années plus tard elle le prend comme consultant.

A New-York la naissance du gouvernement Monti sera fêtée avec de prestigieux champagne surtout de Goldman Sachs une des importantes banques d’investissement au monde dans laquelle Mario Monti est conseiller. Ce groupe bancaire est spécialisé dans les dérivés d’instruments financiers dont la valeur est basée sur celle d’autres biens parmi lesquels les matières premières agricoles. Mécanismes spéculatifs qui ont permis de réaliser d’énormes profits, mais d’une autre manière ont provoqués l’augmentation des prix internationaux de céréales, et donc la faim dans le monde, condamnant à mort au delà du milliard de personnes.

Goldman Sachs a été aussi l’une des principales autorités de la «truffe» internationale des prêts «subprime» concédée aux USA à des personnes économiquement peu fiables. Elles ont été transformées en obligation à hauts risques qui ont été mêlées en paquet avec des titres affaiblis dénommés, «saucisses financières». Garantie des plus importantes agences de taux, Moodys, Standard & Poor’s et Fitch. Les saucisses empoisonnées ont été acquises par des fonds de pension et d’autres investisseurs institutionnels répartis dans le monde parmi les petits épargnants. L’explosion de la bulle spéculative en 2009 a provoqué sur l’échelle mondiale faillites, restrictions du crédit, baisse des investissements productifs ultérieurs aux restructurations de réduction du coût du travail, avec l’augmentation du chômage, et de la pauvreté. Pour tout cela, doivent être remerciés aussi les conseils parmi lesquels Monti de la Goldman Sachs qui ont spéculé même sur les interventions massives faites par le gouvernement avec l’argent public pour le sauvetage des grandes banques qui ont provoqué la crise……Manlio Dinucci.

C’est l’opinion d’une certaine gauche Italienne qui reflète une réalité que beaucoup partagent. Mais qu’elle est la part de Mario Monti dans ce réquisitoire ? Donner des conseils n’est pas nécessairement être d’accord avec tout. C’est la raison pour laquelle, afin de présenter une autre analyse qui évoque les débuts du gouvernement Monti, j’ai consulté La Stampa. La Stampa littéralement «la Presse» fut fondé à Turin en 1867, elle était une gazette Piémontaise. En 1895 Alfredo Frassati en devint le directeur qui donna au quotidien son nom actuel. La Stampa appartient au groupe Fiat. Il occupe le quatrième rang des quotidiens avec un tirage de 310.000 exemplaires. C’est un quotidien libéral de centre droit, démocratie chrétienne, qui a combattu le fascisme de Mussolini.

LAStAMPA.it politiqua du 17/11/11.

Monti débute, «impératif la croissance, moins de taxes sur le travail, cela reviendra à l’impôt foncier», Sénat 281, oui la confiance, pas de membres de la Ligue.

Dans la cure du nouveau premier ministre, assainissement, modernisation, même plus d’instruction, et pression fiscale sur les propriétés.

Mario Monti reçoit la confiance du palais Madame, le Sénat de la république Italienne avec 281 voix, la très grande majorité des sénateurs. Pour son jour de premier ministre devant le parlement, il présente le profil de son exécutif, un gouvernement qu’il nomme «d’engagement national» dont la naissance n’est pas liée à des complots internationaux, ou pouvoirs forts ou super puissances. Un gouvernement qui se base sur la confiance du président de la république et qui agit avec «sagesse, habileté et sens de l’État», pour le bien du pays. Retraites, impôts fonciers, mais aussi des coupes à la Caste, (Caste politique dont les privilèges s’élèvent à plusieurs millions d’euro par an), avec des promesses d’équité sociale. Mario Monti commence sa journée au sénat en recevant des applaudissements généreux.

Cinquante minutes au Sénat.

Cinquante minutes pour le nouveau président du Conseil montrant qu’il est entré profondément dans son rôle. Il annonce une série de rendez-vous qui font penser à un programme de législature, plutôt pas à une brève liste d’émergences. Il assure et rassure dans un mélange de libéralisme et d’ouverture vers des thèmes sociaux. Prononçant ensuite «l’Europe est à nous», que seul, reprenant tout, de la volonté de ne pas laisser l’Italie au déclin dans cette sauvegarde de l’euro contre la spéculation internationale. Dont les points sont :

  • 1- l’impérieuse nécessité de recommencer à croitre,
  • 2- coupes aux frais de la Caste,
  • 3- lutte contre l’évasion fiscale,
  • 4- révision des retraites par ce que le système des retraites si soutenable, mais absolument déséquilibré entre les générations,
  • 5- l’exemption de l’impôt foncier est une anomalie Italienne.

Il y en aura pour les 20 mois d’ici à l’échéance naturelle de la législature.

L’avertissement de Berluconi.

Dans la soirée Monti obtient «encore la liberté» de tous les partis qui sont au parlement, sauf la Ligue mais, sur le baptême de l’exécutif on agite l’ombre du contre politique de calculs électoraux. Berlusconi fait comprendre, en parlant avec les sénateurs et les députés, que les chemins du gouvernement ne seront pas tous en descente. L’ex-premier élève le ton, parle de démocratie suspendue, d’opposition et imprime terrorisme, et surtout menace, Monti durera jusqu’à autant que nous le voudrons……..

De l’AGI.it, agence journalistique Italienne.

Soutien du parti démocrate di Pietro, mais critiques de la Ligue qui met le pouce vers le bas avec Roberto Caldéroni.

Juste avant le discours, Berlusconi a réuni le groupe Pdl au palace Madoma.

Le peuple de la liberté Pdl votera la confiance, nous n’y manquerons pas. Mais l’ex-premier affirme, que pour lui, il n’est pas encore arrivé le temps d’écrire ses mémoires. Il se battra, par ce que les Italiens ne sont pas aussi stupides de laisser le pays à la gauche (dans un autre temps ils usaient de terme plus explicites). Et pour aujourd’hui pas d’impôts sur la fortune, c’est clair.

Ce qui a pris corps, est essentiellement une manœuvre dans laquelle Giorgio Napolitano à joué un rôle majeur, et aujourd’hui la démocratie est suspendue. Di Pietro répond que le loup ne perd que le poil mais pas la vie. Plus politique, le commentaire de Beppe Pisanu au discours de Monti, souhaiterait que cet exécutif dure jusqu’à la fin 2013. Quant au Pdl, il ne se détachera, (sous entendu que le parti de la liberté continuera à s’opposer au gouvernement Monti) mais, puisque c’est comme cela il est difficile de se détendre, (sous entendant de cette obligation d’opposition).

En conclusion, Mario Monti met l’accent sur la croissance, premier point de ses propositions. En outre, son programme ne présente pas une cure d’austérité seulement des aménagements sur les frais de la Caste, l’impôt foncier comme source de rentrées fiscales, la lutte contre l’évasion fiscale et les retraites. Un programme différent de celui de la France qui ne met pas la croissance comme objectif principal, mais plutôt la réduction des dépenses, la réduction des avantages sociaux, la sécurité sociale, et l’augmentation des impôts indirects, comme la TVA réduite.

A la chambre des députés, Mario Monti a obtenu une large majorité le 18 novembre 2011 par 556 voix contre 61 pour 617 votants.

Le mini sommet du vendredi 25/11/11, mais le premier pour Mario Monti avec la chancelière Angela Merkel, et Nicolas Sarkozy, a marqué l’intransigeance de la chancelière rappelant à l’ordre Nicolas Sarkozy, et son refus d’une pérennisation à trois. La ligne de conduite d’Angela Merkel reprécisée par l’influent hebdomadaire Spiegel, est son refus des euros bonds et le respect de l’indépendance de la BCE. Pour le Süddeutsche Zeitung de centre-gauche, «plus d’argent pour la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie ne se justifie que s’il y a en contrepartie des garanties que le gaspillage va avoir une fin». La presse est unanime à estimer que la présence de Mario Monti à Strasbourg ne signifie pas que le couple Franco-allemand s’ouvre à l’Italie. «Trois, c’est un de trop», titre ainsi le Frankfurter Rundschau, centre-gauche, relevant que «l’Allemagne et la France invitent l’Italie mais prennent les décisions tout seuls». «Cela reste vrai, «l’Allemagne et la France, la chancelière et le président veulent continuer à tirer les ficelles, ce sont après tout eux qui fournissent la plus lourde contribution», poursuit le journal dans un éditorial.

Lors du mini-sommet de Strasbourg, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont dit au chef du gouvernement Italien qu’un «écroulement de l’Italie amènerait inévitablement à la fin de l’euro». © Michel Euler / Sipa, document Le Point.fr

On ne mélange pas les seconds couteaux avec les premiers, mais aussi on ne fait pas une Europe à deux, d’autant que l’Allemagne et la France ne sont pas exemplaires et qu’en Allemagne la situation est pire.

L’Italie n’a rien résolu avec l’arrivée de Mario Monti, qui a lui seul ne fait pas la confiance. Les taux des obligations Italiennes à six mois ont bondi à 6,504% contre 3,535% lors de la dernière opération similaire le 26 octobre tandis que les taux à deux ans se sont envolés à 7,814%, contre 4,628%, du jamais vu depuis la création de la zone euro. C’est une asphyxie de l’Italie, qui ne peut soutenir longtemps ce niveau d’emprunt. Un écroulement de l’Italie signifierait la fin la zone euro, ce que beaucoup commencent à admettre.

Le prochain article sera ou est la gauche à l’heure de la tourmente économique ?