La sortie du film de Justin Chadwick,« Mandela, un long chemin vers la liberté »  tombe à point nommé comme un ultime hommage. Il retrace l’éprouvant parcours de Nelson Mandela (Idris Elba) et nous conforte dans l‘idée que toute cette effervescence planétaire autour de sa disparition est amplement méritée. De son enfance dans son éblouissante campagne natale d’Orlando pleine à craquer de rires, de plénitude, à son incarcération dans la prison d’Etat de Robben Island en passant par sa vie professionnelle jalonnée de déboires dans un Johannesburg au hideux visage "apartheidien". 

Avocat unique en son genre, Nelson Mandela se familiarisera encore plus avec les calamités du racisme primaire desquelles il puisera une partie de sa détermination pour son engagement à venir. Sa vie privée ne sera pas pour autant exempte de fautes et sa première femme remplacée par une Winnie (Naomie Harris) en sera la principale victime. Activiste invétérée, Winnie Mandela animée par une haine incontrôlable contre ses oppresseurs jouera à ses côtés le rôle d’un catalyseur inépuisable. 

Une fois engagé dans son combat pour la liberté, c’est à corps perdu que Madiba foncera sans jamais rétropédaler, prêt à tout le pragmatisme pour faire triompher ses idées, quitte à troquer son pacifisme inné contre le recours forcé à la violence. Jusqu’à prendre en charge dans la clandestinité l‘organisation même de la lutte armée de l‘ANC frappée d‘interdiction après le massacre de Sharpeville. 

Entre brutalité du régime et ripostes, le leader assumera dans la dignité le torrent de supplices qui sera son propre lot : arrestations, bagne, travaux forcés n’auront pas raison de son inflexibilité. Et le prisonnier matricule 46664 tiendra bon ces vingt sept années de captivité sans jamais verser dans la haine. Branché sur le mode pardon, il refusera toutefois de brader ses principes que le temps avait raffermis dont celui du« one man one voice », malgré les propositions alléchantes de Frederik De Klerk. 

Son inaltérabilité fera de lui l’incontournable homme de la situation. C’est peut-être à travers ce rêve obsessionnel à la recherche de son enfance pétillante à Orlando qu’il a pu se ressourcer pour garder son inoxydable noblesse d’esprit malgré les pires ignominies vécues. C’est là qu’il a sans doute compris que « personne ne naît en haïssant son prochain en raison de sa couleur, de sa religion ou de son passé« . Tout n’est que question d’apprentissage pensait-il et à l’inverse de certains il n’a eu de cesse de prôner justement l’apprentissage de l’amour et non celui de la haine.

Symbole lumineux de la réconciliation, ce père fondateur de la nation arc en ciel qui a payé si cher le prix de son combat gagne énormément à être mieux connu. Et ce film biographique très très fort avec une belle réalisation, des acteurs qui ont su endosser avec brio des rôles et pas des moindres mérite vraiment d‘être vu. Une si belle leçon d’humanité. 

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