L’ouverture 2, risque de récidive

Le nouveau gouvernement Fillon a été dévoilé hier. Il renforce la volonté d’ouverture et de diversité impulsée par Nicolas Sarkozy et met encore le PS un peu plus dans l’embarras. Il s’agit maintenant pour ces nouveaux ministres et secrétaires d’état de mettre en œuvre le programme du candidat, notamment pour « favoriser l’emploi, le travail et le pouvoir d’achat ».

Nicolas Sarkozy récidive. Le nouveau gouvernement Fillon est élargi et l’ouverture de l’après-présidentielle est renforcée. Aux côtés de Bernard Kouchner, Martin Hirsch et d’Eric Besson, de nouveaux transfuges socialistes ou de gauche ont été appelés à de hautes fonctions. Ainsi, Fadela Amara, la présidente de Ni Putes ni Soumises, pourtant proche de Julien Dray et de SOS Racisme devient Secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, dans le ministère de Christine Boutin. Jean Marie Bockel, maire de Mulhouse et sénateur PS, est chargé de la Francophonie et de la coopération. Il retrouve ses deux comparses socialistes du ministère des affaires étrangères, Bernard Kouchner et Jean Pierre Jouyet. Voilà pour l’ouverture… Suite à la démission de Juppé, Jean Louis Borloo récupère le poste de ministre d’état à l’écologie. En espérant qu’il ne commette pas autant d’impair qu’à Bercy où il a été perçu comme un dilettante par les fonctionnaires des finances. Il permet à une femme, Christine Lagarde, issue des milieux financiers internationaux, d’être pour la première fois à la tête d’un ministère jusqu’à présent domaine réservé des hommes d’état. Autres femmes nommées, à l’écologie, Nathalie Koziusco Morizet et aux Droits de l’homme, Rama Yade, qui a aussi le mérite d’être noire et donc issue des minorités visibles. Avec Rachida Dati, elles permettent à Nicolas Sarkozy de mettre en avant la diversité de son gouvernement. Il a même argumenté devant les parlementaires de l’UMP réunis à l’Elysée « Si j'ai été chercher des personnalités si différentes pour le gouvernement de la France, qui est un gouvernement de rupture, c'est parce que je ne supportais plus cette idée que la France à la base soit diverse et que la France au sommet ne porte pas cette diversité ». À charge pour ce gouvernement d’ouvrir les grands chantiers de réformes voulues par l’Elysée. La TVA sociale qui serait expérimentée puis étendue en cas de succès, après avis de la mission d’étude confiée au socialiste Eric Besson. L’autonomie des universités qui doit être débattue pendant l’été. « Le paquet fiscal » adopté en conseil des ministres aujourd’hui, comprenant des exonérations sur les heures supplémentaires, un crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobilier, l’instauration d’un bouclier fiscal à 50% et la quasi-suppression des droits de succession. Droit dans ses bottes et fort d’une majorité, le Président de la République semble bien parti pour mettre en œuvre sa « rupture » pendant l’été. Le nouveau gouvernement a du pain sur la planche et ne devrait pas chômer pendant les grandes vacances.