L’immobilier, comme de nombreux autres secteurs économiques, est confronté à une situation inédite. Si le temps passe et les crises avec lui, l’épidémie de Covid-19 laissera des traces économiques durables et complexes à gérer pour les professionnels de l’immobilier et les organismes de prêts. Investir est-il, aujourd’hui, la priorité des Français ? Le confinement engendrera-t-il des conséquences positives pour le marché de l’immobilier ? Les questions sont nombreuses mais les réponses restent floues.
Des budgets qui se consolident… Et des prix en baisse ?
Il est vrai que, depuis le début de ce confinement, les Français dépensent moins. Une épargne nationale qui s’estime à 55 milliards d’euros, selon le dernier bilan de l’Office français des conjonctures économiques (OFCE). Moins de loisirs, moins de voyages, moins de dépenses, les frais se sont amoindris et reflètent le nouveau rythme de vie des Français. Des économies qui pourraient constituer, pour certains, un budget épargne intéressant. La pierre reste toujours un investissement de choix et, à ce titre, le marché de l’immobilier pourrait connaître une augmentation des demandes une fois le confinement terminé.
Et oui, car si tout revient à la normale après ce confinement, l’épargne engendrée pourrait servir à des investissements immobiliers. Après plusieurs semaines passées à l’arrêt, les entreprises du secteur tentent de garder l’équilibre sur le fil. La sortie du confinement présage une restructuration des effectifs, notamment après les pertes constatées. Cela laisse-t-il penser que les prix vont baisser, afin d’inciter un peu plus les acheteurs à franchir le pas ? C’est une possibilité. Mais la prudence reste de mise. Les acheteurs envisagent toutes les probabilités et ne se précipitent pas. Les annonces sont étudiées, mais les décisions ne sont pas encore prises. La raison ? L’état du marché immobilier après le confinement intrigue.
Des taux de crédits immobiliers en hausse depuis le début du confinement
Si la baisse des prix n’est pas encore assurée, la hausse des taux d’emprunt, elle, est bel et bien effective. Depuis l’instauration du confinement, une hausse estimée entre 0,15 % et 0,70 % par rapport à l’avant Covid-19 a été constatée. Une conséquence pour les ménages aux revenus moyens et les primo-arrivants, une appréhension, aussi, pour ceux qui souhaiteraient investir malgré le caractère instable de la situation actuelle.
Les conditions d’octroi risquent de se complexifier, les taux de crédits sont à la hausse… Le secteur immobilier constate les conséquences du Covid-19 et s’apprête à en découvrir de nouvelles. En l’espace de quelques mois, le taux d’emprunt moyen est passé de 1,12 % à 1,16%. Un obstacle à l’investissement ? De manière générale, les taux restent bas et demeurent attractifs malgré la légère augmentation liée à la crise sanitaire. Reste à savoir jusqu’à quand cela va durer…
Mais le marché de l’immobilier pourrait être confronté à d’autres problèmes. Avec un secteur économiquement aussi touché, les crédits pourraient être moins faciles à obtenir et la demande d’apport plus importante. Des conséquences qui risquent de freiner la reprise du marché de l’immobilier dans de bonnes conditions.
Une situation économique globale affectée mais de nouveaux désirs d’investissement
Si la crise aura des conséquences évidentes sur l’économie globale du secteur immobilier, elle sera également à l’origine de nouvelles demandes. Le confinement a été révélateur d’une chose : le besoin d’espace, de verdure et de confort. Aussi, les demandes de logement avec balcon, jardin et terrasse se feront probablement plus nombreuses. Permettront-elles un retour à la normale pour le marché immobilier ? Les pronostics sont lancés.
Difficile aussi de passer à côté des images des métropolitains fuyant vers leurs résidences secondaires, en zone rurale principalement. Le confinement donnera-t-il des idées à ceux qui hésitaient à passer le cap ? De nouvelles tendances se dessineront, nul doute là dessus.
Toutefois, les envies ne suivent pas toujours la réalité. Et la réalité est que le marché de l’emploi risque de s’effondrer. Dans certains domaines comme le tourisme, la culture, et l’événementiel, les licenciements ont eu raison des projets d’investissement de certains ménages. Les pertes d’emploi mettent un coup d’arrêt à la possibilité d’investir dans un bien immobilier en signant l’impossibilité d’obtenir un crédit. D’autant plus que les banques sont formelles : octroyer des prêts deviendra plus compliqué.
Dès lors, que faire face à cette diversité de chemins possibles ? Faut-il attendre l’année prochaine pour prendre un crédit ? Si les périodes de confinement s’enchaînent, il sera alors difficile de trouver une stabilité économique et le marché de l’immobilier en pâtira. Quoi qu’il en soit, que ce dernier reparte à la hausse ou non, les Français se tiennent prêts : l’investissement dans la pierre reste une valeur sûre et un projet d’avenir dans de nombreux esprits.
Cette crise est inédite et affecte tous les secteurs économiques. Ainsi, la visibilité à court terme comme à long terme est trouble. Faudra-t-il s’attendre à une explosion des demandes et une restriction des prêts ? L’avenir nous le dira. En attendant, acheteurs et professionnels de l’immobilier patientent et espèrent, prochainement, un retour (à peu près) à la normale.