Après le monde politique, c’est donc au tour de la justice d’être frappée de plein fouet par des affaires, dont elle se serait bien passée.

Ce n’est pas nouveau, et le débat opposant la justice libre et indépendante à celle au ordres et muettement soumise refait donc surface aujourd’hui.

Si on devait résumer l’affaire, on pourrait déceler une pâle copie de scandales déjà éclatés.  Le procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye bénéficiait jusqu’ici d’une solide réputation, même si son amitié avec l’actuel président de la République a semé le trouble depuis bien longtemps.

Néanmoins, en tant que procureur de la République, Philippe Courroye ne masquait pas on ambition démesurée, visant le poste près la Cour de Cassation et même si des voies dissonantes se faisaient entendre, on ne pouvait reprocher au représentant du Garde des Sceaux de faire son métier de représentation. Dit plus clairement, le procureur n’a jamais, en la matière, fait preuve d’un grand volontarisme pour s’opposer à la toute puissance du chef de l’Etat.

Aussi, lorsqu’il a fallu trouver une issue (respectable mais non juridique) à l’affaire opposant Mme Bettencourt à sa fille (avec le ramifications, que l’on connaît éclaboussant jusqu’au ministre (alors) en sursis, Eric Woerth), le procureur s’est alors opposé au juge d’instruction, invoquant (officiellement et donc juridiquement) l’illégalité de certaines procédures.

L’affaire était assez grave en soi, et aurait pu en rester là. Mais, lorsque Sylvia Zimmermann, juge d’Instruction, convoque ce même procureur pour une future (mais prévisible) mise en examen, c’est toute la Justice, qui se devrait de réagir. On ne peut plus raisonnablement penser , qu’il ne s’agit que d’un principe de légalité, car la pierre angulaire de la justice est à terre.

L’indépendance, posée en principe républicain, n’est plus défendable lorsqu’une telle convocation doit passer obligatoirement par une publication médiatique pour exister. Ou alors, le pire est à craindre. Combien de temps avant que le secret de l’instruction ne soit bafoué pour servir les intérêts d’untel ou d’untel.

Alors, il ne reste plus qu’un seul rempart contre cette infamie. Une institution est censée donner le cap et ne plus en dévier. Une institution est supposée représenter la séparation des pouvoirs, et garantir l’application des principes républicains et / ou constitutionnels. Cette institution porte un nom : Nicolas Sarkozy, président de la République.