L’ultime bluff de Berlusconi,

par Micaela Bongi, dans «il manifesto du 02/11/2011»

 

 

Support Wikipedia Pour Berlusconi le rideau tombe sur son gouvernement, (il n’est plus crédible en quelques sortes). Il n’a pas fallu plus d’une semaine pour confirmer que la lettre «d’intentions» portées à Bruxelles par le président du Conseil, n’était pas la solution requise, malgré le désespoir de dernière minute une réécriture dans le but de mettre en œuvre les indications de l’Europe. Bien au contraire, elles n’étaient pas la solution. Personne ne s’attendait vraiment mercredi dernier, à un rejet du gouvernement Italien de la part de l’Union européenne, douleur aggravant la crise de l’euro. Presque tous s’attendaient, y comprit Berlusconi, à une réaction négative des marchés. Arrivant dans les deux jours suivants elle ne pouvait être que d’une violence encore plus forte que celle que l’on craignait. «La terreur de Berlusconi». Mais comme toujours, comme si l’on tentait d’affronter l’ultime assaut de la «robe rouge»(1), ou la presse communiste, et d’éviter l’énième procès, comme si il était possible de renvoyer à l’infini les votes de la suppression des conseils des ministres et des sessions parlementaires, a préféré, pour essayer de passer la nuit, sortir un lapin du chapeau, au retour du parlement pour demander la confiance sur un programme de fin de législature, l’expulsion de Tremonti, l’immanquable marché des transferts acquiescera, qui sait ?

 

2Mais plus les nuits passent avec l’actuel président du Conseil au palais Chigi, présidence du Conseil des ministres Italiens, plus la situation s’aggrave et les échardes folles du gouvernement, le ministre Maurizio Sacconi qui essaye de jeter l’alarme terroriste, pour voir l’effet qu’elle ferait, ajoute seulement une touche de grotesque. Le rideau semble maintenant vraiment baisser. Il n’y avait pas besoin de Roberto Antonione qui a annoncé hier son adieu à une majorité déjà suspendue à un fil pour faire comprendre que le calendrier des réformes accouchées dans le bunker, (le palais Chigi), étaient non seulement indigestes, mais également impraticables.

 

Le chef de l’État Giorgio Napolitano, en effet, n’a pas attendu de nouvelles défections pour commencer une série de pré-consultations. Initiatives requises par la gravité du moment, dans lesquelles, un large éventail de forces politique et sociales, indiquant la nécessité d’une nouvelle perspective, dans une large part de choix, écrit le président de la république, soulignant, que c’est son devoir est de vérifier les conditions pour concrétiser cette perspective. Ne parlant pas explicitement d’un nouveau gouvernement le locataire du Quirinal, palais de la résidence officielle du président de la république. Impossible à faire jusqu’à ce que ce soit au parlement de dire que les chiffres actuels ne les a plus, (les chiffres de la majorité gouvernementale) et que ce ne sera à Berlusconi de faire le fameux pas en arrière, (s’éclipser). La réponse pourrait arriver bientôt. L’opposition, ou une partie d’elle serait prête à faire sa part avec un autre premier ministre. Et avec aussi une autre proposition clame le secrétaire du PD, parti démocrate de centre gauche, Bersani. Mais il est probable que Napolitano ne puisse arriver à la conclusion qu’un autre gouvernement soit possible, il serait bon que l’opposition présente ses propositions devant les électeurs. Pour ce gouvernement le temps est vraiment écoulé. Et pour de nouvelles élections, il n’y a vraiment plus beaucoup de temps.

 

Traduit par A.Mirolo

 

(1)Les robes rouges sont de dangereux communistes étrangers qui, à partir de 1948 et des années suivantes, se sont substitués aux magistrats Italiens à poursuive, à des fins de malveillance, en condamnant à l’emprisonnement d’innocents comme des politiciens, des entrepreneurs, des présidents de club, des PDG, des généraux de la garde financière, des enfants de bonne famille de droite, et cela afin de satisfaire leur colère envers le monde, ainsi que leur sadisme et leur férocité.

 

Il n’y a pas qu’en Grèce que la position de Papandréou n’est plus tenable, celle de Berlusconi également. L’agonie politique de Berlusconi ne fait plus aucun doute, à la fois à Rome ou sa majorité s’effrite et l’on cherche son remplaçant, ainsi que sa crédibilité, mais aussi à Cannes avec des propositions qui ont fait tousser de rire ceux qui attendaient quelque chose de sérieux. La vente de certains actifs immobiliers, la libéralisation des transports publics locaux, l’incitation aux partenariats public-privé pour financer les infrastructures de transport. Rien de nouveau qui puisse rassurer les marchés. Il faut savoir que le taux d’emprunt à 10 ans a bondit de 462 au dessus du taux Allemand de 1,8 % le portant à 6,4 %. Et d’aucuns prétendent que le départ de Berlusconi le ferait chuter de 100 points ce qui porterait le taux Italien à 5,4 %, une bonne affaire, Berlusconi vaut cher. Un pour cent sur quelques dizaines de milliards, on n’hésite pas. Six députés du parti majoritaire, Le peuple de la liberté Pdl, ont réclamé la formation d’un nouvel exécutif élargi au centre, «nous vous demandons de prendre une initiative adaptée à la situation pour mettre en œuvre le programme décidé avec nos partenaires Européens, ainsi que les directives émanant de la Banque centrale européenne».

 

Le vendredi 04/11/2011 Berlusconi a confirmé qu’il n’avait pas l’intention de démissionner, et qu’il ne croyait pas à un renversement rapide de son gouvernement. Les appels à sa démission sont sans effet. Il estime être le seul à représenter son pays, et ceux qui appellent à son départ trahissent l’Italie en période de crise économique. Il affirme, entre autres, le refus d’une offre de soutien financier de la part du FMI, clamant que les Italiens s’étaient appauvris depuis l’introduction de l’euro. C’est aussi ce que j’ai écrit dans l’article «Zone euro la crise et le sourire de Merkel et de Sarkozy».

 

 

Pour Christine Lagarde, «nous soumettrons l’Italie de Silvio Berlusconi sous surveillance». Le G 20 aurait donné «quitus» au FMI pour affronter une configuration mondiale qu’elle juge dangereuse. Sur l’Italie, c’est Berlusconi qui a demandé une expertise. Berlusconi qui ne souhaite pas un programme classique du Fond, s’est dit, «je me suis engagé à réaliser des efforts et à mettre en place des réformes, mais les marchés ne me croient pas. Je demande qu’un tiers indépendant démontre la véracité de ce que j’avance». Christine Lagarde, nous le soumettrons au test de la réalité. En d’autres termes, il refuse l’aide du FMI, mais pas son analyse.

 

Son remplacement par une personnalité technique de haut niveau, Mario Monti, fréquentant les plus grands, les Bilderberg, président continental de la Trilatérale, conseillé international de Goldman Sachs, est avancé par la droite. L’article de «il manifesto» ci dessous décrit ce que certains en pensent.

 

 

Il manifesto du 04 novembre 2011,

par Francesco Piccioni,

 

«Gouvernement technique ?» Non merci.

 

2Francesco Piccioni.

Vite un gouvernement technique». Le cri qui émane de la Confindustria, Confédération générale de l’industrie Italienne, et de ABI, Association Bancaire Italienne, opposition parlementaire «malpancisti ?», (députés dissidents de la majorité qui ont compris qu’avec Berlusconi l’Italie ne sortirait pas de la crise) du parti du peuple de la liberté Pdl, désormais un cœur assourdissant, (faisant beaucoup de bruit). Mais que devrait faire un tel gouvernement ? (Technique)

 

Il serait une figure au dessus des partis qui pourrait prendre temporairement des votes bipartisans au sein du parlement ainsi que la confiance des institutions Européennes (sans oublier celle plus volatile des marchés). Le nom le plus avancé est Mario Monti ancien recteur et président de l’université Boconi, qui est une université supérieure d’économie et de management. Puis «indiqué» par le premier gouvernement de centre droit comme commissaire Européen président continental de la commission Trilatérale (fondée en 1973 par David Rockefeller) et membre du comité directeur du groupe Bilderberg . Depuis 2005 conseillé international de Goldman Sachs, au dessus des partis en quelque sorte, (une sommité à droite)…..

 

 

Dans un long éditorial sur le magazine Corsera la semaine dernière, Monti a «squadernato ?» recenser les raisons de la non crédibilité de Berlusconi en marquant la distance des convictions profondes du «Cavalière» de celles partagées des autres leaders Européens. Sur l’euro, comme sur les réformes, sur la dureté des mesures à prendre, et sur la nécessité de les présenter de manière convaincante aux citoyens. Mais surtout sur le thème central de cette phase historique, «le gouvernement économique» continental «qui reste à faire».

 

Un compromis que l’Italie n’est pas contributive à en être une héroïne, mais de sujets passifs, qui improvisés, dans une tentative d’incorporer des formes d’un gouvernement, en mesure de discipliner le pays. Le risque évident, des tirs Berlusconiens et encore plus de ceux de la Ligue du Nord, et voir le pays gouverné par une classe dirigeante populiste et éloignée de l’Europe.

 

C’est le «Pars destruns», partie négative, qui motive la nécessité d’un virage radical dans la gestion claire «libre et libérale» dans un gouvernement des affaires publiques. Le «Costruens», partie positive, qui n’est pas un secret est esquissée dans la lettre de la BCE, articulée en trois points, envoyée en juillet par Jean-Claude Trichet et Mario Draghi, nouveau président de la BCE, et restée longtemps secrète.

 

«Les mesures pour la croissance doivent inclure la libération complète des services publics locaux et professionnels et une nouvelle réforme de négociations salariales qui rendent les accords d’entreprise plus importants par rapport aux autres niveaux de négociation». Sans oublier «la cure révisionnelle des règles régissant le recrutement et le licenciement des salariés, et même le système d’assurance du chômage». «La soutenabilité des finances publiques sera toujours la part du lion» avec «l’avance du paquet de juillet 2011» et l’objectif de «l’équilibre budgétaire en 2013» à réaliser, sans manquer de le dire, principalement «à travers les coupures de dépenses». Et puis «d’autres interventions ultérieures dans le système des retraites», «vieillesse», bloquant le turn-over de l’emploi public, «et si nécessaire la réduction des dépenses». Même l’équilibre du budget dans la «cosituzione» constitution et beaucoup d’autres choses qui, «honnêtement», Berlusconi a mis ses désordres dans les mesures faites, pas faites ou des mal-faites. Sur le troisième point, enfin, «les indicateurs de performance» pour améliorer «l’efficacité administrative», l’abolition des provinces, et l’incorporation des municipalités et de toutes les phrases que j’ai entendu répétées…… «Quant on parle de gouvernement technique, on parle de cela», c’est tout !

 

Traduit par A.Mirolo

 

Le prochain article sera Le 17 octobre 1961, ou l’histoire d’un massacre à Paris,

 

 

Une réflexion sur « L’ultime bluff de Berlusconi, »

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