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Bien qu’il n’y ait jamais à proprement parler de coup d’Etat constitutionnel, il convient tout de même de connaitre que certains d’entre eux sont parfois salutaires. Mais, difficile de penser que celui que vient de connaitre ces dernières heures le Mali le soit. Car jusqu’ici, ce pays désertique et très pauvre de l’Afrique de l’ouest était présenté comme un ilot de démocratie sur un continent africain où les pratiques démocratiques sont l’une des choses les plus redoutés par les dirigeants

Ça y est, c’est presque terminé pour le régime du président Toumani Touré. Car dans un communiqué lu ce matin sur les antennes de l’office de Radio Télévision Malienne, trois militaires ont annoncé officiellement la chute du régime qui était au pouvoir au Mali. Un « dénouement » qui survient moins de 24 heures après le début de l’éclatement de la mutinerie.

Tout est partie ce mercredi 21 mars du camp militaire de Katti, situé à environ 20 km au nord de la capitale où était en visite le ministre de l’Intérieur. Les soldats se sont alors emparés d’armes et de chars avec lesquels ils ont fait route vers Bamako. Ils ont ainsi pris le contrôle de l’Office de la radio-télévision du Mali et paralysé l’activité de l’aéroport de la ville. Comme principale revendication, ces soldats mutins ont reproché au président malien son incapacité à gérer le conflit armé que connait depuis le mois de janvier dernier la partie nord du pays. « Nous en avons marre de la situation dans le nord du pays, en proie à une rébellion Touareg et aux activités de groupes islamistes radicaux » a lancé hier à l’AFP l’un de ces militaires mutins.

Selon des informations relayées tôt ce matin par la Radio France Internationale, le président ATT ne serait plus dans l’enceinte du palais présidentiel de Koulouba qui est déjà totalement aux mains des insurgés, mais en lieu sûr, et dans Bamako.

Ces événements surviennent alors que le pays devrait connaitre une élection présidentielle à la fin du mois d’Avril prochain. Une présidentielle à laquelle le président déchu Ahmadou Toumani Touré n’était pas candidat. Et face à cette situation, l’on se demande bien comment ces mutins n’ont pas pu attendre la fin du mandat de ATT. Mais, en l’état actuel des choses, le principal bénéficiaire de ce putsch n’est ni plus ni moins que le président Touré. Lui, qui se trouve donc  délivré de la gestion de  cette impasse que connait  le nord du pays. Vivement que tout se termine pacifiquement !