Ce matin sur BFM TV, Luc Chatel, ministre de l’Education Nationale, a annoncé vouloir mettre en place dès la rentrée 2011 du soutien scolaire pour les collégiens ayant de grosses difficultés en lecture et en calcul. Ce soutien scolaire serait effectué par des enseignants (donc du primaire), des personnes "dont c’est le métier" selon notre ministre.
Cela signifie donc que ce n’est pas le travail des professeurs du collège et qu’ils ne sont donc pas qualifiés pour ça, au passage c’est un peu insultant pour eux. De même, penser qu’un instituteur est apte à aider tous les élèves en difficulté est illusoire car cela signifie qu’il est formé aux problèmes de dyslexie, dysphasie et autres troubles qui entravent l’apprentissage.
C’est surtout, une fois de plus, une tentative pour dire aux parents qu’ils ne faut pas faire donner de cours particuliers aux enfants. C’est un faux prétexte car le soutien scolaire fait pendant les heures de cours ne fonctionne pas et n’est pas efficace. Il faut d’abord trouver du personnel pour: on le fait travailler plus longtemps ou à des heures pendant lesquelles il est déjà censé faire la même chose. D’un point de vue pratique, c’est guère envisageable. De plus, si c’est pour refaire la même chose de la même façon c’est inutile.
En se fondant sur les bons rapports qui disent que les internats d’excellence fonctionnent très bien (alors qu’il est encore trop tôt pour en juger), Luc Chatel souhaite continuer dans cette voie de l’accompagnement scolaire à tout prix. C’est une sorte d’embrigadement de la jeunesse qui ne doit, sous aucun prétexte, quitter le giron de l’Education Nationale. J’estime que c’est assez grave car les élèves doivent avoir d’autres points de vue, pour leur développement, que le discours très formaté des fonctionnaires. C’est bon pour leur épanouissement et leur esprit critique.
S’il est vrai que beaucoup d’entreprises de soutien scolaire ne pensent qu’à l’argent et pas à aider les élèves, il ne faut pas croire que c’est systématique. Il faut rarement faire confiance aux cours à domicile donnés par des étudiants ou des personnes qui sont rarement en contact avec les métiers de l’enseignement car, pour être efficace, la personne qui fait du soutien scolaire doit connaître parfaitement les programmes scolaires et leurs subtilités, ce qui est fondamental ou non et être bon pédagogue. Ce qui est rarement le cas quand il s’agit de personnes donnant des cours à domincile juste pour se faire un peu d’argent.
Néanmoins, en centre de soutien scolaire, ce sont des "professeurs" employés à temps plein qui ne font que ça toute l’année. C’est comme une école mais en plus petit comité afin d’individualiser parfaitement le suivi et d’améliorer assez rapidement les résultats.
Il n’est donc pas concevable d’imaginer du soutien scolaire fait par des enseignants du primaire à des élèves qu’ils vont voir épisodiquement et penser que cela va permettre de combler de grosses lacunes en quelques semaines. Il n’est pas acceptable que l’Education Nationale pense qu’il est de son devoir de diriger et contrôler tout ce qui touche à l’éducation des enfants. Notre ministre semble oublier que cela relève encore des parents.
M. Chatel a parlé de la réforme du lycée, qu’il pense apte à préparer les futurs bacheliers aux études supérieures alors que cette réforme ne fait d’agrandir le fossé existant entre l’avant et l’après bac. Dans la même logique, il compte appliquer ce système au collège et abaisser encore le niveau des études qui, chez nous, réforme après réforme, ne fait que baisser. Au moins on reste dans l’esprit de Rama Yade (qui continue à multiplier les déplacements inutiles): http://www.come4news.com/reformer-le-college-pour-sauver-les-retraites-selon-rama-yade-385968. Vivement le remaniement ministériel!
Il y a de plus en plus de soutien scolaire. Quand j’étais en secondaire, ça n’existait pas.
Il est vrai que c’était l’époque où on entrait en sixième en sachant très bien lire , écrire et compter, ce qui semble normal après 5 années de primaire. Maintenant de nombreux élèves entrent en 6e sans avoir de bases suffisantes. Pourquoi ?
Bonsoir Mychelle,
Il y a de plus en plus de promesse de soutien scolaire. Mais il faut relativiser: c’est souvent mal appliqué. C’est juste que notre ministre s’est rendu compte qu’on faisait passer les gamins au collège pour s’en débarrasser en sachant très bien qu’ils avaient d’énormes lacunes. Après, le ministère pense qu’il suffit de réduire les heures de cours pour rajouter du soutien scolaire et hop, le problème est réglé. Mais ça fait plutôt une sorte d’effet boule de neige car les gamins ne comblent pas leurs lacunes et prennent encore plus de retard!
Je reste convaincue que l’école primaire ne remplit plus son rôle.
Il y a trop de disparités en primaire: j’ai vu des élèves de CM1/CM2 faire des problèmes « à l’anciene », très compliqués, que même des collégiens n’arriveraient pas à faire tandis que d’autres font des exercices même pas de leur niveau! Et ce toute l’année. J’ai vu des élèves avec de gros problèmes (retard mental léger, dyslexie et dysphasie etc) passer en 6e sans problème sans que les parents ne soient prévenus que leurs enfants sont incapables de réussir ou même comprendre un seul exercice! C’est sûr, l’école primaire ne remplit pas sa fonction et cherche trop à faire passer tout le monde au collège. Mais tou les enfants sont-ils capables d’aller au collège?
De quoi parle-t-on ? D’enfants ayants des problèmes spécifiques du langage et qui demandent donc une prise en charge spécifique (dyslexie…) ou d’enfants ayants des lacunes qui nes sont pas liées à des troubles spécifiques mais à un problème lié à l’éducation nationale , dans ce cas les solutions à apporter ne sont pas les mêmes. De + en + d’enfants ne savent pas lire donc ne comprennent pas l’intitulé des exercices et tout ce qui s’en suit en 6ème . Il faudrait peut-être se poser la question de ce qu’on apprend en primaire. En primaire, les programmes sont de + en + surchargés et on encombre à mon avis la tête des enfants plutôt que d’insister sur l’apprentissage de la lecture ce qui fait qu’on survole les essentiels qui ne seront pas acquis en 6ème. A vouloir trop en faire on fabrique du « bruit ». Ce qui me questionne, c’est qu’un ministre mette dans un même panier des enfants ayant des handicaps invisibles et des enfants ayant d’autres difficultés. Il noie le poisson sans se poser les bonnes questions
De toute façon Luc Chatel s’en moque. A mon sens, son objectif est simplement de lutter contre l’école « hors les murs » afin de laisser le champ libre à l’esneignement en visio conférence.
Et s’il commençait par lui même !!!!! ;D ;D ;D ;D ;D
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