L’Opus Dei, bien connu maintenant grâce au Da Vinci Code, attaque en justice Catherine Fradier pour son ouvrage « Camino 999 ».
Pour l’Opus Dei « Camino 999 » porte atteinte à l’honneur et à la considération de la Prélature de l’Opus Dei. Pour l’ordre « l’ouvrage mêle fiction et réalité sans précaution particulière et sans avertissement aux lecteurs sur la distance qu’il conviendrait de prendre aux faits annoncés ». L’Opus Dei réclame donc 30000 euros de dommages et intérêts à l’auteur de « Camino 999 ».
Catherine Fradier est poursuivie pour complicité de diffamation aux cotés de son éditeur mais suite à cette plainte ils sont soutenus par de très nombreux auteurs qui se sentent menacés par cette attaque en justice. Une grande mobilisation est en train de naître autour de Catherine Fradier et de son éditeur.
Où est le problème ?
Bonjour,
Je n’ai aucune proximité ni avec l’Opus Dei ni avec Catherine Fradier.
Mais une chose est sûre : dans un état de droit, quiconque s’estime diffamé a le droit de saisir la justice pour réclamer réparation.
Après, que la justice tranche dans un sens ou dans un autre est une autre histoire.
Il y a toujours une partie gagnante et une partie perdante.
Mais le principe de s’adresser à la justice pour trancher un contentieux est la marque d’un état de droit.
Ségolène Royal a saisi la justice car elle s’estime diffamée par le livre « la femme fatale ».
C’est son droit. La liberté littéraire n’est pas en question. Mais cette liberté est bornée par les limites du respect des personnes. Et c’est bien le travail de la justice que de dire où sont ces limites.
Cela se fait au cas par cas. Cela ne fera pas jurisprudence et n’empêchera pas un autre auteur de critiquer Ségolène Royal pour d’autres raisons. Si Ségolène Royal s’estime à nouveau diffamée, elle portera à nouveau plainte et ainsi de suite, nous avons la chance d’avoir une justice, il faut s’en servir !
Il en est de même dans le cas présent. L’opus Dei en tant que personne morale s’estime diffamée et demande à la justice de trancher le débat, je ne vois pas où est le problème.
C’est le risque que prennent auteurs et éditeurs en écrivant sur d’autres personnes, physiques
ou morales, et c’est d’ailleurs une part intéressante de leur métier que de se situer souvent à la frontière entre critique et diffamation. Les uns y verront une critique nécessaire, les autres une diffamation excessive, la justice doit permettre justementun débat serein sur le fond du problème.
C’est d’ailleurs souvent une source de ventes et de profit pour les éditeurs que d’être convoqués par la justice, bien souvent, ils n’en sont pas vraiment malheureux… Qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, ils y trouvent d’autant plus de lecteurs…
Je pense que c’est en réalité un faux problème, inhérent au métier de l’écriture et de l’édition.
Souhaitons un débat intéressant portant sur le fond et que le meilleu gagne, la justice en sortira grandie.
Droit de se défendre
Bonjour,
Je connaîs bien l’Opus Dei pour en faire partie depuis l’âge de 21 ans c’est-à_dire depuis plus de 14 ans. Par l’Opus Dei j’ai appris à me soucier plus des autres, à prier plus, à m’efforcer de vivre avec plus de cohérence ma foi catholique. Des années lumières de l’organization criminelle décrite par Catherine Fradier.
Bien sûr l’Opus Dei comme tout le monde qui est attaqué publiquement a le droit et le devoir de défendre son intégrité. Sinon cela signifirait que ceux qui ont suffisament de moyens pour écrir et publier peuvent diffamer les autres. La diffamation est un acte de violence et nuit aussi au bien des lecteurs qu’aux victimes.
En se défendant l’Opus Dei ne fait que défendre un droit de tout citoyen ou institution.