La crise Malienne vient de connaitre cette semaine une autre tournure ; cette fois plus inquiétante. En effet, depuis ce mercredi 27 Juin 2012, les villes de Gao et de Tombouctou sont respectivement tombées aux mains des islamistes d’An Sardine et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), mouvement affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Selon des témoins sur place, les forces du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) ont quitté jeudi Tombouctou (nord-ouest) et ses environs sur injonction du groupe islamiste armé An Sardine. Aussi, les forces du MNLA n’auraient opposé aucune résistance.

Un jour avant, c’est la ville de Gao qui tombait sous le contrôle  du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest .Ceci, à la suite d’intenses combats qui finiraient par contraindre les combattants du MNLA à prendre la clé des champs.

Créée en fin 2011, la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a lancé en janvier dernier l’offensive sur plusieurs villes du nord du Mali.  Et jusqu’à tout récemment, elle y régnait pratiquement en seul maître. Seulement, minoritaire et sous-équipée, le mouvement indépendantiste sera incapable de s’imposer véritablement sur cette partie du Mali. Et, les mouvements islamistes y verront une aubaine, et en profiteront pour eux-aussi s’inviter dans la danse. Une audace qui leur a permis à ce jour de prendre le contrôle de presque toutes les grandes villes de cette région. Dès lors, l’on se demande ce que deviendra ce nord Mali ?

Après ce revers, certains dirigeants du MNLA ont refusé d’appeler cela « défaite », et ont plutôt parlé d’une « replie tactique » ; un vocabulaire très connu chez un chef militaire dépassé.

Ces événements surviennent alors que  les dirigeants ouest-africains se penchent depuis quelques heures sur cette crise malienne  à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une session ordinaire de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.  Toutefois, pas besoin d’être un spécialiste pour  constater que la tâche s’annonce difficile pour la Cedeao, dans la mesure où le MNLA n’est plus le principal interlocuteur.