Madrid est devenue la capitale européenne de la cocaïne colombienne. Les narcotrafiquants envoient d'abord leur produit vers l'Afrique, puis de là la font pénétrer en Espagne pour ensuite la distribuer dans toute l'Europe. La poudre blanche traverse souvent la Méditerranée dans les mêmes chaloupes de fortune qu'utilisent les travailleurs illégaux nord-africains pour se rendre en Espagne, ce qui permet aux passeurs de se faire payer deux fois la traversée.
Le trafic a submergé les forces de l'ordre et les autorités ibériques reconnaissent qu'elles ne disposent hélas pas des moyens nécessaires pour lutter contre ce trafic qui a quadruplé durant ces dix dernières années.
Avant le marché était contrôlé par les Galiciens, maintenant les bandes de narcotrafiquants sont composées de Colombiens et d'Équatoriens. Ces bandes contrôlent à partir de Madrid, depuis l'envoi d'Amérique du Sud vers l'Afrique, le transport d'Afrique vers Madrid, la distribution dans toute l'Europe et jusqu'à l'envoi des bénéfices à travers un astucieux et compliqué système financier de blanchiment.
Ce trafic de stupéfiant est devenu tellement rentable que les cartels mexicains commencent à s'y intéresser et on les voit apparaître sur les marchés madrilènes. D'ailleurs, la guerre des gangs semble avoir commencé et on relève déjà les premiers cadavres. Si rien n'est fait pour stopper cette montée de violence, bientôt les autorités espagnoles auront plus à faire avec les narcotrafiquants qu'avec les terroristes de l'ETA.