Le ministre du pétrole syrien a reconnu la lourde conséquence des sanctions internationales sur le secteur énergétique du pays, en confirmant mercredi qu’ils avaient aspiré environ 3 billions d’euros de l’économie.

Le ministre a affirmé que les sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne pour faire pression sur le président Bachar el-Assad ont créé la pénurie et ont laissé les Syriens à travers le pays dans de longues souffrances à payer des prix gonflés pour le gaz de cuisson et autres produits.

Avant le soulèvement syrien qui a commencé en mars 2011, le secteur pétrolier a été un pilier de l’économie syrienne, avec des exportations de pétrole – principalement vers l’Europe – estimées entre 5 et 6 millions d’euros par jour, selon l’Institut de Washington pour la Politique au Proche-Orient. Ce revenu était essentiel pour le maintien des 13 billions d’euros en réserves de change que le gouvernement avait au début de l’insurrection.

S’adressant mercredi aux journalistes à Damas, le ministre a affirmé que les sanctions avaient coûté 3 billions d’euros au secteur pétrolier de la Syrie.

« Les prix ​​pour un réservoir de gaz de cuisine ont plus que quadruplé, les pénuries se sont propagées à travers le pays, et la production de gaz de la Syrie ne couvre que la moitié des besoins du pays » a confirmé le ministre.

Pour combler cette lacune, les responsables sont à la recherche d’importations en provenance de pays n’ayant pas adhéré aux sanctions. Un camion-citerne vénézuélien a transporté, ce mardi, 35.000 tonnes de carburant vers la Syrie, un autre est censé suivre.

Le ministre a ajouté que les fonctionnaires cherchaient à organiser de nouvelles importations de gaz en provenance de l’Algérie et de l’Iran.

Le soulèvement en Syrie a commencé avec des appels majoritaires et pacifiques pour la réforme, mais la répression brutale du gouvernement a conduit de nombreux opposants à prendre les armes.

L’ONU estime que plus de 9.000 personnes majoritairement civiles ont été tuées.

La violence en Syrie a également débordé dans le Liban voisin. La Russie a averti, mercredi, que plus de violence dans l’ouest de la Syrie était « une menace tangible qui pourrait finir très mal. »

La Syrie et le Liban partagent un réseau complexe de liens politiques et sectaires rivaux, causant souvent des événements sur la frontière.

L’arrestation plus tôt dans ce mois d’un critique virulent de la politique de la Syrie a conduit à des fusillades dans le nord du Liban, tuant au moins huit personnes et blessant beaucoup d’autres.

L’agence de presse syrienne a affirmé que des hommes armés avaient enlevé, ce mardi, 11 pèlerins chiites libanais en Syrie, déclenchant des protestations dans la banlieue sud de Beyrouth, une zone chiite où les résidents ont brûlé des pneus et bloqué des routes.