Quelle mouche peut bien les piquer, tous ces candidats déclarés à l’investiture suprême ?

J’avoue que j’ai toujours été étonné que l’on puisse avoir envie de ce job, très stressant et finalement pas si bien payé que ça.

Que l’on ne nous fasse pas croire que c’est pour soulager la misère des Français, sinon on n’en serait pas là où on en est. A moins que ce soit pour entrer dans l’Histoire, quel orgueil ! Sarkozy sera-t-il satisfait d’entrer dans l’Histoire comme le plus impopulaire des présidents ?

Il doit y avoir une petite musique intérieure qui leur dit « vas-y ! »

Encore, quand on a une chance d’arriver au bout, ça peut satisfaire son ego. Mais la plupart des prétendants n’ont strictement aucune chance et ils le savent, à moins d’être inconscients.

Quand ça permet de faire passer des idées nouvelles comme René Dumont qui a présenté l’écologie en 1974, c’est utile même s’il n’a obtenu que 1,32 % des suffrages. Mais la plupart du temps, tous ces « petits » candidats font des scores de misère et sont oubliés très rapidement. Qui se souvient de Louis Ducatel, ce candidat radical socialiste en 1969, qui fit 1,27 % des voix ?

L’état rembourse 50 % des frais de campagne pour les candidats ayant au moins 5 % des voix, les autres doivent se contenter de 5 %. C’est comme ça que Philippe de Villiers a eu bien des soucis financiers après sa gamelle de 2007.

Vous me direz « c’est leur problème, personne ne les force à se présenter », c’est vrai mais ce qui me gêne c’est quand cette abondance de candidats peut fausser les résultats comme ce fut le cas en 2002. C’est en 2002 qu’il y a eu le plus de candidats, seize, et voyez le résultat, un éparpillement des voix fatal à la gauche alors qu’un duel Jospin-Chirac aurait été serré. Pour 2012, on est bien parti pour battre des records !

Il y a un obstacle à franchir, il faut les fameuses 500 signatures de maires, jusqu’ici ça n’a empêché personne de se présenter. Je suis sûr que si Coluche avait poussé son pari jusqu’au bout, il aurait fini par obtenir le précieux sésame.

Je ne suis pas sûr que la démocratie sorte gagnante de cette abondance et beaucoup de ces candidats devraient se souvenir d’un certain Jacques Delors qui a renoncé alors qu’il avait de réelles chances de gagner. Mais gagner quoi au fait ?