Nul ne pouvait imaginer au moment où le capitaine Sanogo et ses fidèles renversaient le Président Toumani Touré que c’était l’une des pages les plus sombres de l’histoire du Mali qui s’ouvrait. Car,  ce n’est un secret pour personne, que la situation que vit le Mali depuis plus d’un an découle du coup d’Etat perpétré par Yaya Sanogo et sa bande. Un coup de force qui en quelques jours a fragilisé toutes les institutions maliennes. C’est ainsi que plusieurs mouvements terroristes profiteront de ce désordre, pour faire du nord du mali leur sanctuaire.

Au moment où la communauté internationale s’évertue à pacifier cette partie du Mali, une autre controverse au sujet des élections présidentielle divise la classe politique malienne. Certains exigeant le respect de la date retenue pour ce rendez-vous, et d’autres souhaitant quant à eux un report.

En effet, depuis jeudi dernier, plusieurs organisations de la société civile malienne sont réunies à Bamako pour discuter des modalités d’organisation du premier tour des élections présidentielles dont la date retenue jusqu’ici est celle du 7 juillet 2013. Seulement, jusqu’à l’heure actuelle, les différents acteurs peinent à s’accorder sur cette date. Plus loin, même le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) chargé de l’organisation de ce scrutin juge les délais trop courts pour une élection transparente et crédible : «  A la CENI, nous avons estimé que cette date du 7 juillet pour l’élection du président de la république est une date difficilement tenable, parce que nous estimons que certains préalables ne sont pas encore satisfaits », a indiqué  Mamadou Diamoutani.

Un argument qui ne satisfait pas le président par intérim Dioccounda Traoré, même s’il reconnait qu’une élection mal organisée pourrait compliquer davantage la situation sécuritaire du pays « Nous savons les risques d’une crise postélectorale venant s’ ajouter aux crispations que nous connaissons déjà, mais en même temps nous savons qu’avec l’aide tous les amis du Mali, nous pouvons tenir ce délai » une position que partagent  plusieurs personnalités  maliennes,  qui souhaitent déjà la mise en place dans leur pays d’institutions légitimes.

C’est le cas de Dramane Diarra, le président de l’Alliance des générations démocratiques du Mali (AGDM), qui soutient pour sa part que « reporter l’élection présidentielle de trois ou cinq mois ne va rien changer en la situation du Mali. Il faut qu’elle se tienne à la date indiquée par les autorités afin qu’on sorte de cette crise et que la communauté internationale trouve des répondants légitimes dans notre pays ».

Sans prendre partie pour tel ou tel camp, il convient pour les maliens de comprendre que le tout n’est pas d’organiser une élection Présidentielle. En l’état actuel des choses, le Mali ne nous semble prêt à organiser une élection en conformité avec les préceptes démocratiques.