Alors que de nombreux maliens ainsi que la communauté internationale se félicitaient de l’accord trouvé dimanche dernier par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la crise malienne a connu ce lundi 21 Mai  une autre tournure ; cette fois plus inquiétante.

Lundi dernier, quelques  maliens sont descendus dans la rue, pour dénoncer ce qu’ils appellent une « ingérence » des pays étrangers dans les affaires de leur pays. Ceci, à la suite de l’accord qui a été signé dimanche  dernier entre la Cedeao et Amadou Yaya Sanogo, le chef des putschistes.

En effet, compte tenu du fait que le mandat de Dioccounda Traoré (actuel président intérimaire) arrivait  à expiration ce mardi 22 mai, afin de ne pas laisser le pays basculer dans l’anarchie, les médiateurs de la Cedeao avaient réussi ce dimanche 20 Mai à trouver un terrain d’entente entre le gouvernement de transition et l’ex-junte. Ainsi, le mandat de l’actuel président intérimaire devrait être prorogé de 01 an, afin de lui permettre d’organiser sereinement une élection présidentielle acceptée de tous. En contrepartie, Amadou Sanogo le patron des putschistes jusque là très hostile à cette prorogation, devrait quant à lui bénéficier du très prestigieux statut d’ancien chef de l’Etat, avec tous les privilèges qui y sont rattachés.

Seulement, contre toute attente, des manifestants ont pris d’assaut ce lundi le palais présidentiel de Koulouba,  et ont administrée une très sévère bastonnade au Président Traoré qui s’y trouvait. Aux dernières nouvelles, ce dernier serait déjà deretour au palais. Aussi, bien que ses jours – d’après les sources médicales – ne soient pas en danger, l’état de santé du président Dioccounda Traoré serait tout de même jugé sérieux. Dès lors, l’on se demande qui peut bien se cacher derrière cette tentative d’assassinat du président intérimaire du Mali ?

Sans être dans les secrets des Dieux, il convient très rapidement de reconnaitre que certains acteurs politiques maliens – partisans du moindre effort et pêcheurs en eaux troubles – avaient multiplié ces dernières jours des pressions sur le Capitaine Sanogo, afin qu’il s’oppose à toute prorogation de la transition. Ainsi, au cours de ce que Sanogo appelait « convention nationale », ces personnes devraient être portées à la tête du Mali. Au lendemain donc de l’accord de dimanche dernier, ces personnes ont vu leur plan s’effondrer tel un château de cartes. D’où l’option qu’elles ont prise actuellement : celle d’assassiner un Dioccounda Traoré légalement, légitimement, et même constitutionnellement président intérimaire du Mali. La communauté internationale et surtout le tout nouveau président français s’en trouvent interpellés ; eux, qui devraient et très urgemment,  aider ce pays à sortir de cette impasse.