L’usine à rêve

A l’occasion de la sortie du nouveau film signé par le Studio Ghibli (prononcé "djibli"), voici un bref portrait de cette usine à merveilles. Demain, dans toutes les bonnes salles de France et de Navarre, sera projeté la Colline aux coquelicots, réalisé par le fils du maître de l’animation japonaise, Goro Miyazaki.

 

L’oeuvre, adaptée d’un manga pour filles, aussi appelée shojo, nous place dans le Japon des années 1960. Dans un village maritime, une jeune fille, vivant dans une vieille bâtisse à l’article de la ruine, dresse tous les matins un pavillon et guette l’horizon dans le vain espoir de revoir son père revenir, lui qui a disparu dans les flots tumultueux d’une mer meurtrière. Shun, un lycéen, a vent de cette histoire et s’émeut. Ils se rencontrent, commencent à sympathiser, mais leur existence est reliée par un secret portant sur leur naissance. 

 

Le Studio n’en est pas à ses débuts. Depuis 1985, il enchante les petits et les grands. Cependant, sa renommée à travers le monde n’est pas si vieille que cela. Jusqu’au succès du Voyage de Chihiro en 2001, le film a d’ailleurs remporté l’Ours d’Or à Berlin, seuls les fanatiques de culture et d’animations japonaises avaient vent des joyaux dessinés par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, véritables piliers de Ghibli.

 

Les deux hommes aguerris, ont pendant de longues années, signés tous les films du studio, mais depuis Les contes de Terremer, sorti en 2006, ils doivent collaborer avec un nouveau nom, ou plutôt prénom, Goro Miyazaki. La chose ne fut pas aisée, engendrant un conflit avec son paternel, le jugeant trop immature pour passer à la réalisation. Il est vrai qu’à cette époque, les planches à dessin ne lui étaient pas si familières, après des études en architecture urbaine et un poste du directeur du Musée Ghibli, il avait peu de fois couché ses traits sur le papier.

 

Depuis, une dizaine d’années, l’Humanité s’est réveillée, elle a rangé ses a priori sur les films d’animations japonais, trop violent, trop sexy, et a vu que les nippons avaient le don de savoir fasciner par des dessins subtils et stylisés. 

 

En Occident, nous avons Disney, les japonais, eux, ont Ghibli. A l’instar de l’enseigne à la souris, chaque film est un évènement attendu avec impatience par des millions d’enfants et des adultes qui ont gardé cette même innocence. Son nom vient de la prononciation arabique du vent Sirocco, un nom bien choisi car c’est pris dans une tempête de féeries que le spectateur assiste à chaque nouvelle oeuvre. 

 

N’oublions pas un grand collaborateur, Joe Hisaishi, qui par ses envolées lyriques, toujours en parfaite adéquation aux dessins, enchante nos oreilles et nous transporte dans l’action. 


Pour finir, voici quelques films que vous devez avoir vu pour ne pas mourir idiot et ce serait dommage de se priver de se plaisir. Le Tombeau des Lucioles, film très difficile montrant les horreurs  de la guerre à travers les yeux d’une petite fille et de son frère. Le couple jeune fille-jeune garçon est indissociable des films estampillés Ghibli. Mon voisin Totoro, exultant la douce naïveté de l’enfance, Porco Rosso, une pleine plongée dans l’âge d’or de l’aviation en Italie rongée par le fascisme des années 1920 ou bien encore, Princesse Mononoke, hymne à la Nature et à ses forces divines. 

Une réflexion sur « L’usine à rêve »

Les commentaires sont fermés.