Considérant comme idolâtrie toute vénération de Saints, et s’étant auto-investis de la mission de faire régner le Bien sur terre, les hommes de Ansar Dine et d’Aqmi sont à pied d’œuvre à Tombouctou, au Nord du Mali pour y éradiquer tout ce qui de loin ou de près s‘apparente au Mal.
Depuis le vote de la nouvelle résolution par le Conseil de sécurité qui prévoit à l’aube de l’année 2013, le déploiement d‘une mission internationale sous égide africaine (MISMA), pour à la fois les mettre hors d’état de nuire et permettre au Mali de recouvrer sa souveraineté, ils ont redoublé de hargne.
Munis de hache, de pioche, ils semblent résignés à décimer tout ce qu’il reste de mausolée, enclins à les dénicher où qu’ils soient, sans distinction de localisation ou de taille. Pas de patrimoine mondial, classé ou pas par l’UNESCO qui vaille, tout vestige jugé profane à leurs pauvres yeux est voué à disparaître.
Et quiconque ose enfreindre la loi de Dieu selon leur entendement, n’a même pas besoin d’attendre le jugement dernier pour connaître le sort qui est le sien, ces irréprochables s’étant ici-bas chargés de la pseudo-mission divine. Infligeant à tort et à travers, à tout fauteur une sanction appropriée allant au mieux, des coups de fouet au pire aux amputations, voire aux lapidations, ils fouillent et farfouillent dans les vies privées des Maliens, les frappent pour la moindre irrégularité, sans jamais chômer !
C’est ainsi depuis qu’ils ont pris le dessus sur la rébellion touareg laïque du Mouvement national de libération de l‘Azawad (MNLA), laquelle suite au coup d‘Etat du mois de mars dernier était parvenue à prendre le contrôle des 2/3 du Nord Mali. Après avoir mis fin à leur alliance de circonstance, sorte de tremplin pour leur propre victoire, ils n’ont eu de cesse de semer le chaos dans cette ville mythique, ancienne métropole culturelle, intellectuelle du Sahara.
Conscients qu’avec l’imminence de la menace de l’intervention étrangère, faire cavalier seul mène droit au mur, les Ansar-Dine après avoir revisité leur posture, ont signé avec la rébellion touareg un accord à Alger qui met fin aux hostilités qui les divisent avant d’entamer le dialogue avec Bamako dans l’espoir de voir émerger une sortie de crise.
Avec cette nouvelle épée de Damoclés au dessus de la tête de tous ces rebelles qui les contraints à adopter un bas profil, avec la nouvelle relation franco-algérienne, la donne semble évoluer et laisse entrevoir une petite lueur d’espoir quant à l’avenir de cette Perle du désert amputée sans sa partie sud.