L’été est une saison appréciée de tous. Les températures remontent, le soleil brille de milles feux (tout dépend où l’on se trouve), le ciel se dote d’une couleur azurée qui sait si bien nous redonner le sourire. En été, c’est généralement le moment des vacances, des heures à passer à paresser oisivement sur le sable fin des mers du monde, des randonnées dans la montagne, des visites culturelles dans les musées, des séances de shoppings, des moments de décompression où l’on oublie tout des rouages professionnels. Glace à l’eau, crème solaire, valise, serviette de bain, passeport, tous ces objets sont indissociables de la période estivale. Dorénavant, il faudra bien compter avec un nouveau élément aux aspects beaucoup moins sympathique, le terrible moustique tigre asiatique.

 

 

Passons par les présentations, connu par les scientifiques sous le nom de « aedes albopictus », ses origines remontent du sud-est de l’ asie. Le moustique tigre tire son nom de ses traits significatifs, il arbore une ligne blanche sur le thorax et des rayures blanches sur les pattes. L’insecte est un danger permanent pour l’homme, en effet, il peut être le vecteur potentiel du chikungunya et de la dengue. Deux maladies pouvant être fatales à la suite de fortes fièvres, à quiconque pourrait les couver, d’autant plus dangereuses si on est en bas âge, d’un âge avancé ou bien même cardiaque. Jusqu’à une époque encore très récente, il ne sévissait « que » dans 80 pays environs, désormais il a décidé d’étendre ses activités à l’Hexagone.

 

 

L’insecte volant a jeté son dévoulu sur notre beau pays depuis qu’il a immigré d’Italie par le biais d’un un convoi de vieux pneumatiques. Dans la Botte transalpine, il est déjà bien connu, il enquiquine les italiens depuis près de 20 ans. Ainsi depuis 2004, nous pouvons le croiser en Corse, dans les Alpes-Maritimes, dans le Var, dans les Bouches-du-Rhône, dans le Vaucluse, dans le Gard et dans l’Hérault où il connait un fort succès entre le 1er mai et le 30 novembre, période d’activités et tel un artiste ajoutant des dates à ses représentations, il risque de faire sa tournée de piqûres dans de nouveaux départements. Les heureux élus qui auront la chance d’y voir son champ d’action étendu sont l’ Ardèche, l’Aude, les Pyrénées-Orientales et le Lot-et-Garonne. Une extension vers le nord qui menace de plus en plus la capitale, Paris.

 

 

L’Ile-de-France est dans le spectre d’une vague de pigures du moustique tigre, de ce fait une surveillance accrue est en train de s’établir au niveau des aéroports d’Orly et de Charles de Gaulle, du marché de Rungis et sur une multitude de lieux favorables à sa multiplication. 

 

 

Tout le monde monte sur Paris pour se faire connaître, Paname est synonyme de reconnaissance et de notoriété, le moustique tigre l’a bien compris. Ses pauvres victimes, nous les humains, nous avons également saisi qu’il fallait agir pour éviter la contagion et freiner ses désirs colonialistes. Les municipalités des zones menacées, avec les conseils de la Direction générale de la santé (DGS), ont disposé pas moins de 1500 pièges pondeurs.

 

 

Les agences régionales de la Santé prenent l’alerte au sérieux, elles organisent des campagnes pour sensibiliser les professionnels de Santé et le grand public. A l’image de l’EID Atlantique qui a mis à la disposition de tous, sur son site Internet, une brochure détaillant diverses mesures à suivre, par exemple, se couvrir le corps au maximu et jeter les déchets ménagers. En effet, le moustique tigre suit les réseaux routiers notamment ceux véhiculant de la marchandises, on peut alors le croiser sur les aires d’autoroutes et, comme il aime la ville et est accoutumé à la présence de l’homme, il affectionne les détritus que nous avons tant l’habitude d’abondonner à l’air libre et qui polluent notre environnement.

 

 

Il n’a pas peur des humains et contrairement au moustique traditionnel, oeuvrant de nuit, lui agit le jour. Ce moustique trouve refuge et prolifère dans tous les ordures anthropiques où un dépôt aqueux peut se former, à l’exemple des coupelles félées, des vases brisés, des canettes eventrées ou des sacs plastiques gisant au sol. Ce sont pour lui des abris confortables où il peut se reproduire et mener une existence tranquille. A bien y refléchir, si on a une mentalité positiviste, il est un mal pour un bien. Si on veut éviter qu’il s’installe de façon durable dans nos cités, apprenons simplement à jeter nos ordures, nous le priverons alors de lieux d’asile.

 

 

Là encore, ne soyons pas pessimistes, les chiffres ont des perspectives rassurantes. Au 13 juillet, il n’y a eu qu’un seul cas de chikungunya et 12 de dengues détectés en France et plus plus généralement, lors d’une année, on ne dénombre que 350 cas de dengue et 50 de chikungunya. Et quand bien même il y a une forte de croissance et que les moustiques s’adonnent à une pratique à outrance de piqûres, à l’image de celle ayant eut lieu en 2005 à La Réunion, en Métropole, il y avait eu "seulement" que 780 cas.

 

 

Un chiffre certes important, mais de moindre mesure par rapport à l’ampleur de la crise. D’autant plus que le moustique tigre ne devient redoutable que s’il a déjà piqué une personne contaminée auparavant et s’il se remet à piquer une seconde personne saine. Autant dire que dans un milieu citadin comme celui de Paris, les individus atteints de la dengue n’étant pas légion, le risque de déclarer cette pathologie est faible. Si en Europe, il ne transmet que le chikungunya et la dengue, ce sont dans les zones tropicales où il peut propager plus d’une trentaine de maladies virales qu’il incarne un véritable péril.