Que veut – il demander à un Sarkozy en fin de règne?
Les sénégalais se sont mobilisés le mois dernier comme un seul homme pour porter à la tête de leur pays Macki Sall. Une façon pour eux, de désavouer la politique que défendait le président Wade à la tête de ce pays de l’Afrique de l’Ouest depuis l’an 2000.
Porté lui-aussi triomphalement au pouvoir en l’an 2000, l’ancien homme fort de Dakar n’a pas su confirmer tout le bien que lui attribuait le peuple sénégalais. Entre tentation de dévolution monarchique du pouvoir et des prises de position controversées sur la scène continentale, Abdoulaye Wade a échappé de justesse à la vindicte populaire. Et, curieusement, malgré toutes ces frasques, il avait jusqu’à la fin de son mandat le soutien de Paris. En décidant donc de le remplacer par Macki Sall, les sénégalais entendait rompre avec un pouvoir « néocolonial ». Mais alors, réussira – t – il ce pari ? Peut-être pas !
En effet, moins d’un mois après son élection, le nouveau président Sénégalais a fait de la France sa première destination officielle en occident. Officiellement, l’objet de ce déplacement est la signature d’un nouvel accord de défense. Car depuis le départ en août 2011 des 2100 soldats français stationnés à Dakar, le Sénégal est redevenu maître de la sécurité sur son territoire.
Aussi, selon des sources concordantes, le président Sall entend solliciter auprès des autorités françaises un appui financier. Surtout quand on sait que Macki Sall s’était engagé pendant la campagne électorale à réduire les prix des produits alimentaires de base ; et pour le faire, il a déclaré tout récemment qu’il lui faudrait pas moins de 300 millions d’euros.
Seulement, compte tenu du contexte particulier actuel de la France, l’on se demande effectivement si ce déplacement de monsieur Macki Sall en France était opportun. Car l’actuel président français Nicolas Sarkozy est en campagne pour le scrutin de dimanche prochain. Plus grave encore, les sondages ne lui prédisent pas une issue favorable à cette présidentielle. Macki Sall aurait donc pu attendre qu’un nouveau régime soit mis sur pied en France, avant d’envisager son déplacement. Car à notre sens, cette visite est malvenue et même stérile.