L’école: un lieu de souffrances…(Partie 3)

Comment se manifeste le mal-être à l’école ?

        Généralement, les premiers signes sont la baisse des résultats scolaires, le refus d’aller à l’école, les plaintes, les pleurs, la volonté de changer d’école, l’isolement…L’inverse peut se produire, un niveau scolaire correct, mais mutisme, crainte, endurance des évènements, l’enfant s’enferme dans un monde de silence social. Il répond aux questions mais se ferme aux autres dans ses idées.

         D’autres signes peuvent apparaître comme les troubles du comportement, l’apparition de troubles physiologiques tels que l’énurésie nocturne, même à 14 ans.

          Ensuite, c’est le recueil d’indices qui permettent de déceler que quelque chose ne va pas.

         Une source relativement révélatrice : le dessin. Dessiner des scènes de violence, des enfants sans sourire, les couleurs, absence de Soleil, de Lune ou d’étoiles dans le ciel…Il y a quelque chose d’illogique si ce n’était pas la consigne.

L’apparition d’objets insolites, de violence (armes, couteau…) dans le dessin.    

Quelles conséquences ?

        Etant petit les conséquences directes on déjà été dites : isolement, malaise, etc.

       Cependant ne pensons pas que l’instant présent. Il faut aussi se projeter dans l’avenir si on n’y change rien.

        Si on parle de conséquences directes, il y en a forcément des indirectes. Ce sentiment d’insécurité, de violence, d’angoisse peut se manifester chez l’enfant par une baisse de l’estime de soi, d’autant plus s’il a été victime d’humiliation.

       La confiance en soi peut être énormément altérée car l’enfant au lieu de vivre dans la sérénité sera sans cesse sur la défensive à prévoir les éventuelles agressions.

Petit à petit on peut trouver des enfants dans un état dépressif avec des idées noires et échafaudant ses premières idées de fugue ou de suicide.

Selon l’enquête et ce que j’ai pu observer personnellement, ces situations devenant invivables peuvent amener sur la perte de confiance dans le rôle protecteur de l’adulte et en première ligne : LES PARENTS et les PROFESSEURS !

En gros : A quoi bon écouter ses parents ? Ils ne me protègent pas !

« Les leçons de morales, ça sert à rien car je me fais tabasser dessus tout les jours… »

Cette perte de confiance en l’adulte, finalement peut aboutir dans l’esprit de l’enfant qu’entre l’école et l’extérieur finalement c’est la même chose….donc pourquoi y rester ?

« Je serais autant en danger dehors voire plus en sécurité car je ne me ferai pas taper dessus. »

Ce sont les prémices d’un type d’absentéisme scolaire ou de fugue.

       Cela ne s’arrête pas là ! Ne plus avoir confiance ou se sentir rejeté par son/ses professeurs, c’est se dire que l’on est moins considéré…c’est se dire que l’on ne vaut rien, donc un risque de décrochage scolaire précoce. En bref un spirale infernale…études insuffisantes, emploi précaire etc.

       Ceci bien évidemment n’est pas systématique, mais l’étude démontre cette tendance.

 « Oulah, tu n’éxagères pas un peu là ? »

        Je l’entends déjà. C’est pour cela que j’avance en particulier un point primordial. Il est vrai, cette étude a été faite sur une période donnée. Pourtant n’oublions pas que ces élèves en souffrance généralement poursuivent leur scolarité au sein du même établissement, tout comme leurs camarades persécuteurs. Et par réputation, les harcèlements divers recommencent d’une année sur l’autre…

       Désormais imaginons : CE2, CM1 et CM2…trois années scolaires ou l’enfant peut se sentir mal à l’école. Aura-t-il confiance dans le système scolaire plus tard ?

       Car envisageons le fait suivant : avec les divers textes relatifs à l’organisation des collèges, l’enfant sortant de CM2 va vers le collège le plus proche de son domicile. Et il en résulte que ses persécuteurs également.

        Sa « réputation » de supporter les violences sera malheureusement ancrée, et perdurera dans le temps, et se reproduira probablement au collège…

        D’où le paramètre important qu’il ne faut pas négliger : l’étude a été menée sur 13 000 enfants de CE2, CM1 et CM2 ; quels auraient été les chiffres en y incluant des collégiens ? Cela est d’ailleurs mentionné dans le rapport de l’UNICEF, « Toutefois, cette enquête ne couvrira pas l’ensemble du second degré, ni le premier. Il y a donc un déficit de connaissance à combler ».

       Le résultat aurait peut être été effrayant, j’espère alors qu’une autre équipe va s’atteler à étudier ces autres secteurs.

 

10 réflexions sur « L’école: un lieu de souffrances…(Partie 3) »

  1. Bonjour

    Oui, en effet j’aurais dû mettre dès le premier article le lien où l’on peut retrouver le rapport de l’enquête…

    On peut le retrouver et le télécharger sur le site de l’UNICEF, 2 documents sont à disposition une synthèse et le rapport statistique complet, voici le lien:

    [url]http://www.unicef.fr/contenu/actualite-humanitaire-unicef/l-ecole-des-enfants-heureux-ou-presque-2011-03-29[/url]

    Voilà voilà. 🙂

    Julien.

  2. Beaucoup de « imaginons » et de « si jamais » dans ton article, tu extrapoles à partir de cette étude, que tu ne cites jamais qu’évasivement …

  3. 1/2
    Bonjour
    [quote]tu extrapoles à partir de cette étude, que tu ne cites jamais qu’évasivement[/quote]

    Petit défaut que j’ai corrigé dans mon commentaire précédent, tout le monde peut y accéder désormais et je vais même le re-noter dans les articles précédents.

    Je me doutais bien qu’à un moment ou un autre, quelqu’un me mettrait ce type de commentaire. D’où mon petit passage « Oulah tu n’exagères pas un peu? ».

    Je reconnais que j’ai écris à de nombreuses reprises sur cet article (et les précédents) des tournures hypothétiques; les raisons en sont toutes simples:

    -Cette situation j’en suis certain s’est déjà produite, mais ne pouvant affirmer que cela s’est produit plusieurs fois (quoique), j’ai préféré le laisser à l’état d’hypothèse

    -Je ne peux pas affirmer que DANS CHAQUE CAS de victime, CHAQUE ARGUMENT se retrouve systématiquement (heureusement)

    -Chaque situation de violences ou de harcèlement diffère d’un cas à un autre,

    -La problématique du sujet est que c’est une violence majoritairement cachée, que si des répercussions immédiates peuvent être constatées, des répercussions plus tardives sur l’individu adulte peuvent être expliquées à partir de ces conditions de développement de l’enfant.

    -La situation du passage en au collège ne peut (pour l’instant) se construire que sur de l’hypothèse sachant qu’aucun organisme tel que l’UNICEF n’a menée d’enquête sur ce tronçon de scolarité. Je reprécise que ceci est signalé dans le rapport d’enquête de l’UNICEF:
    [i]« Toutefois, cette enquête ne couvrira pas l’ensemble du second degré, ni le premier. Il y a donc un déficit de connaissance à combler ». [/i]

    En gros c’est un peu comme la liste des effets secondaires d’un traitement, il y a 150 effets indésirables constatés et classés par ordre de fréquence et en fonction des interactions médicamenteuses. Cependant ca ne veut pas dire que la personne qui prend le médicament les aura tous, mais ca ne veut pas dire non plus qu’il n’en aura aucun et que la situation ne se produira pas. 😉

    Néanmoins, des reportages en on déjà parlé de cette violence au collège et donnent déjà un bon aperçu de part les témoignages, ce qui permet d’extrapoler et de supposer sans être trop dans l’erreur.

  4. 2/2
    C’est aussi le problème de ce sujet sensible: les situations de violence et de harcèlement peuvent avoir des conséquences tellement violentes, choquantes, dramatiques et qui vont au delà de ce qu’on aurait pu imaginer de la part d’un enfant que l’on se voile la face.
    C’est un déni naturel, tout comme le fait de se dire « ca ne m’arrivera jamais ».

    Pour nous « adultes » il est extrêmement difficile d’admettre qu’un enfant peut avoir des idées suicidaires parce qu’il en a marre du harcèlement à l’école alors qu’on arrive à le concevoir quand un salarié de France Télécom se suicide par surmenage au travail…
    Pour un parent il probablement difficile de se dire que son enfant est souffrant même s’il rigole et qu’il ne montre aucun signe significatif et que cela a échappé à son regard

    Après il est évident que je rédige qu’un article sur un sujet qui m’interpèle, je n’ai pas vocation à prétendre détenir une vérité absolue.
    Ma référence est cette étude de l’unicef:

    [url]http://www.unicef.fr/contenu/actualite-humanitaire-unicef/l-ecole-des-enfants-heureux-ou-presque-2011-03-29[/url]

    J’agrémente ensuite à partir de mes observations de tout les jours, et mes interrogations.

    Mais même en extrapolant, je pense que je ne m’éloigne pas tant de la réalité.

    A bientôt

    Julien.

  5. Il ne s’agit pas de se voiler la face, simplement de constater que ton argumentaire fait allusion à une étude bien réelle mais brasse beaucoup d’air… Je ne me voile pas la face : cette violence, je la gère au quotidien. De fait, lire un article comme celui-là, désolée, mais ça me porte juste à penser : « tiens encore un qui théorise dans le vent… » Ce que tu dis n’est ni faux, ni vrai, juste, selon moi, inconsistant, puisque bâti sur une suite d’hypothèses et de généralisations (c’est dangereux, les généralisations…)

  6. En extrapolant tu ne t’éloignes pas forcément de la réalité, non. Par contre c’est bel et bien, par définition, une fiction, que tu écris. Ce qui retire du « poids » au propos, c’est peut-être juste ça que je regrette au fond.

  7. [b]Julien,

    je vois que je suis un peu avancé lors de l’opus II en parlant de suicide ou autre. Désolé, j’ai un peu gâcher malgré moi l’effet du coup. En tous cas, c’est une bien jolie étude, mais il est vrai que le sujet est très complexe, et que les tenants et aboutissants sont légions, c’est peut être là je pense où voulait en venir Psychosexy. IL est vrai que le sujet est tellement important dans sa globalité, que parler de tout reviendrait à écrire un livre mais après tout pourquoi pas..

    Amitiés

    Tom[/b]

  8. Bonsoir

    Il n’y a rien de gâché du tout ;).
    Il est vrai que c’est un sujet très complexe et qui touche des points sensibles, mais c’est justement parce que c’est sensible que l’on sent qu’il y a un truc qui cloche.

    Les enseignants/encadrant etc. ont peur qu’on leur jette la pierre, idem au niveau ministériel, idem au niveau des parents qui n’envisagent pas que leur enfant soit susceptible d’être victime
    Après en écrire un livre effectivement pourquoi pas? mais là c’est inutile, il y en a déjà une bonne dizaine d’écrit 😀
    Les violences à l’école ce n’est pas nouveau, le caractère choquant c’est que là une étude somme toute assez détaillée a été menée et que l’on se rend compte de l’importance du phénomène…et c’est cette prise de conscience que désormais même en brassant de l’air il faut ancrer dans l’esprit de tous notamment les parents, les prof, les ministères pour que cela change.

    Si je devais conclure désormais ma série, je dirai que j’espère simplement que cette enquête va vraiment influer un changement et non être une simple stratégie électorale…

    Julien.

  9. [quote]Les enseignants/encadrant etc. ont peur qu’on leur jette la pierre, idem au niveau ministériel, idem au niveau des parents qui n’envisagent pas que leur enfant soit susceptible d’être victime [/quote]
    Oui, Julien…Mais j’ajouterai simplement en tant qu’enseignante et mère: ce n’est pas tant la peur qu’on nous jette la pierre en cas de découverte trop tardive d’une maltraitance mais l’effroi et la culpabilité qui nous frappe en plein coeur! Il est intolérable lorsque l’on aime et respecte les enfants de s’apercevoir qu’ils ont pu souffrir malgré l’attention et l’amour qu’on leur porte.
    De toutes manière cet article en 3 volets pose de réelles questions et fait réfléchir…Merci!

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