Bien que devenu depuis quelques années un adversaire sérieux au président Wade, aucun spécialiste de la politique sénégalaise ne le voyait jusqu’au second tour de cette présidentielle sénégalaise. Surtout quant on sait qu’étaient également en lice pour ce scrutin, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Ndieng, deux farouches opposants au président Wade depuis de nombreuses années. Mais dans les isoloirs, les sénégalais feront plutôt confiance à cet homme qui a occupé d’importants postes durant des années aux côtés du président Wade. Et, au jour d’aujourd’hui, Macky Sall est bien parti pour être le nouveau président du Sénégal. Avec tous les soutiens qu’il a reçus pour ce second tour, sa défaite apparaitra comme un miracle. Et à l’heure actuelle, de nombreuses personnes se demande bien qui se cache derrière cet homme qui jusqu’à tout récemment était l’un des hommes de confiance du président Abdoulaye Wade.
Macky Sall est né le 11 décembre 1961 à Fatick une ville de l’ouest du Sénégal, dans la capitale de l’ancien royaume du Sine dans une famille très modeste. Jeune assidu et très intelligent, il décroche un diplôme d’ingénieur géologue à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, avant de poursuivre sa formation en France à l’Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) de l’Institut Français du Pétrole (IFP) avant de revenir exercer au Sénégal.
Dès 1983, Macky Sall s’oppose farouchement au parti socialiste au pouvoir et opte de militer aux côtés de Me Abdoulaye Wade. En l’an 2000, à l’arrivée de Abdoulaye Wade au pouvoir, Macki Sall est nommé directeur de la prestigieuse Société de Pétrole du Sénégal (Petrosen), avant d’être promu en 2001 Ministre des Mines et de l’Energie puis Ministre de l’Intérieur. Le 21 avril 2004, il est nommé Premier Ministre du Sénégal. Poste qu’il occupera jusqu’au 20 juin 2007, date de son élection à la présidence de l’assemblée nationale sénégalaise.
Déterminé à marquer l’histoire de son pays, Macky Sall engage de vastes reformes à l’assemblée Sénégalaise. Puisque quelques mois après son élection au perchoir du parlement, il instruit une audition à l’endroit de Karim Wade (fils de l’actuel président) au sujet de sa gestion controversée de l’Agence Nationale pour l’Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI). Une audace très mal appréciée par le président Wade. Puisque qu’il sera demi le 16 Novembre 2007 de ses fonctions de numéro 2 du parti. Puis en 2008, face à son refus de démissionner de son poste de président de l’assemblée nationale, les fidèles du président Wade au sein de cette chambre votent une loi réduisant le mandat du président de l’assemblée nationale de 5 à 1 année seulement, avec effet immédiat.
Déçu et frustré, le 9 novembre 2008 dans une déclaration en wolof et en français l’ancien Président de l’Assemblée nationale annonce sa démission du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de tous les postes électifs conquis sous cette bannière avant de créer trois jours plus tard son propre parti l’Alliance Pour la République (APR-Yakaar).
L’homme qui dans les tous prochains jours risque d’occuper la fonction suprême au Sénégal n’est donc pas un inconnu des milieux politiques sénégalais en dépit de sa jeunesse. Aussi, c’est avec beaucoup de plaisir que les africains accueilleront un autre technocrate avéré à la tête d’une Nation, et pas des moindres.